Biographie de Joséphine Baker
Joséphine Baker

Décédé le : 12/04/1975
Joséphine Baker, née Freda Josephine McDonald le 3 juin 1906 à Saint-Louis, au Missouri, et morte le 12 avril 1975 dans le 13e arrondissement de Paris, est une chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante française d'origine américaine.
Vedette du music-hall et icône des années folles, elle devient française en 1937, après son mariage avec Jean Lion. Elle joue pendant la Seconde Guerre mondiale un rôle important dans la résistance à l'occupant. Elle utilise ensuite sa grande popularité au service de la lutte contre le racisme et pour l'émancipation des Noirs, en particulier en soutenant le mouvement américain des droits civiques.
Joséphine Baker est une danseuse et chanteuse française d'origine américaine (1906-1975) qui doit sa célébrité à l'engouement du Tout-Paris des années vingt pour la culture afro-américaine.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939, Joséphine Baker devient un agent du contre-espionnage, traité par Jacques Abtey (chef du contre-espionnage militaire à Paris). À cet effet, elle fréquente la haute société parisienne, puis se mobilise pour la Croix-Rouge. Après la bataille de France, elle s'engage le 24 novembre 1940 dans les services secrets de la France libre, toujours via le commandant Abtey, qui reste son officier traitant jusqu'à la Libération, en France puis en Afrique du Nord où elle est sous la protection de Si Ahmed Belbachir Haskouri, chef du cabinet khalifien du Maroc espagnol.
Elle s'acquitte durant la guerre de missions importantes, et reste connue pour avoir utilisé ses partitions musicales pour dissimuler des messages.
Lors de sa première mission à destination de Lisbonne, elle cache dans son soutien-gorge un microfilm contenant une liste d'espions nazis, qu'elle remet à des agents britanniques. Engagée ensuite dans les forces féminines de l'armée de l'air, elle débarque à Marseille en octobre 1944.
À la Libération, elle poursuit ses activités pour la Croix-Rouge, et chante pour les soldats et résistants près du front, suivant avec ses musiciens la progression de la 1re armée française. Ses activités durant la guerre lui vaudront, après les hostilités, la médaille de la Résistance française avec rosette (par décret du 5 octobre 1946) et, quelques années plus tard, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur et la croix de guerre 1939-1945 avec palme qu'elle reçoit des mains du général Martial Valin.
Reprenant une idée de Régis Débray, une pétition « Osez Joséphine » lancée sur change.org à l'initiative de l'essayiste Laurent Kupferman soutient la panthéonisation de cette « artiste, résistante, féministe et militante antiracisme ». Le 22 août 2021, Emmanuel Macron donne son accord pour une Panthéonisation, qui aura lieu le 30 novembre 2021.
Crédit Photo
Par Studio Harcourt — <a rel="nofollow" class="external text" href="https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/josephine-baker-1940_negatif-souple_negatif-monochrome_1940">RMN</a>, Domaine public, Lien
Chanson J'ai deux amours
🖊 1930 : J'ai deux amours, paroles de Géo Koger et Henri Varna sur une musique de Vincent Scotto. En écoutant attentivement les enregistrements de l'époque, on se rend compte qu'elle modifia le premier vers du refrain de sa chanson fétiche (« J'ai deux amours, mon pays et Paris… »), qui devint après la guerre « J'ai deux amours, mon pays, c'est Paris… »
C'est la chanson de Joséphine Baker, et jusqu'à la fin de sa vie, lorsqu'elle pénètre sur une scène, un plateau de télévision ou même dans un restaurant ou une boîte de nuit, l'orchestre s'arrête et se met à jouer invariablement les premières mesures du thème de cette chanson. Une scène de ce type est reprise dans le film La Rumba, la chanteuse Vivian Reed (en), jouant le rôle de Joséphine Baker.
J'ai deux amours
Mon pays et Paris
Par eux toujours
Mon coeur est ravi
Ma savane est belle
Mais à quoi bon le nier
Ce qui m'ensorcelle
C'est Paris, Paris tout entier
Le voir un jour
C'est mon rêve joli
J'ai deux amours Mon pays et Paris
J'ai deux amours
Ton pays et Paris
Par eux toujours
Ton coeur est ravi
Ta savane est belle
Mais à quoi bon le nier
Ce qui m'ensorcelle
C'est Paris, Paris tout entier
Le voir un jour
C'est mon rêve joli
J'ai deux amours
Mon pays et Paris
La chanteuse franco-américaine Joséphine Baker fait son entrée au Panthéon le 30 novembre 2021
La célèbre chanteuse, danseuse et meneuse de revue franco-américaine, Joséphine Baker, va entrer au Panthéon. Joséphine Baker deviendra ainsi la première femme noire à reposer dans ce temple républicain, installé dans le 5ème arrondissement de Paris. L'artiste franco-américaine Joséphine Baker deviendra le 30 novembre 2021 la sixième femme à entrer au Panthéon, après Sophie Berthelot, la physicienne Marie Curie, les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ainsi que Simone Veil, figure de la vie politique.
