Citations sur amph. i 2

Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os ; La vertu de mon bras se perd dans le repos

Que te reviendrait-il de m'enlever mon nom, Et peux-tu faire enfin, quand tu serais démon, Que je ne sois pas moi, que je ne sois Sosie ?

Si j'étais aussi prompt que vous, Nous ferions de belles affaires

C'est pure fanfaronnerie De vouloir profiter de la poltronnerie De ceux qu'attaque notre bras

Comment, bourreau, tu fais des cris ?

Je veux savoir de toi, traître, Ce que tu fais, d'où tu viens avant jour

Enfin je l'ai fait fuir, et sous ce traitement De beaucoup d'actions il a reçu la peine

Ne sens-je pas bien que je veille ? Ne suis-je pas dans mon bon sens ?

Je te vois en train De trancher avec moi de l'homme d'importance

Je fais le bien et le mal tour à tour, Je viens de là, vais là, j'appartiens à mon maître

Ne tiens-je pas une lanterne en main ?

Pourtant, quand je me tâte et que je me rappelle, Il me semble que je suis moi

Enfin je l'ai fait fuir, et, sous ce traitement, De beaucoup d'actions il a reçu la peine

Si quelqu'un s'y joue, Il peut bien prendre garde à soi

Pour faire semblant d'assurance, Je veux chanter un peu d'ici

Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os

Mon bras saura bien tantôt Châtier cette insolence, Et je vais m'égayer avec lui comme il faut, En lui volant son nom avec sa ressemblance

Résolûment, par force ou par amour, je veux savoir de toi, traître, Ce que tu fais, d'où tu viens avant jour

Ciel ! me faut-il ainsi renoncer à moi-même, Et par un imposteur me voir voler mon nom ?

Mon coeur tant soit peu se rassure, Et je pense que ce n'est rien

Sosie : Ah ! ah ! c'est tout de bon. - Mercure : Non, ce n'est que pour rire, Et répondre à tes quolibets

Oui, oui, ne souffrons point qu'on nous croie un oison

Veut-il qu'à l'étriller ma main un peu s'applique ?

Qui donc est le coquin qui prend tant de licence Que de chanter et m'étourdir ainsi ?

Depuis plus d'une semaine Je n'ai trouvé personne à qui rompre les os ; La vertu de mon bras se perd dans le repos, Et je cherche quelque dos Pour me remettre en haleine