Citations sur Ép. v

Mon père.... En mourant me laissa, pour rouler et pour vivre, Un revenu léger et son exemple à suivre

Qu'à son gré désormais la fortune me joue ; On me verra dormir au branle de sa roue

Qu'un autre aille chercher.... Comment, tout étant plein, tout a pu se mouvoir, Ou que Bernier compose et le sec et l'humide Des corps ronds et crochus errant parmi le vide

Que mon âme, en ce jour de joie et d'opulence, D'un superbe convoi plaindrait peu la dépense !

On vit avec horreur une muse effrénée Dormir chez un greffier la grasse matinée

C'est au repos d'esprit que nous aspirons tous ; Mais ce repos heureux se doit chercher en nous

C'est là l'unique étude où je veux m'attacher

Oh ! que si cet hiver un rhume salutaire, Guérissant de tous maux mon avare beau-père, Pouvait, bien confessé, l'étendre en un cercueil, Et remplir sa maison d'un agréable deuil ! Que mon âme, en ce jour de joie et d'opulence, D'un superbe convoi plaindrait peu la dépense !

Quand mes cheveux plus noirs ombrageaient mon visage

Esprit né pour la cour, et maître en l'art de plaire, Guilleragues, qui sais et parler et te taire

Pour moi, sur cette mer qu'ici-bas nous courons, Je cherche à me pourvoir d'esquifs et d'avirons, à régler mes désirs, à prévenir l'orage, Et sauver, s'il se peut, ma raison du naufrage

Dans mon coffre tout plein de rares qualités, J'ai cent mille vertus en louis bien comptés

Déjà nouveau seigneur, il vante sa noblesse ; Quoique fils de meunier, encor blanc du moulin, Il est prêt à fournir ses titres en vélin

....Ces bienfaits dont j'ose me vanter, Par des vers immortels ont dû se mériter

Pour moi, sur cette mer qu'ici-bas nous courons, Je songe à me pourvoir d'esquif et d'avirons

Un fou rempli d'erreurs, que le trouble accompagne, Et malade à la ville ainsi qu'à la campagne, En vain monte à cheval....

Maintenant.... Que mon âge.... Bientôt s'en va frapper à mon neuvième lustre

Et surtout, redoutant la basse servitude, La libre vérité fut toute mon étude

Mais du plus grand des rois la bonté sans limite, Toujours prête à courir au-devant du mérite, Crut voir dans ma franchise un mérite inconnu

Ou que Bernier compose et le sec et l'humide Des corps ronds et crochus errant parmi le vide

Qui l'eût cru que pour moi le ciel dût se fléchir ?

On vit avec horreur une muse effrénée Dormir chez un greffier la grasse matinée

Le voilà fou, superbe, impertinent, bizarre