Les proverbes sur l'amourL'amour est une chose si belle et chacun a sa propre façon de l'exprimer.

Certaines personnes aiment les chansons ou la poésie, et d'autres utilisent simplement des citations d'amour ou même des proverbes d'amour pour essayer de mettre en mots le plus merveilleux des sentiments...

L'amour ne peut être défini, et c'est pour cette raison que les cultures du monde entier ont inventé un très large éventail de proverbes et de dictons sur l'amour au fil des ans. Voici notre sélection de 100 des meilleurs proverbes d'amour du monde entier.

Parfois, la seule façon d'exprimer un sentiment, de donner un conseil ou d'énoncer une vérité est d'utiliser un proverbe ancien.

Il existe des centaines de proverbes d'amour, mais en connaître quelques uns est un moyen facile d'impressionner votre amoureux. De nombreux proverbes énoncent des vérités l'amour de soi, l'amour familial et l'amour perdu.

Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h55

Détacher de nos sélections de proverbes, maximes et dictons une rubrique dédiée à Femmes, à l'Amitié, à l'Amour et au Mariage, en proposant pour ceux sélectionnées leur signification était une évidence tant on n'a cessé et on ne cessera jamais d'écrire sur ces quatre grands thèmes.





Nous vous proposons ici une sélection de citations et proverbes sur l' amour.



Page 2 sur 2 pages.

Proverbes inspirants sur l'amour





L'amour et la pauvreté font mauvais ménage ensemble

L'amour et la pauvreté font mauvais ménage ensemble. Le ménage le plus uni cesse de l'être quand il est pauvre : la pauvreté tue l'amour. — Les Anglais disent : Quand la pauvreté entre par la porte, l'amour s'envole par la fenêtre. Proverbe que Shakspeare avait peut-être présent à l'esprit lorsqu'il disait dans le Conte d'hiver : « La prospérité est le plus sûr lien de l'amour. (Act. IV, se. m.) On dit trivialement dans le même sens : Quand il n'y a pas de foin au râtelier, les Anes se bottent.
Quoi de plus opposé à l'amour que l'avarice ! Dans l'amour, on est d'une prodigalité excessive, on ne s'occupe pas du tout de sa fortune : dans l'avarice, au contraire, on ne pense qu'à sa fortune. Si un avare aimait, il cesserait de l'être. « Un avaricieux même qui aime, dit Pascal, devient libéral; il ne se souvient pas d'avoir eu une habitude opposée. » (Disc. sur les pass. de l'amour.)


L'amour excite aux grandes prouesses

L'amour excite aux grandes prouesses. C'est encore un proverbe roman qui se trouve dans plusieurs ouvrages des troubadours, notamment dans le roman de Flamenca. On dit dans le même sens : L'amour fait les heros, variante que J. J. Rousseau a rapportée et expliquée dans sa Nouvelle Héloïse : « L'amour véritable est un feu dévorant qui porte son ardeur dans les autres sentiments et les anime d'une vigueur nouvelle. C'est pour cela qu'on a dit que l'amour faisait les héros. »
Platon affirmait que, si l'on composait une armée de jeunes gens amoureux, il n'y aurait point d'actes héroïques dont ils ne fussent capables pour plaire à leurs maîtresses. On sait que le seigneur de Fleuranges s'écriait en montant à l'assaut sous le feu de l'ennemi : « Ah ! si ma dame me voyait ! » Trait que Lebrun a rappelé dans une de ses odes, où il a voulu démontrer par des exemples que l'amour est le plus puissant mobile de la valeur et du génie. D'un assaut bravant la furie, J'entends Fleuranges qui s'écrie : « Ah ! si ma dame me voyait ! » II vole, il frappe, tout succombe, De toutes parts l'ennemi tombe : Un jeune amant le foudroyait.

L'amour fait perdre le repos et le repas

L'amour fait perdre le repos et le repas. Ce proverbe est le 23e article du Code d'amour Voici cet article : Minus darmit et edit quemamoris cogitatio vexat. « Celui que la pensée d'amour tourmente dort moins et mange moins. » Le souci ronge ceux qui aiment, comme l'observe Ovide dans ce joli vers de son héroïde de Pénélope à Ulysse :
Res estsulliciti plena timoris amor. L'amour est toujours plein d'un inquiet effroi. » « On ne vit point sans douleur dans l'amour. » Sine dolore non vivitur in amore. Paroles de l'lmitation de Jésus-Christ (ni, 5, 7) qu'on a détournées de l'amour de Dieu à l'amour profane. Les Italiens ont ce proverbe : Clii a /'amor nel petto ha sjirone nei franchi. Qui a l'amour au cœur a l'éperon aux flancs. « Amour et repos peuvent-ils habiter un même cœur? La pauvre jeunesse est si malheureuse aujourd'hui, qu'elle n'a plus que ce terrible choix : « amour sans repos ou repos sans amour. » (Le Barbier de Séville, act. II, se. n.)


