Citations sur bernis

Lieu sombre, lieu désert, qui dérobez le sage Au luxe des cités, à la pompe des cours, Où, quand la raison parle, elle convainc toujours

L'air qui les enfle et les colore [les bulles de savon], En voltigeant sous nos lambris, Leur donne la fraîcheur de Flore, Ou le teint ambré de l'aurore, Ou le vert inconstant d'Iris

On ne rit plus, on sourit aujourd'hui, Et nos plaisirs sont voisins de l'ennui

Préférer les lis de Lucrèce Et les pâleurs de la sagesse Aux roses de la volupté

Vesper commence à rayonner

Le vermisseau sur le gazon, Lui-même devient architecte, Et les ouvrages de l'insecte Étonnent la fière raison

Qu'on ne dise donc plus que nos législateurs, Pour nous donner un frein devenus imposteurs, Nous ont transmis d'un Dieu la fable politique

L'Automne, un panier à la main, Cueille les fruits qu'elle colore

Qui, des coeurs résignés effaçant les souillures, Verse un baume enchanteur sur toutes leurs blessures

.... Un insecte inutile [l'araignée], D'un vain réseau réparateur futile

Le soleil pénètre la terre, Et pompe jusque dans ses flancs Les esprits, les germes brillants Dont va se former le tonnerre

Un faune enivré de nectar Remplit la coupe des ménades

Insensible témoin des crimes de la terre, Dieu laisse au gré des vents promener son tonnerre

Fuyez encor les tours trop délicats, Des concetti l'inutile fracas

Un insecte inutile [l'araignée], D'un vain réseau réparateur futile

La cour offre à nos yeux de superbes esclaves, Amoureux de leur chaîne, et fiers de leurs entraves, Qui, toujours accablés sous des riens importants, Perdent les plus beaux jours pour saisir des instants

Moins simulés dans nos refus, Nous ignorions l'indigne abus De colorer par des souplesses Une amitié qu'on ne sent plus

Le ciel, de la terre amoureux, Se peint dans le miroir de l'onde

Quand la croix, si honteuse et si dure aux pervers, N'aurait pas subjugué le perfide univers, à sa morale seule on la croirait divine

Le plaisir n'est pour lui qu'un passage au dégoût

Du profond Spinosa je creusais le système

Ce Dieu charmant enseigne au monde Le secret de se réparer

Le trouble de nos coeurs s'oppose à l'optimisme ; Le cri des malheureux en détruit le sophisme

S'il plonge, il baise une napée ; S'il se renverse, il est baisé

Où se forge la foudre, il ne tonne jamais