Citations sur basselin

À boire, à boire vistement ! Je vueil tenir ma gorge humide, De paour de mourir pauvrement, Comme nos choux, sec et aride

Et plus causer et jargonner Qu'une vieille qui teille

Au surplus il faut vivre en joye ; Que servent les biens amassés, Au besoing qui ne les emploie ?

Beau nez, dont les rubis ont cousté mainte pipe De vin blanc et clairet, Et du quel la couleur richement participe Du rouge et violet

Un coq d'Inde sa gorge a toi semblable porte ; Combien de riches gens n'ont pas si riche nez ! ....

Je ne me puis degouster De hanter Ces bons cerveaux de taverne

Aussi je laisse la biere Aux Anglois et Allemans Et Flamans, Qui ont l'ame roturiere

Le sang espais il [le vin] subtilise

On va disant que j'ai fait une amie ; Mais je n'en ai point encore d'envie ; Je ne sauroy assez bien courtiser

Qui songe en vin ou vigne, Est un presage heureux ; Le vin à qui reschigne Rent le cueur tout joyeux

Buvons des pommiers les liqueurs, Ou bien de la plante tortue

Qui trop au mesnage pense Et qui compte sa despense, N'ayant en l'esprit repoz, Ne peut vivre bien dispoz

Estant parmi les pots pleins de vin delectable, Ainsi comme un poulet, Je ne me laisserai mourir de la pepie

Noyons nostre soulcy En ce doux dagorie [espèce de cidre]

Mais qui s'altere en trop chantant Peut bien trois fois ou quatre, Sans vergongne, boire d'autant

Qu'on ne m'apporte point de casse, Et qu'on ne courre au medecin ; De vin qu'on emplisse ma tasse, Qui me voudra rendre bien sain

Sa cheminée il [l'avare] boschoit, Craignant perdre la fumée

Me voulez-vous, quand je suis en cholere, Ragaillardir le cueur ?

Liqueur, chere amie, Pour la calomnie, Ne crains point qu'aucunement à jamais ; je t'oublie

Bon vin, fai moi raison d'une soif violente, Dont je suis au gosier très ardemment espris

Voici un maistre breuvage ; Certes, se j'en beuvoy souvent, Je deviendroy fort eloquent

Et bref le vin prins sobrement Est tousjours une bonne choze

Et que le vin clairet, qui est de sa contrée

Comme moi, tout bon buveur Au maillet et au chasseur Met les deux mains sans vergongne, Et s'employe de bon cueur à relier ses tonneaux

Perdrons-nous, pour femme et mesgnie, De boire à tire-larigot ? Fault il laisser tout plein le pot ?