L'amour fait porter selle et bride aux plus grands clercs

L'amour fait porter selle et bride aux plus grands clercs. Ce proverbe a dû son origine au fabliau d'Aristote, où il se trouve formulé à peu près dans les mêmes termes.
Alexandre le Grand, épris d'une jeune et belle Indienne, semblait avoir perdu le goût des conquêtes. Ses guerriers en murmuraient, mais aucun d'eux n'était assez hardi pour lui en exprimer le mécontentement général. Son précepteur Aristote s'en chargea : il lui représenta qu'il ne convenait pas à un conquérant de négliger ainsi la gloire pour l'amour; que l'amour n'était bon que pour les bêtes, et que l'homme esclave de l'amour méritait d'être envoyé paître comme elles. Une telle remontrance, autorisée sans donte par les mœurs du temps jadis, qui étaient bien différentes des nôtres, fit impression sur ' le monarque, et il se décida, pour apaiser les murmures de son armée, à ne plus aller chez sa maîtresse; mais il n'eut pas le courage de défendre qu'elle vînt chez lui. Elle accourut tout éplorée, afin de savoir la cause de son délaissement, et elle apprit ce qu'avait dit Aristote. « Eh quoi! s'écria-t-elle,  le seigneur Aristote a de l'humeur contre le penchant le plus naturel et le plus doux ! il vous conseille d'exterminer par la guerre des gens qui ne vous ont fait aucun mal, et il vous blâme d'aimer qui vous aime! C'est une déraison complète, c'est une impertinence inouïe qui réclame une punition exemplaire, et, si vous voulez bien le permettre,  je me charge de la lui infliger.  Son amant ne s'opposa point à ses projets, et dès ce moment elle mit tout en œuvre pour séduire le philosophe. Ce que veut une belle est écrit dans les cieux, et l'égide de la sagesse ne met pas à couvert de ses traits vainqueurs. Le vieux censeur des plaisirs l'apprit à ses dépens.Son cœur, surpris parles galanteries les plus adroites, se révolta contre sa morale. Vainement il crut l'apaiser en recourant à l'étude et en se rappelant toutes les leçons de Platon : une image charmante venait sans cesse se placer devant ses yeux et attirait vers elle seule toutes les méditations auxquelles il se livrait. Enfin il reconnut que l'étude et Platon ne sauraient le défendre contre une passion si impérieuse, et son esprit subtil lui révéla que le meilleur moyen de la vaincre était d'y céder. Dès l'instant il laissa là tous les livres et ne songea qu'aux moyens d'avoir un entretien secret avec la jeune Indienne. Un jour qu'elle faisait sa promenade solitaire dans le jardin du palais impérial, il accourut auprès d'elle, et à peine l' ut-il abordée, qu'il se jeta à ses pieds en lui adressant une pathétique déclaration. L'enchanteresse feignit de ne pas y croire pour se la l'aire répéter. Cette manière de prolonger les jouissances de l'amour-propre était alors en usage chez le beau sexe. Obligée enfin de s'expliquer, elle répondit qu'elle ne pouvait ajouter foi à des aveux si extraordinaires sans des preuves bien convaincantes. Toutes celles qu'il était possible d'exiger lui furent offertes. «Eh bien! reprit-elle, après cela, il faut  satisfaire un caprice : toute femme a le sien; celui d'Omphale était de faire filer un héros, et le mien est de chevaucher sur le dos d'un philosophe. Cette condition vous paraîtra peut-être une folie ; mais la folie est, à mes yeux, la meilleure preuve d'amour. » Il fut fait comme elle le désirait. Qu'y a-t-il en cela d'étonnant? Le dieu malin qui change «« âne en danseur, comme dit le proverbe, peut également changer un philosophe en quadrupède. Voilà notre vieux barbon sellé, bridé, et l'aimable jouvencelle à califourchon sur son dos. Elle le fait trotter de côté et d'autre, et, pendant qu'il s'essouffle à trotter, elle chante joyeusement un lai d'amour approprié à la circonstance. Enfin, lorsqu'il est bien fatigué, elle le presse encore et le conduit... devinez où?... elle le conduit vers Alexandre, caché sous un berceau de verdure, d'où il examinait cette scène réjouissante. Peignez-vous, si vous le pouvez, la confusion d'Aristote, lorsque le monarque, riant aux éclats, l'apostropha de celte manière : « 0 maître! « est-ce bien vous que je vois en ce grotesque équipage? Vous avez donc oublié la morale que vous m'avez faite, et maintenant c'est vous qu'il faut mener paître? La raillerie semblait sans réplique, mais l'homme habile a réponse à tout. — Oui, c'est moi, j'en conviens, répondit le philosophe en se redressant : que l'état où me vous voyez sensé à vous mettre en garde contre l'amour. De quels dangers ne menace-t-il pas votre jeunesse, lors qu'il a pu réduire un vieillard si renommé par sa  sagesse à un tel excès de folie ?
Cette seconde leçon était meilleure que la première. Alexandre parut l'approuver, et il promit de la méditer auprès de la jeune et belle Indienne. C'était là qu'on lui reprochait d'avoir perdu sa raison ; c'était là qu'il devait la retrouver. Il y réussit ; mais ce fut, dit-on, par l'effet du temps plutôt que par celui de la leçon. Le temps, pour guérir de l'amour, en sait beaucoup plus qu'Aristote.

L'amour le plus parfait est le plus malheureux

L'amour le plus parfait est le plus malheureux. Il faut nécessairement qu'il en soit ainsi, puisque l'amour tire sa perfection des contrariétés, des privations et des sacrifices qui lui servent d'épreuves. Presque tous les romans semblent faits pour confirmer la vérité de ce proverbe. On n'y voit que des amants poursuivis par une fatale destinée et dont la constance s'affermit sous les coups du malheur. Le recueil de Philippe Garnier, imprimé à Francfort en ICI2, donne cette variante : Les plus parfaites amours sont celles qui réussissent le moins.


