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  • Biographie de Patrice Jean



    Patrice Jean

    Patrice JeanNé le : 25/09/1966

    Patrice Jean est un écrivain français né à Nantes le 25 septembre 1966. Patrice Jean, après des études de philosophie, devient professeur de lettres modernes.
    En 1993, il publie, avec deux amis, Benoît Richard et Christophe Bonneau, un recueil ironique des pensées de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué.
    En 2013, un premier roman est publié aux éditions Rue Fromentin : La France de Bernard. Chez le même éditeur, il publie Les Structures du mal en 2015, Revenir à Lisbonne en 2016 et L'Homme surnuméraire en 2017.
    En 2021 sort chez Gallimard La Poursuite de l’idéal, roman d’initiation et satire du monde moderne.



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    Par <a href="//commons.wikimedia.org/w/index.php?title=User:JulienSorel1943&amp;action=edit&amp;redlink=1" class="new" title="User:JulienSorel1943 (page does not exist)">JulienSorel1943</a> — <span class="int-own-work" lang="fr">Travail personnel</span>, CC BY-SA 4.0, Lien

    La Poursuite de l’idéal



    🖊 Mieux vaut ne pas raconter les péripéties de ce roman foisonnant de personnages et de notations délicates, ambitieux comme on n’en fait plus, à la fois somptueusement classique dans son art de mettre en scène et moderne par les situations qu’il envisage. [...] La Poursuite de l’idéal est un grand roman réaliste. [...] L’annonce récurrente de la mort du roman est toujours contredite par le talent d’un romancier qui déboule dans le paysage littéraire installé et qui, loin des romans vrais ou des témoignages, prouve la puissance inentamée du genre et sa vitalité. Dans cette rentrée d’hiver, cette réussite revient à Patrice Jean. À propos de son art, la maison Gallimard évoque Balzac, Stendhal et Flaubert ; pour cette fois, l’élogieuse filiation n’est pas usurpée. Il faut le lire pour le croire. »

    Alice Ferney, Le Figaro Littéraire


    Pour écrire La poursuite de l’idéal, Patrice Jean a bénéficié d’une bourse du CNL (Centre national du livre) et pris un congé de l’Éducation nationale. Commencé en septembre 2018, ce gros roman de près de 500 pages a été achevé en décembre 2019.


    A la fin de ses études, Cyrille Bertrand s’interroge sur lui-même et sur son avenir. Il comprend qu’il doit échapper à la médiocrité de son milieu social, mais comment ? Etre poète, en menant une existence d’esthète raffiné et cultivé à l’image de Valéry Larbaud, voilà son rêve ! Il aimerait aussi imiter l’aisance naturelle de son ami Ambroise, qui appartient à cette haute bourgeoisie, faite pour la réussite et le bonheur. Hélas, « notre héros » se heurte à la réalité prosaïque d’emplois subalternes assommants et ingrats. Son parcours est d’abord jalonné d’échecs professionnels et amoureux. Puis le temps s’accélère, la vie va lui sourire grâce à la rencontre d’Amandine, belle, élégante et intelligente, et surtout grâce à la sœur de son ami qui l’introduit au ministère de la culture. Il s’occupe de la création d’un Musée de la Littérature française avec un vieil universitaire revenu de tout : cet épicurien solitaire et désinvolte incarne à ses yeux la supériorité d’un esprit libre. Cyrille entrevoit même son « idéal » lors d’une nuit poétique et enchanteresse à Naples ! Rattrapé par l’air du temps utilitariste et toujours poussé par Ambroise, il devient scénariste d’une série télévisée à succès, c’est l’apothéose ! Mais ce triomphe, obtenu au prix de compromissions et de trahisons indispensables pour avancer dans ce monde qu’il déteste, lui laisse un goût amer.

    Bernard Quiriny du magazine Lire lui a décerné 4 étoiles. « Et si Michel Houellebecq était aujourd’hui dépassé par son disciple Patrice Jean ? Le très réussi roman La Poursuite de l’idéal rend l’hypothèse éminemment sérieuse… », écrit le critique qui voit en Patrice Jean « un contempteur sarcastique et perspicace de notre époque, tendance réac mélancolique ».


    « À certaines heures de la nuit, sous les draps pas lavés depuis des semaines, Cyrille se demandait s'il avait mis toutes les chances de son côté. Il écrivait des poèmes, lisait toutes sortes de romans, d'essais, de correspondances ; il avait, sans trop galérer, trouvé un emploi qui, à défaut d'être passionnant, libérait son esprit sitôt qu'il s'évadait du bureau ; il vivait à Paris (ou presque) ; ses études l'avaient nanti d'une syntaxe et d'un vocabulaire irréprochables ; il n'avait pas de ventre, ne perdait pas ses cheveux ni ne déplaisait aux jeunes femmes ; il bénéficiait d'une amitié précieuse, à tous les sens du terme, celle d'Ambroise - et pourtant, sa vie s'ensablait dans l'anecdotique, l'insipide, le rien. Que s'était-il passé ? Quelle malédiction le condamnait à cet insignifiant surplace ? Toutes les vies rasaient-elles, à son exemple, le bitume et la banalité ? »





    « Je plaide coupable : je préfère les perdants. N’aimant qu’à moitié mon époque, j’éprouve de la tendresse pour ceux que l’époque n’aime pas. Je ne sais pas si je suis antimoderne, mais je suis méfiant envers l’idée de progrès. Et puis, je pense que les « vainqueurs » courent le risque de rater, paradoxalement, la substance de l’existence au sens où celle-ci est de part en part trouée par la perte. Vivre, c’est perdre. Les triomphateurs ne s’en rendent compte qu’à deux pas de l’abyme. »




    « Je pense que la condition humaine ne change pas tant que cela au cours des siècles. Néanmoins, les mœurs évoluent, la technologie modifie notre perception du monde, etc. Dès lors, j’ai voulu montrer le caractère insensé de l’existence (et qui a toujours été tel) dans la France d’aujourd’hui. En bref, on n’échoue pas de la même façon en 2018 qu’en 1750, 1830 ou 1920. Mon projet n’était pas aussi ambitieux que celui de Flaubert »



    « Je crains en effet ce que vous dites : un abaissement de la littérature au niveau du divertissement. Si l’on observe le chiffre des ventes, on s’aperçoit que les livres qui sont le plus vendus appartiennent au divertissement. Un auteur comme Cyril Huot ne doit pas vendre beaucoup de livres (malgré leur grande qualité) quand un Marc Lévy approche le million d’exemplaires vendus chaque année. Je pourrais multiplier les exemples des deux côtés, celui des méventes et celui des succès. On veut bien de la littérature, pourvu qu’elle se contente d’amuser, de divertir — si elle a d’autres ambitions, qu’elle se contente de petits tirages et que ses prétentieux acteurs continuent de vivoter pendant que de richissimes amuseurs ont tout le temps d’écrire et de voyager. »



    « Même les grands de ce monde passent dans l’indifférence des mortels qui à leur tour disparaîtront dans l’indifférence, qui à leur tour trépasseront dans l’indifférence des mortels qui périront sans susciter l’émotion des vivants qui mourront dans l’indifférence des mortels, ad libitum. »




    Mon personnage aimerait écrire de la poésie, mais la poésie aujourd'hui est désuète dans ce monde de la consommation, du divertissement qui nous enveloppe. [...] On a le sentiment aujourd'hui que notre vie est prise en charge depuis la naissance jusqu'à la mort, par l'aspect administratif, la technologie. Et la dignité de l'être humain qui aimerait avoir des zones où sa liberté peut s'exprimer est mise à mal.

    France Culture - L'époque saisie par le roman. 20/02/2021
    - A propos de La poursuite de l'idéal

    Patrice Jean vit dans le village de Saillé sur la commune de Guérande. Il a publié début 2021 La poursuite de l'idéal, un roman d'apprentissage ambitieux, décapant et drôle.

    Sources : Rencontre avec Patrice Jean, par Frédéric Prot, L'Écho de la Presqu'Île, le 4 Juillet 2021

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN.- L'écrivain Patrice Jean publie L'homme surnuméraire, l'histoire d'un père de famille méprisé par sa femme, ses enfants et l'époque. Il a accordé un entretien fleuve au FigaroVox le 29/09/2017 où il donne sa vision de la littérature, qui rentre dans une «lutte à mort» avec le mode d'exister savant et technicien qui domine notre monde. Par Eugénie Bastié

    L'époque saisie par le roman. 20/02/2021 France Culture

    2 interview (2018) de Patrice Jean sur Philitt. J’éprouve de la tendresse pour ceux que l’époque n’aime pas -   On réserve à la littérature le rôle du divertissement