Citations sur bassel.

L'eau est à mon naturel Un element tout contraire, Et ce medecin cruel Me vient conseiller d'en boire

Elle [m'amie] m'a dit que je boy trop souvent Et que cela m'abregeroit la vie

D'amour touché, Pour contempler sa beauté souveraine, Incontinent je m'en suis approché

[Breuvage] Quand j'ay plus que jamais besoing de ton secours, Ung sourdault medecin me deffent ton uzaige

Je vai boire d'autant à ceste compaignie ; Suive qui m'amera !

Faites ainsi, servez-moi de segond ; Serez-vous point, voisin, de la partie ?

Quant [je] suis sans verre et breuvage, C'est sans coque un limaçon

Car le vin est trop cher ; l'impost, les quatriemes, Peste des biberons

C'est un chasseur sans sa trompe, Sans braguette un lansquenet

Voulez-vous rien mander Là bas à la riviere ?

Se ce meschant [son médecin] j'eusse cru ; Las ! je seroy mort tout roide ; Se seulement j'eusse beu Sa tisanne et son eau froide

Je suis beaucoup irrité Contre toi, vin desloyal

Il vault mieulx près beau feu boire la muscadelle, Qu'aller sur ung rempart faire la sentinelle

Et il [mon gosier] ne peut durer s'il n'a de l'acointance Avec eux [les vins] ses voisins

Ce bateau va passer la mer ; Le matelot le puisse bien mener, Sans peril et sans naufrage

Sur cela fondant ma raison, Pour guarir une soif maline, J'ai recours au bon vin comme à ma medecine

Bon cidre oste le soussy D'un procès qui me tempeste

Le grant Alexandre jadis Et plusieurs roys en firent gloire [de boire] ; L'excès [je] n'en appreuve pourtant

Cinq sous font autant, Quant on est content Et qu'on jette les ennuis Derriere l'huis, Que d'escus les sacs tous pleins

Quiconque veut travailler, Faut tenir la gorge nette, Et bien souvent la mouiller

Mon voisin je tiendrai un an Sur le vin, lorsque du grand chan Ou du soudan Je lui conte quelque fable

Et plus causer et jargonner Qu'une vieille qui teille

Ayant le doz au feu et le ventre à la table, Estant parmi les pots pleins de vin delectable

Le vin n'est point de ces maulvais breuvaiges Qui, beus par trop, font faillir les couraiges

Avecque leurs comperes Et voisines, en hiver, En brazillant les poires, [ils] S'arroyent à deviser