L'amour meurt rarement de mort subite

L'amour meurt rarement de mort subite. Il meurt presque toujours d'une maladie de langueur, beaucoup plus longue que ne le voudraient ceux qui en son atteints. C'est une observation qu'ont faite plusieurs poètes érotiques. Difficile est longum subito deponere amorem. (Catulle.) « Il est difficile de se défaire tout à coup d'un long amour. » Longus at invita pectore sedet amor. (Ovide.) « Mais le cœur malgré lui conserve un long amour. » Cette ténacité de l'amour chez des personnes qui ne demanderaient pas mieux que d'en être affranchies est produite par l'habitude, par la paresse de changer, par la difficulté de former une nouvelle liaison, par l'impossibilité de vivre seul, et par beaucoup d'autres causes qui font qu'on a bien de la peine à rompre quand on ne s'aime déjà plus, et à plus forte raison quand on s'aime encore un peu. Tant que l'amour dure, dit la Bruyère, il subsiste de lui-même et quelquefois par les choses qui semblent le devoir éteindre, par les caprices, par les rigueurs, par l'éloignement, par la jalousie. » (Ch. iv, du Cœur.) L'indignité même de l'objet qui l'a inspiré ne parvient pas toujours à lui donner une mort soudaine : Longtemps on aime encore en rougissant d'aimer. (Saurin.) On l'a justement comparé au feu grégeois qui brûle sous les flots de la mer, et à la chaux vive que l'eau dont on l'arrose allume ou met en ébullition. Pauvres belles délaissées, n'espérez pas l'éteindre à force de pleurer. Toutes ces larmes qui vous retombent sur le cœur ne servent qu'à le rendre plus ardent. C'est le temps et non la volonté qui met fin à l'amour, dit le proverbe latin :


L'amour n'a point de règle

L'amour n'a point de règle. C'est ce qu'a dit saint Jérôme vers la fin de sa lettre à Chromatius : Amor nescit ordinem.— L'amour ne connaît point l'ordre ou la règle. L'amour, en effet, semble ne pouvoir s'astreindre à rien de régulier dans sa manière d'être, et ses élans passionnés ne peuvent se plier aux froids calculs de la réflexion.


L'amour naît à la première vue

L'amour naît à la première vue. Les Latins disaient, d'après les Grecs : Ex aspectu nastitur amor. L'amour naît du regard. Ces peuples, qui plus que nous avaient une foi aveugle à l'influence mystérieuse des émanations, ne doutaient pas que les personnes même les plus indifférentes ' ne fussent susceptibles de recevoir par les yeux des impressions capables de déterminer subitement la passion la plus vive. On ne saurait bien expliquer comment un regard peut produire des effets moraux si rapides, si imprévus, si irrésistibles ; mais il semble qu'il y ait au fond du cœur je ne sais quelle idée innée de l'objet qu'on doit aimer, et que le premier coup d'œil qu'on lui donne soit comme un rayon de lumière qui le fait reconnaître, et comme un courant magnétique qui entraîne vers lui par d'indéfinissables affinités. Virgile a peint d'une manière admirable cette commotion électrique qui enlève une personne à elle même et la livre corps et âme à l'objet offert à ses yeux fascinés : , II vidi, ut perii, ut me malus abstulit error. (Éclog. vin.) Et Virgile a été imité par Racine d'une manière non moins admirable dans ces vers de la tragédie de Phèdre ;
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue, Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue. (Acte I, se. v.) C'est ce qu'on appelle le coup de foudre en amour

L'amour ôte le deuil

L'amour ôte le deuil. L'amour est un sentiment passionné qui absorbe tous les autres : il asservit l'âme entière, il en devient l'objet unique, et comme il la rend indifférente aux plus grandes joies qui ne lui viennent pas de lui, il la console des plus vives afflictions dont il n'est pas le principe; il les lui fait même oublier. De là ce proverbe qui parait avoir été suggéré par un passage charmant de la Genèse, où il est question de l'arrivée de Rebecca auprès d'Isaac, à qui elle était destinée pour épouse : « Isaac la fit entrer dans la tente de sa mère « Sara et il la prit pour femme, et l'affection qu'il eut pour elle fut si grande, qu'elle tempéra la douleur que la mort de sa mère lui avait causée. » (hiv, 67.)
Chateaubriand, dans son Génie du christianisme, a justement loué la simplicité éloquente de ces paroles bibliques.


L'amour porte avec soi la musique

L'amour porte avec soi la musique. On dit aussi : L'amour enseigne la musique.Les amants aiment à chanter leurs plaisirs et leurs peines. « Un amant, dit-on, dans une nuit refusée à ses vœux, chanta le premier des vers devant la porte fermée de sa maîtresse, et l'éloquence ne fut d'abord que l'art d'attendrir une cruelle. »
Les Anglais disent : — Amour engendre poésie, ce qui a été ingénieusement développé dans le Spectateur d'Addison, n. 377 : Le chant des premiers vers exprima : Je vous aime. (Saint-Lambert.)

L'amour rapproche les distances

L'amour rapproche les distances. L'amour fait disparaître les inégalités sociales entre les personnes qu'il unit : princes et pastourelles, princesses et pastoureaux, vont de pair en se donnant la main. C'est l'idée du proverbe L'amour égalise toutes les conditions  sous d'autres termes.


