Citations sur sat. ix

Et je serai le seul qui ne pourrai rien dire ! On sera ridicule, et je n'oserai rire !

S'ils font quelque chose, C'est proser de la rime, et rimer de la prose

Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce

Homme fort entendu et suffisant de tête

Ils attifent leurs mots, enjolivent leurs phrases

Qu'on est assis à l'aise aux sermons de Cottin

Mais [elle] s'aheurte où sans plus quelque appât la convie

Dont l'oeil rit mollement avec afféterie

Aussi rien n'est parti si bien par la nature, Que le sens, car chacun en a sa fourniture

Qu'il soit doux, complaisant, officieux, sincère ; On le veut : j'y souscris, et suis prêt à me taire

Ainsi parle un esprit.... Qui, sous l'humble dehors d'un respect affecté, Cache le noir venin de sa malignité

Quand un livre au Palais se vend et se débite, Que chacun par ses yeux juge de son mérite, Que Bilaine l'étale au deuxième pilier, Le dégoût d'un censeur peut-il le décrier ?

La satire, en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile, Et d'un vers qu'elle épure aux rayons du bon sens, Détromper les esprits des erreurs de leur temps

On fait en Italie un conte assez plaisant

Cependant leur savoir ne s'étend seulement Qu'à regratter un mot douteux au jugement

....Mais tout n'irait que mieux, Quand de ces médisants [les poëtes satiriques] l'engeance tout entière Irait la tête en bas rimer dans la rivière

Épier si des vers la rime est brève ou longue

Qu'il s'en prenne à ses vers que Phébus désavoue

Quel démon vous irrite et vous porte à médire ?

Déchiffrez les secrets de la terre et des cieux

Ne valait-il pas mieux vous perdre dans les nues Que d'aller sans raison, d'un style peu chrétien, Faire insulte en rimant à qui ne vous dit rien, Et du bruit dangereux d'un livre téméraire à vos propres dépens enrichir le libraire ?