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  • Biographie de Jean Mermoz



    Jean Mermoz

    Jean MermozNé le : 09/12/1901
    Décédé le : 07/12/1936

    Aviateur français (1901-1936) pionnier de la ligne aérienne France-Amérique du Sud. Jean Mermoz, né à Aubenton ou Guise (Aisne), le 9 décembre 1901 et disparu dans l'océan Atlantique le 7 décembre 1936, est un aviateur français, figure légendaire de l'Aéropostale, surnommé l'« Archange ». Il est aussi un des fondateurs en 1936 du Parti social français (PSF) avec le colonel de La Rocque.



    Crédit Photo
    Par Auteur anonyme; éditeur anonyme. — Carte postale, Domaine public, Lien

    Mes vols Livre de Jean Mermoz


    Mes vols est une compilation des écrits et des discours du pilote de l'Aéropostale Jean Mermoz. Il est publié, après sa mort, par ses amis, chez l'éditeur Flammarion, en 1937.


    Publié en 1937, quelques semaines après la disparition en mer de celui que la légende appelle « l'archange », cet ouvrage comporte quatre parties bien distinctes : - « Mes vols », en 130 pages écrites par Jean Mermoz, raconte la passion d'un pauvre orphelin pour l'aviation naissante, sa brève aventure militaire puis l'épopée de l'aéropostale et la conquête de l'atlantique sud. C'est sur ce témoignage que Joseph KESSEL bâtira son chef d'oeuvre « Mermoz »
    - « Pour l'aviation », groupe, en seconde partie, cinq articles de Mermoz sur les progrès technologiques, les avantages de l'avion sur l'hydravion …
    - « Vice Président du PSF », évoque l'engagement de Mermoz aux cotés du Colonel de la Roque, et reproduit son appel à la mobilisation contre l'Allemagne qu'il prononça le 12 juillet 1936.
    - « Mermoz toujours vivant » regroupe une dizaine d'éloges funèbres dont ceux de Chambe, Mauriac et Saint Exupéry.

    « Mermoz, Pichodou, Cruveilher, Lavidalie, Ezan étaient des hommes de métier, et voilà la source de leur grandeur. Il faut un outil pour entrer en contact avec le monde. Il faut un rabot, ou une charrue. Le paysan, dans son labour, découvre peu à peu les secrets de la terre. Et la vérité est universelle. A travers le manche de bois de nos outils, il en apprend plus long qu'à travers les pages d'un livre. Et il devient un sage. Ainsi ces hommes, à travers leurs commandes d'avion, par la magie de l'instrument de leur travail, s'étaient formés aussi une sorte de sagesse campagnarde. Eux aussi, ils les rencontraient d'égal à égal ces divinités élémentaires : la nuit, le jour, la montagne, la mer, l'orage ; ils surveillaient leur ciel, simplement, comme ces terriens eussent surveillé leurs vignes. Ce fut la source de leur sérénité. »

    Antoine de Saint-Exupéry, le 23 janvier 1937.

    Il faut un outil pour entrer en contact avec le monde. Il faut un rabot, une charrue. Ainsi ces hommes, à travers leurs commandes d'avion, par la magie de l'instrument de leur travail, s'étaient formé aussi une sorte de sagesse campagnarde. Eux. aussi, ils les rencontraient d'égal à égal ces divinités élémentaires : la nuit, le jour, la montagne, la mer, l'orage ; ils surveillaient leur ciel, simplement, comme ces terriens eussent surveillé leurs vignes. Ce fut la source de leur sérénité. "Il nous a bien fallu comprendre qu'ils ne rentreraient plus, qu'ils reposaient dans cet Atlantique Sud dont ils avaient si souvent labouré le ciel. Mermoz, décidément, s'était retranché derrière son ouvrage, pareil au moissonneur qui, ayant bien lié sa gerbe, couche dans son champ.



    « Comment pouvais-je vraiment attendre dans cette nuit d'enfer l'arrivée d'un avion ? Et voilà qu'au bout d'une heure j'entendis le bruit d'un moteur tourner autour du terrain. Je me ruai hors de ma cabane, je hurlai : « Forcez les feux ! » Mais on avait beau les arroser d'essence, moi-même, à trente mètres je ne les voyais pas. « Il ne trouvera pas, il ne peut pas trouver », me disais-je. Il va se casser la « figure ». Comme je répétais cela, Mermoz atterrit impeccablement dans le triangle des feux. Il avait l'air de sortir d'un rivière. Il riait, « le courrier, vite ! » cria-t-il. Et il décolla dans le noir, dans le déluge.
    Thomas passa la main sur son front. Dix années s'étaient écoulées depuis cette veille terrifiée, depuis cette apparition d'Apocalypse. Pourtant sa voix eut un frémissement presque superstitieux lorsqu'il ajouta, parlant du cavalier ruisselant de la nuit :
    – Je ne comprends pas, je n'arrive pas à comprendre. »

    Mermoz (1938), Joseph Kessel, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2007 (ISBN 978-2-07-036232-5), p. 251


    « Mais comme le ciel déjà se faisait pâle, Mermoz brusquement me serra le bras, et si fort que je sentis ses ongles. « Tu vois, c'est l'heure où à Dakar… » C'était l'heure où les mécanos se frottent les yeux, et retirent les housses d'hélices, où le pilote va consulter la météo, où la terre n'est plus peuplée que de camarades. Déjà le ciel se colorait, déjà l'on préparait la fête mais pour d'autres, déjà l'on tendait la nappe du festin dont nous ne serions pas les convives. D'autres courraient leur risque…
    – Ici quelle saleté…, acheva Mermoz.»

    Terre des hommes (1939), Antoine de Saint-Exupéry, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2006 (ISBN 2-07-036021-0), chap. 8, p. 165