L'amour se paye par l'amour

L'amour se paye par l'amour. Ce proverbe se retrouve textuellement dans celui des Basques, Maitaseac, maîtaze du harze. Il peut avoir inspiré à Ninon de Lenclos le mot suivant, qui en esl le commentaire : « L'amour est la seule passion qui se paye d'une monnaie qu'elle fabrique elle-même, et l'amour seul peut acquitter l'amour. »

La bourse d'un amant est liée avec des feuilles de poireau

La bourse d'un amant est liée avec des feuilles de poireau. C'est-à-dire qu'elle n'est pas liée, parce que les feuilles de poireau, qui se rompent aussitôt qu'on veut les nouer, ne peuvent servir de lien. — Ce proverbe, qui était usité chez les Grecs et chez les Latins et qui est cité dans les Soeposiaques de Plutarque (liv. I, quest. 5), s'emploie pour marquer la prodigalité des amants. Cette prodigalité, dont on pourrait citer des milliers d'exemples remarquables, ne s'est jamais manifestée par un trait plus charmant que celui qui a inspiré à J. Delille les vers suivants de son poëme de l'Imagination, chant iv : Que j'aime ce mortel qui, dans sa douce ivresse, Plein d'amour pour les lieux où jouit sa tendresse, De ses doigts que paraient des anneaux précieux Détache un diamant, le jette et dit : « Je veux « Qu'un autre aime après moi cet asile que j'aime « Et soit heureux aux lieux où je le fus moi-même. » Cœur noble et délicat ! dis-moi quel diamant Égale un trait si pur et vaut ton sentiment ? C'est ainsi, dit-on, que le duc de Buckingham témoigna l'ivresse de son bonheur à l'endroit où l.i reine de France, Anne d'Autriche, venait de lui avouer qu'elle l'aimait. Ce trait fut reproduit, dans la suite, par milord Albermale, le même qui, voyant un soir mademoiselle Gaucher, sa maîtresse, occupée à regarder fixement une étoile, s'écria : « Ne la regardez pas tant, ma chère, je ne pourrais vous la  donner. » Le sentiment qui respire dans ce mot, où le cœur s'est exprimé avec tant d'esprit et de délicatesse, se trouve sous une forme non moins naïve qu' originale dans ces vers d'une ballade qui est insérée parmi les ballades de Villon, mais qui n'est pas de Villon : Or elle a tort, car haine ne rancune, One n'eut de moi, tant lui fus gracieux, Que s'elle eust dit : •baille-moi de la lune, J'eusse entrepris de monter jusqu'aux cieux. Un barde gallois nommé Moke, qui florissait au treizième siècle, dit dans une pièce de vers où il loue l'excessive libéralité de je ne sais plus quel prince : « Si. je souhaitais que mon prince me fil cadeau de la lune, il me la donnerait certainement. » J'ignore si la phrase de Moke a été l'origine ou l'application de cette locution proberbiale par laquelle on caractérise un homme galant et magnifique qui ne refuse rien aux désirs de la femme qu'il adore : // décrocherait la lune pour elle. Goethe fait dire à Méphistophélès parlant de Fausl : « Un pareil fou amoureux vous tirerait en feu d'artifice le soleil, la lune et les étoiles, pour peu que cela put divertir sa belle. » Un proverbe roman dit : Pauc ama qui non fui messios. « Peu aime qui ne fait dépenses.»

La faim fait oublier l'amour

La faim fait oublier l'amour. C'est ce que disait le philosophe Craiés, et il avait bien raison, car l'estomac maîtrise le cœur, et quand le besoin fait crier le premier, l'autre est réduit à se taire. Telle est la loi de la nature, à laquelle les amoureux les plus robustes ne sauraient échapper. Il ne s'en trouverait pas un seul peut-être qui, dans ce cas, ne fût de l'avis de ce paysan à qui l'on demandait s'il aimait les femmes : «J'aime beaucoup une fort belle fille, répondit-il, mais j'aime encore mieux une fort bonne côtelette. » — Il n'y a point d'amour qui tienne contre la fringale. On connaît ces vers de la Fontaine :
On ne vil ni d'air ni d'amour, Les amants ont beau dire et faire, ll en faut revenir toujours au nécessaire.


