Citations sur bernis

Les saisons ressemblent aux âges : Dans leurs rapports mystérieux La main invisible des dieux Cache des conseils pour les sages

Des nuits l'inégale courrière S'éloigne et pâlit à nos yeux

La cour offre à nos yeux de superbes esclaves, Amoureux de leur chaîne, et fiers de leurs entraves, Qui, toujours accablés sous des riens importants, Perdent les plus beaux jours pour saisir des instants

S'il plonge, il baise une napée ; S'il se renverse, il est baisé

Contempteurs de la foudre, ils craignent le mépris

Lassés de leurs fardeaux énormes Les cyclopes à demi nus Reposent leurs têtes difformes Sur leurs travaux interrompus

Sans sortir de mon indolence, Je reconnais tous les travers De ce rien qu'on nomme science

Vous le savez, dieux domestiques, Mon style n'est point infecté Par le fiel amer des critiques, Ni par le nectar apprêté Des longs et froids panégyriques

Insensible témoin des crimes de la terre, Dieu laisse au gré des vents promener son tonnerre

Plus l'esprit a de liberté, Plus sa lumière est vive et pure : Le travail a souvent gâté L'ouvrage heureux de la nature

Un insecte inutile [l'araignée], D'un vain réseau réparateur futile

Éole des blés jaunissants Agite les ondes dorées

Lieu sombre, lieu désert, qui dérobez le sage Au luxe des cités, à la pompe des cours, Où, quand la raison parle, elle convainc toujours

L'ombre diminue, Et comme une nue S'élève et s'enfuit ; Le jour la poursuit Et par sa présence Chasse le silence, Enfant de la nuit

Crois-tu que, censeur hypocrite De la mollesse des mortels, Je veuille, indolent Sybarite, M'endormir au pied des autels ?

Le soleil pénètre la terre, Et pompe jusque dans ses flancs Les esprits, les germes brillants Dont va se former le tonnerre

Mon Louvre est sous ces belles tonnes, Un bois est le temple où j'écris ; Des arbres en sont les colonnes, Et des feuillages les lambris

D'un oeil philosophe et tranquille Tu vois les intrigues des cours

Oui, la sagesse aimable est soeur de la santé, Elle seule connaît le secret qu'on ignore D'assurer l'immortalité

Un faune enivré de nectar Remplit la coupe des ménades

Du profond Spinosa je creusais le système

Le trouble de nos coeurs s'oppose à l'optimisme ; Le cri des malheureux en détruit le sophisme

Qu'on ne dise donc plus que nos législateurs, Pour nous donner un frein devenus imposteurs, Nous ont transmis d'un Dieu la fable politique

Nous serons toujours assez sages, Si nous sommes souvent heureux

Ces chiffres forment un méandre Où nos deux noms entrelacés, Toujours à se suivre empressés, S'abandonnent pour se reprendre