Le grand public va pouvoir rendre hommage à Joséphine Baker. La célèbre chanteuse franco-américaine doit faire son entrée au Panthéon le 30 novembre 2021.
Le Centre des monuments nationaux (CMN) a annoncé que le mythique monument parisien sera ouvert gratuitement au public les samedi 4 et dimanche 5 décembre 2021.
Si le Panthéon est fermé du 22 novembre au 3 décembre inclus afin de « préparer la cérémonie d'entrée au Panthéon de Joséphine Baker », le monument sera ouvert gratuitement au public les samedi 4 et dimanche 5 décembre 2021. L’entrée sera libre et se fera sans réservation. Les admirateurs de l’artiste pourront ainsi venir lui rendre hommage pendant deux journées exceptionnelles.
Jean-Claude Bouillon-Baker, l’un des enfants de Joséphine Baker, avait précisé à l’AFP que le corps de la chanteuse « restera à Monaco où elle est enterrée au cimetière marin ». Cette « entrée » de l'artiste et militante franco-américaine au Panthéon se concrétisera donc par « un cénotaphe (une statue ou plaque funéraire sans le corps du défunt), avec une plaque, comme pour Aimée Césaire et d'autres personnalités » , avait-il précisé.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé de panthéoniser cette artiste, militante de la liberté et de l'égalité, a appris, samedi 21 août, franceinfo, confirmant une information du Parisien.
Chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante, on ne présente plus Joséphine Baker. Elle a passé une grande partie de sa vie à Paris et y a laissé une trace indélébile.
Née dans une famille d'artiste à Saint-Louis aux Etats-Unis, Joséphine Baker a déjà fait carrière à Broadway quand elle pose ses valises à Paris en 1925. La Revue nègre au Théâtre des Champs Elysées la révèle au public français. Le succès est immédiat, sa carrière en France est lancée !
Une pétition en faveur de la panthéonisation de l'artiste, lancée il y a deux ans par Laurent Kupferman, avait rassemblé 38 000 signatures. "Artiste, première star internationale noire, muse des cubistes, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale dans l'Armée française, active aux côtés de Martin Luther King pour les droits civiques aux Etats-Unis d'Amérique et en France aux côtés de la Lica (...) nous pensons que Joséphine Baker, 1906-1975, a sa place au Panthéon", fait valoir le texte.
Parmi les 80 "panthéonisés" figurent des politiques, des écrivains, des scientifiques, quelques religieux et beaucoup de militaires. Seules cinq femmes y sont actuellement inhumées, dont Simone Veil, la dernière personnalité à l'avoir été, en 2018.
En 1926, pour lancer les Folies-Bergère, elle devient la tête d’affiche du spectacle La Folie du jour, une satire de la vision colonialiste du « bon sauvage ». Dans son pays de naissance, elle s’opposera au Ku Klux Klan et s’impliquera en faveur des droits civiques des Afro-Américains, aux côtés de Martin Luther King. En Europe, pour combattre le nazisme, elle fera du contre-espionnage en devenant une agente française de renseignement. La médaille de la Résistance lui a été décernée au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Une résistante des premiers jours à l’occupant nazi
L'artiste naturalisée française en 1937 est une résistante des premiers jours à l’occupant nazi. Et c’est dans l’ombre des services secrets que cette femme qui vit sous la lumière des projecteurs va mener son combat pour la liberté... Extrait du magazine "20h30 le samedi" diffusé le 27 novembre 2021, juste après le journal de France 2.
C’est au château des Milandes, à Castelnaud-la-Chapelle dans le département de la Dordogne, que Joséphine Baker se réfugie quand Paris est occupé en juin 1940. C’est là que la chanteuse, actrice et meneuse de revue entend l’appel du général de Gaulle. La vedette du music-hall et icône des Années folles qui entre au Panthéon, le 30 novembre 2021, pour son action dans la Résistance, va bientôt rencontrer Jacques Abtey, un officier résistant gaulliste, chef du contre-espionnage militaire à Paris.
« C'est la France qui a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle. La France est douce, il fait bon y vivre pour nous autres gens de couleur, parce qu'il n'existe pas de préjugés racistes. Ne suis-je pas devenue l'enfant chérie des Parisiens ? »
Elle lui explique qu’elle peut lui permettre, grâce à sa notoriété, de l’aider dans plein de domaines, rappelle l’actuelle propriétaire du lieu Angélique de Labarre au magazine '20h30 le samedi' . Il avait des doutes sur sa capacité à pouvoir être une espionne. Il se dit qu’elle est assez légère, qu’elle a dansé avec la ceinture de bananes, qu’on l’appelle l’Oiseau des îles… En fait, elle va se dévoiler tout de suite en lui disant :
Monsieur, je veux me donner à la France. Faites de moi ce que vous voulez.
