Citations sur phed. i 3

Voyage infortuné ! rivage malheureux, Fallait-il approcher de tes bords dangereux !

Soumise à mon époux et cachant mes ennuis, De son fatal hymen je cultivais les fruits

J'ai conçu pour mon crime une juste terreur ; J'ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur

Et mes cris éternels L'arrachèrent du sein et des bras paternels

La rougeur me couvre le visage

Je meurs pour ne point faire un aveu si funeste

Qu'à tout l'avenir Un silence éternel cache ce souvenir

N'allons point plus avant ; demeurons, chère Oenone

De quel droit sur vous-même osez-vous attenter ?

Dieu ! que ne suis-je assise à l'ombre des forêts ?

Par des voeux assidus je crus les détourner

Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée, C'est Vénus tout entière à sa proie attachée

Pourvu que, de ma mort respectant les approches....

Faire de votre mort les funestes apprêts

Rougissez d'un silence Qui de vos maux encore aigrit la violence

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue

J'ai conçu pour mon crime une juste terreur

Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis

Je sentis tout mon corps et transir et brûler

Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père

Quelle importune main, en formant tous ces noeuds, A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ?

Songez qu'un même jour leur ravira leur mère Et rendra l'espérance au fils de l'étrangère

Où laissé-je égarer mes voeux et mon esprit ?

J'en ai trop prolongé la coupable durée [de ma vie]

Délivrez mon esprit de ce funeste doute