Le cœur d'une mère est le miracle de l'amour

Le cœur d'une mère est le miracle de l'amour. Bossuet a expliqué ce miracle, et ceux qui connaissent son explication seront charmés de la retrouver ici, car elle est si belle de pensée, de sentiment et d'expression, qu'il est impossible de ne pas éprouver un nouveau charme à la relire : « On ne peut assez admirer, dit-il, les moyens dont la nature se sert pour unir les mères avec leurs enfants, car c'est le but auquel elle vise, et elle tâche de n'en faire qu'une même chose : il est aisé de le remarquer dans l'ordre de ses ouvrages. Et n'est-ce pas pour cette raison que le premier soin de la nature est d'attacher les enfants au sein de leur mère? elle veut que leur nourriture et leur vie passent par les mêmes canaux; ils courent ensemble les mêmes périls ; ce n'est qu'une même personne. Voilà une liaison bien étroite ; mais peut-être pourrait-on se persuader que les enfants, « en venant au monde, rompent le nœud de cette « union : ne le croyez pas. Nulle force ne peut diviser ce que la nature a si bien lié ; sa conduite sage et prévoyante y a pourvu par d'autres moyens. Quand cette première union finit, elle en fait naître une autre en sa place, elle forme d'autres liens, qui sont ceux de l'amour et de la tendresse : la  mère porte ses enfants d'une autre façon, et ils ne sont pas plutôt sortis de ses entrailles, qu'ils commencent à tenir beaucoup plus au cœur. Telle est « la conduite de la nature ou plutôt de celui qui la gouverne ; voilà l'adresse dont elle se sert pour unir les mères avec leurs enfants, et empêcher « qu'elles ne s'en détachent. L'âme les reprend par l'affection en même temps que le corps les quitte;  rien ne peut les arracher du cœur : la liaison est toujours si ferme, qu'aussitôt que les enfants sont agités, les entrailles des mères sont encore émues, et elles sentent tous leurs mouvements d'une manière si vive et si pénétrante, qu'à peine leur permet-elle de s'apercevoir que leur sein en soit défi chargé. » (Premier Sermon pour le vendredi de la Passion.)
Tendresse maternelle Toujours se renouvelle. Rien ne manque au cœur d'une mère, à ce chef d'œuvre de l'amour. C'est une source de tendresse qui se renouvelle continuellement sans jamais s'épuiser, qui semble s'accroître, au lieu de diminuer par l'excessive effusion de sa substance. Qui pourrait dire les trésors de sentiment qui en découlent! « 0 « ma mère, s'écrie un fils dans une pièce de poésie « chinoise, vos bras furent mon premier berceau. J'y trouvai vos mamelles pour m'allaiter, vos vêtements pour me couvrir, votre sein pour me réchauffer, vos baisers pour me consoler, et vos caresses pour me réjouir. » Mais ses bienfaits ne s'épanchent pas seulement sur le jeune âge. La nature n'a point limité chez la femme, comme elle l'a fait chez les femelles des animaux, l'énergie de l'amour maternel au temps où l'enfant ne peut se passer des soins de celle qui l'a mis au monde; elle a voulu, par un privilège exceptionnel en l'honneur de la dignité humaine, que cet amour subsistât inaltérable dans le cœur qui en est animé par delà les besoins de l'objet qui l'inspire. Il ne s'interrompt point, il ne perd rien de sa force en s'étendant à de nouveaux enfants; il se multiplie avec eux, il l'emporte sur toute autre affection. Les années ne l'usent point, il est de tous les jours et de tous les instants de la vie.
Une mère, vois-tu, c'est là l'unique femme Qui nous aime toujours, A qui le ciel ait mis assez d'amour dans l'âme Pour chacun de nos jours. (A. de Latour.) Les Allemands disent:  .Amour de mère est toujours nouveau.


Le cœur ne vieillit pas

Le cœur ne vieillit pas. Pour signifier que le cœur, chez les personnes âgées, n'éprouve pas toujours le refroidisscrrïenl que la vieillesse communique aux autres organes, qu'il conserve une certaine chaleur de sentiment, qu'il est quelquefois sujet à s'enflammer d'amour et qu'il ne doit pas être considéré comme une propriété assurée contre l'incendie. Nous avons encore le proverbe le cœur n'a point de rides, c'est-à-dire qu'on est toujours jeune pour aimer.


Le coup de foudre en amour

Le coup de foudre en amour. Le coup soudain dont on se sent frappé à la prémière vue d'une personne, ou bien le sentiment passionné qui s'empare à la fois de deux personnes par l'effet d'un regard où se révèle spontanément la mutuelle ardeur de leurs cœurs. les romanciers' du dix-septième siècle ont souvent employé cette expression pour caractériser le rapide mouvement de sympathie qui subjugue les héros et les héroïnes de leurs romans, et qui décide de la destinée des uns et des autres. Le verbe foudroyer est fort usité aujourd'hui dans la même acception.


Le délire de l’amour

Je t'aime tant ! je t'aime tant ! Je ne puis assez te le dire, Et je le répète pourtant A chaque fois que je respire ! Absent, présent, de près, de loin , Je t'aime est le mot que je trouve ; Seul avec toi , devant témoin , Ou je le pense ou je le prouve. Zélis , je t'aime en cent façons ; Pour toi seule je tiens ma plume : Je te chante dans mes chansons , Je te lis dans chaque volume. Qu'une beauté m'offre tes traits , Je te cherche sur son visage : Dans les tableaux , dans les portraits Je veux démêler ton image . En ville , aux champs , chez moi , dehors Ta douce image est caressée ; Elle se fond quand je m'endors Avec ma dernière pensée . Quand je m'éveille je te voi Avant d'avoir vu la lumière , Et mon cœur est plus vîte à toi Que le jour n'est à ma paupière . Absent, je ne te quitte pas : Tous tes discours je les devine ; Je compte tes soins et tes pas ; Ce que tu fais je l'imagine . Près de toi suis-je de retour , Je suis aux cieux , c'est un délire : Je ne respire que l'amour, Et c'est ton souffle que j'aspire . Ton cœur est tout mon bien , ma loi ; Te plaire est toute mon envie : Enfin , en toi , par toi , pour toi Je respire et tiens à la vie . Ma bien aimée, ô mon trésor ! Qu'ajouterai-je à ce langage ? Dieu! que je t'aime ! eh bien encor ! Je voudrais t'aimer davantage . Fabre d’ÉglantineLe délire de l’amour

Le mouvement des yeux est le langage des amants

Le mouvement des yeux est le langage des amants. Il nul autre ne saurait mieux leur convenir. Il leur offre l'avantage de converser au gré de leur cœur, au milieu d'un monde indiscret, sans en être entendus; il les dispense, en outre, des lenteurs obligées de la parole, qui ne pourrait exprimer que successivement les pensées qu'ils sont pressés de se communiquer, et il leur permet de les exposer d'une manière presque simultanée en un tableau vivant : par quels discours rendrait-on aussi bien ce qu'on sent, quand on aime? « On voudrait, dit Pascal, avoir « cent langues pour le faire connaître; car, comme « l'on ne peut pas se servir de la parole, l'on est « obligé de se réduire à l'éloquence d'action... Un « amour ferme et solide commence toujours par l'éloquence d'action. Les yeux y ont la meilleure part. (Discours sur les passions de l'amour.)


Le plaisir est le tombeau de l'amour

Le plaisir est le tombeau de l'amour. Panard, dont les poésies sont pleines de proverbes, a pris celui-ci pour titre des vers suivants, qui en sont l'explication, et qui se terminent par un autre proverbe qu'il a littéralement emprunté aux Orientaux : Quand un amant est sûr que ses soins ont su plaire, Son fortuné destin le rend, de jour en jour,
Moins empressé pour sa bergère. Le Plaisir est fils de l'Amour, Mais c'est un fils ingrat qui fait mourir son père. On rapporte qu'un jeune Grec, nommé Thrasonidès, était si convaincu de cette vérité proverbiale et en même temps si amoureux de son amour, qu'il ne voulut jamais jouir de sa maîtresse, de peur d'amortir sa passion par la jouissance.


Le riche s'attriste pendant que l'amoureux danse

Le riche s'attriste pendant que l'amoureux danse. Ce proverbe oppose franchement les joies de l'amour aux soucis de la richesse et semble vous dire : Préférez ce qui dilate le cœur à ce qui le resserre.— Il nous est venu de la langue romane, et il se trouve dans ce vers du troubadour Pierre Cardinal : El rie dirais menlre l'amoros dansa.


Les amants qui se disputent s'adorent

Les amants qui se disputent s'adorent. L'explication de ce proverbe se présente d'elle même après ce qui a été dit dans l'article précédent, et elle n'a pas besoin d'être donnée de nouveau : Mais il n'est pas inutile d'ajouter que ceux et celles qui prétendent faire de la dispute un aiguillon d'amour doivent avoir soin de ne pas la prolonger, car elle produirait un effet contraire. C'est une recommandation d'Ovide dans ses Amours : Sed nunquam dcderis spatiosum tempus in iram. Sxpe simultates ira morata facit. (Lib. I, eleg. Tiii.) « Ne vous abandonnez pas trop longtemps à la colère ; Une colère prolongée a souvent engendré la haine. »


Les belles ne sont pas pour les beaux

Les belles ne sont pas pour les beaux. Les hommes les plus beaux ne sont pas les plus heureux en amour. Les mères et les maris les redoutent et les surveillent ; les femmes tendres croient qu'ils s'aiment trop; les fières ne leur trouvent pas assez de soumission ; celles qui craignent la médisance les jugent dangereux pour leur réputation. Ils coûtent trop cher à celles qui payent, ils ne donnent rien à celles qui se font payer. D'ailleurs ils n'ont point ces craintes obligeantes d'être quittés qui flattent tant la vanité féminine ; au contraire, ils menacent de quitter eux-mêmes, et ils reçoivent les faveurs comme des tributs mérités. Fastus inest pulchris sequiturque superbia formam. (Ovid., Fast. i, 419.)


Les grands, les vignes, les amants trompent souvent dans leurs serments

Les grands, les vignes, les amants Trompent souvent dans leurs serments. Ces deux vers, que Régnier a placés dans ses Stances contre un amoureux transi, étaient un proverbe de son temps. Ce proverbe est trop clair pour qu'il soit besoin d'en expliquer le sens. Le mot serments appliqué aux rejetons du cep de vigne se disait autrefois pour sarments. En voici un exemple curieux : « L'année que Charles VIII renvoya Marguerite d'Autriche pour épouser Anne de Bretagne fut si pluvieuse, que les raisins ne purent venir en maturité, de sorte que les vins furent extrêmement verts et incommodes à l'estomac, d'où il vint quantité de coliques! « II ne faut  s'étonner, dit Marguerite, si les vins sont verts et  malfaisants cette année, puisque les serments n'ont  rien valu.  (Mém. hist. sur Charles VIII.)


Les lunettes sont des quittances d'amour

Les lunettes sont des quittances d'amour. C'est-à-dire qu'on doit n'aimer qu'à l'âge où l'on peut être aimé et qu'il faut renoncer à l'amour quand on commence à prendre les lunettes, ce qui arrive malheureusement à une époque de la vie où notre cœur est souvent en meilleur état que nos yeux, et où nous sommes d'autant plus à plaindre qu'en amour tout nous abandonne sans que nous voulions rien abandonner.


Les Préceptes d'Amour ou code d'amour

Les Préceptes d'Amour ou code d'amour du XII ème siècle 1. Fuis l'avarice comme un fléau dangereux et, au contraire, sois généreux. 2. Evite toujours le mensonge. 3. Ne sois pas médisant. 4. Ne divulgue pas les secrets des amants. 5. Ne prends pas plusieurs confidents à ton amour. 6. Conserve-toi pur pour ton amante. 7. N'essaie pas sciemment de détourner l'amie d'un autre. 8. Ne recherche pas l'amour d'une femme que tu aurais quelque honte à épouser. 9. Sois toujours attentif à tous les commandements des dames. 10. Tâche toujours d'être digne d'appartenir à la chevalerie d'amour. 11. En toutes circonstances, montre-toi poli et courtois. 12. En t'adonnant aux plaisirs de l'amour, n'outrepasse pas le désir de ton amante. 13. Que tu donnes ou reçoives les plaisirs de l'amour, observe toujours une certaine pudeur.

Les Préceptes d’Amour ou code d’amour du XII ème siècle selon Andreas Capellanus , André le Chapelain

Les Préceptes d’Amour ou code d’amour du XII ème siècle selon Andreas Capellanus , André le Chapelain "L'allégation de mariage n'est pas excuse légitime contre l'amour." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , I - XIIe siècle. "Qui ne sait celer ne sait aimer." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , II - XIIe siècle. "Personne ne peut se donner à deux amours." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , III - XIIe siècle. "L'amour peut toujours croître ou diminuer." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , IV - XIIe siècle. "N'a pas de saveur ce que l'amant prend de force à l'autre amant." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , V - XIIe siècle. "Le mâle n'aime d'ordinaire qu'en pleine puberté." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , VI - XIIe siècle. "On prescrit à l'un des amants, pour la mort de l'autre, une viduité de deux années." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , VII - XIIe siècle. "Personne sans raison plus que suffisante ne doit être privé de son droit en amour." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , VIII - XIIe siècle. "Personne ne peut aimer s'il n'est engagé par la persuasion d'amour (par l'espoir d'être aimé)." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , IX - XIIe siècle. "L'amour d'ordinaire est chassé de la maison par l'avarice." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , X - XIIe siècle. "Il ne convient pas d'aimer celle qu'on aurait honte de désirer en mariage." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XI - XIIe siècle. "L'amour véritable n'a désir de caresses que venant de celle qu'il aime." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XII - XIIe siècle. "Amour divulgué est rarement de durée." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XIII - XIIe siècle. "Le succès trop facile ôte bientôt son charme à l'amour ; les obstacles lui donnent du prix." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XIV - XIIe siècle. "Toute personne qui aime pâlit à l'aspect de ce qu'elle aime." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XV - XIIe siècle. "À la vue imprévue de ce qu'on aime, on tremble." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XVI - XIIe siècle. "Nouvel amour chasse l'ancien." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XVII - XIIe siècle. "Le mérite seul rend digne d'amour." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XVIII - XIIe siècle. "L'amour qui s'éteint tombe rapidement, et rarement se ranime." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XIX - XIIe siècle. "L'amoureux est toujours craintif." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XX - XIIe siècle. "Par la jalousie véritable l'affection d'amour croît toujours." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXI - XIIe siècle. "Du soupçon et de la jalousie qui en dérive croît l'affection d'amour." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXII - XIIe siècle. "Moins dort et moins mange celui qu'assiège pensée d'amour." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXIII - XIIe siècle. "Toute action de l'amant se termine par penser à ce qu'il aime." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXIV - XIIe siècle. "L'amour véritable ne trouve rien de bien que ce qu'il sait plaire à ce qu'il aime." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXV - XIIe siècle. "L'amour ne peut rien refuser à l'amour." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXVI - XIIe siècle. "L'amant ne peut se rassasier de la jouissance de ce qu'il aime." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXVII - XIIe siècle. "Une faible présomption fait que l'amant soupçonne des choses sinistres de ce qu'il aime." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXVIII - XIIe siècle. "L'habitude trop excessive des plaisirs empêche la naissance de l'amour." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXIX - XIIe siècle. "Une personne qui aime est occupée par l'image de ce qu'elle aime assidûment et sans interruption." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXX - XIIe siècle. "Rien n'empêche qu'une femme ne soit aimée par deux hommes, et un homme par deux femmes." Citation André le Chapelain (Andreas Capellanus) ; Traité de l'amour courtois : Code de l'amour , XXXI - XIIe siècle.

Les tisons relevés chassent les amoureux

Les tisons relevés chassent les amoureux. Dicton fondé sur un usage très-ancien, d'après lequel une jeune fille, lorsqu'elle voulait se débarrasser des poursuites d'un jeune homme qui la recherchait en mariage, lui donnait rendez-vous chez elle, et courait se cacher, à son arrivée, après avoir relevé les tisons du feu, lui signifiant par là sans doute qu'ils ne devaient pas avoir l'un et l'autre un foyer commun. Il se pratique encore aujourd'hui quelque chose d'analogue dans le département des Hautes-Alpes, où les belles congédient les galants en leur présentant le bout non allumé d'un tison.
L'usage symbolique de notifier un refus de mariage en offrant aux yeux des prétendants les tisons relevés, c'est-à-dire le foyer sans feu, donna lieu dans la suite à une superstition dont il reste encore quelque vestige : — « Lorsqu'il y a une femme veuve ou quelque fille à marier dans une maison, dit le curé Thiers, et qu'elles sont recherchées en mariage, il faut bien se donner de garde de relever les tisons, parce que cela chasse les amoureux. » (Traité des Superst., t. III, p. 455.)


Loin des yeux et loin du cœur

Loin des yeux et loin du cœur. Proverbe pris du vers suivant de Propercc, liv. III, 616g. 21. :Quantum oculis anima tam proctil ibit amor. Il s'explique très-bien par cet autre proverbe qu'on trouve dans le troubadour Peyrols : Coroblida qu'elhs no ve. Cœur oublie ce qu'œil ne voit. Un bel esprit, écrivant à un voyageur qui se plaignait d'être loin des beaux yeux de la dame de ses pensées, lui rappelait le proverbe et ajoutait plaisamment : « Ce proverbe s'est toujours accompli à Paris comme un arrêt du destin contre les absents. « Hâtez-vous donc d'oublier la maîtresse que vous y a laissée, car il est bon de prévenir les infidèles. »


Louange engendre amour

Louange engendre amour. Proverbe littéralement traduit du roman, luuzor engenr'umor, dont le troubadour Amanieu des Escas s'est servi, et dont Colardeau a donné une variante dans ce joli vers : On flatte l'amour-propre, on fait naître l'amour.
Dans le Midi, pour exprimer la même idée, cette comparaison proverbiale : Les femmes se laissent prendre à la louange comme les alouettes au miroir.

