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  • Biographie de Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline



    Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline

    Louis-Ferdinand Destouches, dit CélineNé le : 27/05/1894
    Décédé le : 01/07/1961

    Ecrivain français (1894-1961) auteur du Voyage au bout de la nuit, qui, au travers de son oeuvre nihiliste et épique, s'est révélé l'un des plus grands stylistes du XXe siècle. Il est également auteur de textes antisémites et racistes : "Bagatelles pour un massacre", "L'école des cadavres" et "Les Beaux draps".



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    Par Agence de presse Meurisse — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica sous l'identifiant ARK btv1b9046059w/f1, Domaine public, Lien

    Guerre de Céline


    Soixante ans après sa mort paraît ce jeudi 5 mai 2022 « Guerre », roman inédit de Louis-Ferdinand Céline dont le récit tragique se situe pendant la Grande Guerre. Le brigadier Ferdinand y dépeint sa terreur, ses nuits blanches, et tout ce cirque humain qui semble se jouer parallèlement à la tragédie.

    Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l’action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l’œuvre de l’écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et œuvre d’imagination, y lève le voile sur l’expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l’« abattoir international en folie ».

    On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu’à son départ pour Londres. À l’hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d’une infirmière entreprenante, Ferdinand, s’étant lié d’amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s’affranchit du destin qui lui était jusqu’alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l’auteur n’avait jamais abordé sous la forme d’un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue.

    Vingt ans après 14, le passé, « toujours saoul d'oubli », prend des « petites mélodies en route qu'on lui demandait pas ». Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l'œuvre de Céline.



    1. “J’ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis 14. J’ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête.”
      Guerre de Céline


    2. “J’ai bien dû rester là encore une partie de la nuit suivante. Toute l’oreille à gauche était collée par terre avec du sang, la bouche aussi. Entre les deux y avait un bruit immense. J’ai dormi dans ce bruit et puis il a plu, de la pluie bien serrée. Kersuzon à côté était tout lourd tendu sous l’eau. J’ai remué un bras vers son corps. J’ai touché. L’autre je pouvais plus. Je ne savais pas où il était l’autre bras. Il était monté en l’air très haut, il tourbillonnait dans l’espace et puis il redescendait me tirer sur l’épaule, dans le cru de la viande. […] Ça ne servait à rien de se révolter. C’est la première fois dans cette mélasse pleine d’obus qui passaient en sifflant que j’ai dormi, dans tout le bruit qu’on a voulu, sans tout à fait perdre conscience, c’est-à-dire dans l’horreur en somme. […] J’ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis décembre 14. J’ai attrapé la guerre dans ma tête, elle est enfermée dans ma tête.”
      Guerre de Céline


    3. “Quand on sera au bord du trou faudra pas faire les malins nous autres, mais faudra pas oublier non plus, faudra raconter tout sans changer un mot, de ce qu’on a vu de plus vicieux chez les hommes et puis poser sa chique et puis descendre. Ça suffit comme boulot pour une vie tout entière.”
      Voyage au bout de la nuit, p.25