Citations sur phed. i 3

J'en ai trop prolongé la coupable durée

Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence

De vos jours prêts à se consumer

Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire

Vous-même condamnant vos injustes desseins, Tantôt à vous parer vous excitiez mes mains

J'ai conçu pour mon crime une juste terreur

Je n'ai pu soutenir tes larmes, tes combats

Mon mal vient de plus loin

J'aime.... à ce nom fatal, je tremble, je frissonne

J'aime à vous voir frémir à ce funeste nom

Quoi ! vous ne perdrez point cette cruelle envie [de vous donner la mort] ?

Et quel affreux projet avez-vous enfanté, Dont votre coeur encor doive être épouvanté ?

Accablant vos enfants d'un empire odieux

Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue

Mes yeux sont éblouis du jour que je revoi

Je reconnus Vénus et ses feux redoutables ; Par des voeux assidus je crus les détourner

De ce sang déplorable Je péris la dernière et la plus misérable

Cruelle, quand ma foi vous a-t-elle déçue ?

Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prêt à s'exhaler

J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre

Quand pourrai-je, au travers d'une noble poussière, Suivre de l'oeil un char fuyant dans la carrière ?

Je sentis tout mon corps et transir et brûler

En vain sur les autels ma main brûlait l'encens

Voulez-vous sans pitié laisser finir vos jours ? Quelle fureur les borne au milieu de leur cours ?

Ariane, ma soeur, de quel amour blessée Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !