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  • Biographie de Gabriel Marie Legouvé



    Gabriel Marie Legouvé

    Gabriel Marie LegouvéNé le : 23/06/1764
    Décédé le : 30/08/1812

    Poète français (1764-1812). Gabriel Marie Jean Baptiste Legouvé (ou Le Gouvé), né le 23 juin 1764 à Paris où il est mort le 30 août 1812, est un poète français. Gabriel-Marie Legouvé était le fils de Jean-Baptiste Legouvé, avocat distingué et conseiller-secrétaire du roi, lui-même auteur d'une tragédie non représentée d'Attilie (1750), qui lui fit faire de bonnes études et l'éleva dans le goût des Belles Lettres. Ayant hérité une belle fortune à la mort de son père en 1782, il ne chercha pas d'autre carrière. Son premier essai, une héroïde sur La Mort des fils de Brutus, fut publié avec deux pièces de son ami Jean-Louis Laya sous le titre Essais de deux amis en 1786.
    Il est le père de l'écrivain Ernest Legouvé (1807-1903), qui sera lui-même membre de l'Académie française.
    Il remporta le succès en 1792 avec une tragédie en trois actes, La Mort d'Abel adaptée du poème de Salomon Gessner. Elle se maintint à l'affiche jusqu'en 1820. La tragédie d'Épicharis et Néron (1793) eut également du succès car le public voulut y trouver des allusions aux hommes du jour et Talma donna un grand relief au rôle de Néron. Les tragédies qui suivirent ne se situèrent pas au même niveau que les deux premières. Quintus Fabius (1795) veut décrire la discipline de fer à laquelle étaient soumises les armées romaines. Laurence (1798) représente sous des noms supposés le bruit qui avait fait l'abbé de Châteauneuf amoureux de sa mère Ninon de Lenclos et tomba. Étéocle et Polynice (1799) reprenait le sujet de La Thébaïde de Racine. La Mort d'Henri IV (1806) eut du succès bien qu'elle fût très critiquée, notamment parce que l'auteur y attribue l'assassinat d'Henri IV à sa femme Marie de Médicis au mépris de la vraisemblance historique.
    Legouvé fut admis à l'Institut de France en 1796 en Classe de Littérature et beaux-arts, section de poésie ; en 1803 il devint membre de la Classe de Langue et littérature françaises, qui préfigure l'Académie française de 1816. Il publia d'élégants poèmes élégiaques : La Sépulture (1798), Les Souvenirs (1799), La Mélancolie (1800) puis, en 1801, le poème qui le rendit célèbre, Le Mérite des femmes, qui eut plus de quarante éditions et dont on ne retient aujourd'hui que deux vers qu'un double sens malheureux rend à jamais ridicules :
    Et, si la voix du sang n'est point une chimère,
    Tombe aux pieds de ce sexe à qui tu dois ta mère !



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    Domaine public, Lien

    Le mérite des femmes poème de Gabriel-Marie Legouvé



    Le mérite des femmes (1801) est bien un poème de Gabriel-Marie Legouvé et non de son fils Ernest Legouvé né en 1807! Certains dictionnaires attribuent à tort au fils ce poème : il s'agit d'une confusion tenant à la présentation de l'oeuvre de son père par Ernest Legouvé. Ernest Legouvé donna au Collège de France un cours sur « l'histoire morale des femmes ».


    A ma Femme


    de Gabriel-Marie Legouvé

    Si j'ai peint d'un crayon fidèle
    Les femmes, ce présent qu'à l'homme ont fait les cieux,
    Vous m'avez servi de modèle ;
    Vous étiez toujours sous mes yeux.
    Je voyais leurs talents, quand votre main habile,
    Sous les plus brillantes couleurs,
    Reproduisait l'émail des fleurs,
    Ou courait mollement sur un clavier mobile ;
    J'entendais leur esprit dans ces doux entretiens,
    Où par des traits piquants vous inspiriez les miens ;
    Mais je traçais surtout leur cœur d'après le vôtre.
    Ces dons unis chez l'une et séparés chez l'autre,
    Pour mieux me captiver, vous les rassemblez tous.
    Heureux d'apprécier ce noble caractère,
    Qui sans cesse vous rend plus aimable et plus chère,
    Je regrette les temps que je passai sans vous.
    Je gémis que de ses années
    L'homme jamais, hélas ! ne remonte le cours ;
    Oui , je voudrais à tous vos jours
    Avoir joint toutes mes journées.
    Autrefois de l'Éden, de ce lieu de bonheur,
    Sur la scène j'offris l'image :
    Il était dans mes vers quand je fis cet ouvrage ;
    Depuis que je vous aime il est tout dans mon cœur.