«C'est très pratique d'être Joséphine Baker. Dès que je suis annoncée dans une ville, les invitations pleuvent. À Séville, à Madrid, à Barcelone, le scénario est le même. J'affectionne les ambassades et les consulats qui fourmillent de gens intéressants. Je note soigneusement en rentrant(...). Mes passages de douane s'effectuent toujours dans la décontraction. Les douaniers me font de grands sourires et me réclament effectivement des papiers, mais ce sont des autographes!», s'amusera plus tard la danseuse dans l'ouvrage autobiographique Joséphine, paru aux éditions Robert Laffont.
Je suis prête, capitaine, à leur [les Parisiens] donner aujourd'hui ma vie. Vous pouvez disposer de moi comme vous l'entendez.
Mise à jour le jeudi 25 septembre 2025 à 10h06
Les plus belles citations de Joséphine Baker
- « J'ai deux amours, mon pays, c'est Paris… »
- « Tous les hommes peuvent vivre ensemble, s’ils le souhaitent.»
- « Eh oui ! Je danserai, chanterai, jouerai, toute ma vie, je suis née seulement pour cela. Vivre, c'est danser, j'aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d'une danse ou d'un refrain. »
- « Tous les hommes n’ont pas la même couleur, le même langage, ni les mêmes mœurs, mais ils ont le même cœur, le même sang, le même besoin d’amour » - Joséphine Baker
- « Et mon dernier souhait est de devenir comme une fée, selon mon cœur, la bonne fée d'un petit village de France »
- « Un jour j'ai réalisé que j'habitais dans un pays où j'avais peur d'être noire. C'était un pays réservé aux Blancs. Il n'y avait pas de place pour les Noirs. J'étouffais aux États-Unis. Beaucoup d'entre nous sommes partis, pas parce que nous le voulions, mais parce que nous ne pouvions plus supporter ça… Je me suis sentie libérée à Paris»
- « Puisque sur scène je fais sauvage, je m’applique, à la ville, à devenir civilisée. »
- « J’ai quitté l’Amérique du nord avec un temps brumeux, et je suis arrivée en France avec le soleil de France dans mon cœur (…) Je savais, par mes parents, qu’en France j’aurais la liberté d’esprit et de corps. »
- « La Tour Eiffel est très différente de la Statue de la Liberté, mais qu'importe ? A quoi bon avoir la statue sans la liberté, la liberté d'aller où l'on veut si on est retenu par sa couleur ? Non, je préfére la Tour Eiffel, qui ne fait aucune promesse. »
- « Les Américains ont eu l’idée de tourner le film de ma vie. Et ils avaient demandé à Lena Horne d’interpréter le rôle de Joséphine, tout simplement... Les Américains sont comme ça. Mais c’est moi qui jouerai le film de ma vie. Et je quitterai la scène. J’irai m’établir dans le midi de la France. J’habiterai les Milandes. Là, je voudrais vivre en paix, avec mon mari, avec nos familles, avec mes souvenirs, parmi des enfants et des bêtes. »
- « J’ai toujours beaucoup aimé les bêtes : les chats, les chiens, les singes, les perroquets, les veaux, les chèvres, qui ont des pattes en bois drôle. Les bêtes m’intéressent et je les aime parce qu’elles sont simples et compliquées comme les petits enfants. »
Source : France Info et AFP La chanteuse franco-américaine Joséphine Baker entrera au Panthéon le 30 novembre
Sources de certaines citations : Les mémoires de Joséphine Baker / recueillis par Marcel Sauvage ; avec 29 dessins de Paul Colin - Editeur
Paris : Dilecta , impr. 2006 :
Je veux me donner à la France. Faites de moi ce que vous voulez " : la future espionne Joséphine Baker à son officier traitant (France Info)
« Les mémoires » de Joséphine Baker, recueillis pendant plus de vingt ans par le grand journaliste de l’entre-deux-guerres Marcel Sauvage, rendent hommage à une légende aussi extraordinaire qu’attachante : quel destin pour Freda Joséphine Mac Donald, née le 3 juin 1906 à Saint-Louis, aux États-Unis (Missouri), d’une Noire pauvre et célibataire et d’un Blanc inconnu !
Dans ces « Mémoires », celle qui fut une star célébrée dans le monde entier, raconte la difficulté de ses premiers pas dans une société raciste, son arrivée en France, ses débuts à Paris, son triomphe aux Folies-Bergère, ses amours, son engagement dans les services de Renseignement et son action aux côtés du général de Gaulle... Joséphine Baker, la « Vénus noire »... C’est une femme vive et généreuse qui se dévoile dans ces « Mémoires », initialement publiés en 1949, et enfin réédités avec des dessins de l’artiste et affichiste Paul Colin.