Une citation de Antonio Muñoz Molina
proposée le mercredi 09 août 2017 à 06:00:01Antonio Muñoz Molina - Ses citations
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Rien n'est plus irréel que le passé, rien n'est plus inquiétant, parce que à y creuser nous devenons irréels à nous-mêmes.
Cordoue des Omeyyades Hachette, 2000, p. 217 -
Antonio Muñoz Molina
Le paradis n'était pas supportable, sinon le premier homme s'en serait accommodé ; ce monde ne l'est pas davantage, puisqu'on y regrette le paradis ou l'on en escompte un autre. Que faire ? où aller ? Ne faisons rien et n'allons nulle part, tout simplement.
De l’inconvénient d’être né -
Emile Cioran
Ce n'était pas une vie ; on existait, et c'est tout.
Ce que le jour doit à la nuit -
Yasmina Khadra
Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air de s'amuser beaucoup. C'était le moineau becquetant les chasseurs. Il répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l'ajustant. Il se couchait, puis se redressait, s'effaçait dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait, se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de nez, et cependant pillait les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés, haletants d'anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n'était pas un enfant, ce n'était pas un homme ; c'était un étrange gamin fée. On eût dit le nain invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu'elles. Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s'approchait, le gamin lui donnait une pichenette.
La mort de Gavroche Les Misérables (1862) Cinquième partie, Livre I, Chapitre XV -
Victor Hugo
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