Citations sur sÉgur

Pendant ce temps, le passage du Borysthène s'effectua sur plusieurs points

Enfin le jour, un jour sombre, parut ; il vint s'ajouter à cette grande horreur [l'incendie de Moscou], la pâlir, lui ôter son éclat

De nombreuses et brillantes armées que la fertile Allemagne attirait et qui croyaient marcher à une gloire prompte et certaine, traversaient fièrement ces contrées, y répandaient de l'argent, en consommaient les produits

Ricard et ses quinze cents soldats étaient en tête ; Ney les lance contre l'ennemi ; cette division plonge avec la route dans le ravin, en ressort avec elle, et y retombe écrasée par la première ligne russe

Depuis Viazma, ce maréchal [Ney] avait commencé à soutenir cette retraite, mortelle pour tant d'autres et pour lui immortelle

Murat lui-même s'inquiète enfin ; il a vu se fondre la moitié du reste de sa cavalerie

Pendant ces événements, Davoust, au sud de Vilna, avait entrevu quelques coureurs de Bagration, qui déjà cherchait avec inquiétude une issue vers le nord

Les chefs, et Mortier lui-même, vaincus par l'incendie, qu'ils combattaient depuis trente-six heures, y vinrent [dans le Kremlin] tomber d'épuisement et de désespoir

Il [Napoléon] marche longtemps tout agité et l'entraîne sur ses pas, sans que sa fierté puisse se résoudre à rompre un si pénible silence ; elle va céder enfin, mais en menaçant ; il priera qu'on lui demande la paix, comme s'il daignait l'accorder

Surpris, quand il a frappé au coeur d'un empire, d'y trouver un autre sentiment que celui de la soumission et de la terreur, il se sent vaincu et surpassé en détermination

Dans la Lithuanie plus anciennement réunie, où une administration douce, des faveurs habilement distribuées et une plus longue habitude avaient fait oublier l'indépendance

Il eut d'abord à s'avancer sur une route glissante, encombrée de bagages et de fuyards

L'armée marche enveloppée de vapeurs froides ; ces vapeurs s'épaississent : bientôt c'est un nuage immense qui s'abaisse et fond sur elle en gros flocons de neige

Ce major général [Berthier] suppléa peu son chef dans cette circonstance critique [à Moscou] ; au milieu de ce sol et de ce climat nouveau, il ne recommanda aucune précaution nouvelle ; et il attendit que les moindres détails lui fussent dictés par son empereur ; ils furent oubliés

L'activité de son génie [de Napoléon], accoutumé aux soins de l'Europe entière, n'a plus pour aliments que l'administration de cent mille hommes ; encore l'organisation de son armée est-elle si parfaite qu'à peine est-ce une occupation ; tout y est déterminé ; tous les fils en sont dans sa main

Ce maréchal lui montre des maisons couvertes de fer ; elles sont toutes fermées, encore intactes et sans la moindre effraction ; cependant une fumée noire en sort déjà

Des milliers d'hommes, la plupart sans armes, ont couvert les deux rives escarpées du Borysthène ; ils se sont pressés en masse contre les hautes murailles et les portes de la ville [Smolensk]

Là ils gémissent en vain ; bientôt la neige les couvre ; de légères éminences les font reconnaître ; voilà leur sépulture

Ces misérables, enivrés de vin et du succès de leurs crimes, ne daignaient plus se cacher ; ils parcouraient triomphalement ces rues embrasées [de Moscou]

Elles [les voitures] portent aussi des femmes françaises avec leurs enfants ; jadis ces femmes furent d'heureuses habitantes de Moscou ; elles fuient aujourd'hui la haine des Moscovites que l'invasion a appelée sur leurs têtes ; l'armée est leur seul asile

Ils l'aperçoivent [Rostopschine] au milieu des flammes qu'il attise, sourire à l'écroulement de cette superbe demeure

Cette soumission [du roi de Prusse] n'a point encore rassuré Napoléon ; à sa force, il ajoute la feinte, les forteresses que, par pudeur, il laisse à Frédéric, sa défiance en convoite encore l'occupation

Alors des clameurs s'élevèrent ; déjà quelques femmes et quelques goujats revenaient sur leurs pas en courant, n'entendant plus rien, ne répondant à aucune question, l'air tout effaré, sans voix et sans haleine

On lui confirme que, sur ce point, la Bérézina n'est pas seulement une rivière, mais un lac de glaçons mouvants

Les hommes et les chevaux revenaient épuisés, ceux toutefois qui revenaient ; car chaque mesure de seigle, chaque trousse de fourrage nous étaient disputées