Mieux vaut aimer bergères que princesses

Mieux vaut aimer bergères que princesses. On a voulu chercher une origine historique à ce proverbe, qui est né peut-être de la simple réflexion, et l'on a trouvé cette origine dans l'affreux supplice que subirent deux gentilshommes normands, Philippe d'Aulnai et Gauthier d'Aulnai, son frère, convaincus d'avoir eu, pendant trois ans, un commerce adultère avec les princesses Marguerite et Blanche, épouses de Louis et de Charles, fils de Philippe le Bel. Les chroniques en vers de Godefroy de Paris (Manuscrits de la Bibliothèque impériale, n° 6,812) nous apprennent que les deux coupables furent écorchés vifs, traînés, après cela, dans la prairie de Maubuisson tout fraîchement fauchée, puis décapités et pendus par les aisselles à un gibet. Quant aux deux princesses, elles furent honteusement tondues et incarcérées. Marguerite fut étranglée dans la suite au château Gaillard, par ordre de son époux, Louis le Hutin, qui voulut se remarier en montant sur le trône. Blanche languit dans une longue captivité.

On fait l'amour, et quand l'amour est fait, c'est une autre paire de manches

On fait l'amour, et quand l'amour est fait, c'est une autre paire de manches. Tout le monde comprend ce que signifie ce proverbe, dont la dernière partie, devenue une locution à part, est continuellement répétée; il rappelle un usage pratiqué au douzième siècle par des individus de sexe différent qui voulaient former ensemble un tendre engagement. Ils échangeaient une paire de manches comme gage du don mutuel qu'ils se faisaient de leur cœur et ils se les passaient aux bras en promettant de n'avoir pas désormais de plus chère parure, ainsi qu'on le voit dans une nouvelle du troubadour Vidal de Besaudun, où il est parlé de deux amants qui se jurèrent de porter manches et anneaux l'un lié à l'autre. Ces enseignes ou livrées d'amour, destinées à être le signe de la fidélité, devinrent presqu'en même temps celui de l'infidélité; car Imites les fois qu'on changeait d'amour on changeait aussi de manches, et il arrivait même assez souvent que celles qu'on avait prises la veille étaient mises nu rebut le lendemain. Vainement un autre proverbe recommandait de respecter cette sorte d'investiture d'amour par la manche en disant :  la manche, ce n'est pas un badinage, car c'est un signal d'amourette. Comme une pareille recommandation n'avait aucune force légale, chacun et chacune y contrevenaient à qui mieux mieux. Aussi tel ou telle qu'on s'était flatté de tenir dans sa manche s'en débarrassait au plus vite, sans le moindre scrupule, et, en définitive, c'était toujours une autre paire de manches.


On ne peut aimer et être sage tout ensemble.

On ne peut aimer et être sage tout ensemble. C'est un apophtegme que Plutarque, dans la Vie d'Agésilas, attribue à ce grand capitaine. Il s'explique parle proverbe : Omnis amans amens, — tout amant est fou. Les Latins disaient encore qu'aimer et être sage à la fois était à peine possible à un dieu. Âmare et sapcre vix deo conceditur. (P. Syrus.)

On revient toujours à ses premiers amours

On revient toujours à ses premiers amours. Les vives impressions éprouvées dans ce premier épanouissement de la vie du cœur et les ineffables illusions qu'elles ont fait naître restent profondément gravées dans la mémoire, qui les pare de couleurs poétiques et en compose un type enchanteur, un idéal ravissant, dont l'éclat fait pâlir toutes les amours venues dans la suite. Celles-ci se montrent telles qu'elles sont avec les déplaisirs qui viennent souvent s'y mêler, tandis que les autres apparaissent telles qu'on se plaît à les supposer avec leurs voluptés fantastiques, et il résulte de la comparaison qu'on établit entre elles que les effets produits par l'imagination doivent sembler préférables à ceux de la réalité, et les premières amours à celles qui leur succèdent.
Le poète Lebrun, a dit d'une manière charmanle, dans son ode intitulé : Mes Souvenirs ou les Deux Rives île la Seine : Ce premier sentiment de l'âme Laisse un long souvenir que rien ne peut user ; Et c'est dans la première flamme Qu'est tout le nectar du baiser. Il ne faut pas croire que le proverbe signifie, comme le pensent mal à propos quelques personnes, que ce soit en réalité qu'on revient à ses premières amours : c'est uniquement en souvenir. Si c'était réellement, on les retrouverait, hélas ! tout à fail dépourvues des attraits qu'on leur suppose, et l'on ressemblerait aux cerfs qui, après avoir successivement passé de biche en biche, reviennent à celle par laquelle ils ont commencé.

Plus il y a paroles en amour et moins y sied

Plus il y a paroles en amour et moins y sied. En amour, dit Pascal, un silence vaut mieux qu'un langage. Il est bon d'être interdit. Il y a une éloquence de silence qui pénètre plus que la langue ne saurait faire. Qu'un amant persuade bien sa maîtresse, quand il est interdit, et que d'ailleurs il. a de l'esprit! Quelque vivacité que l'on ait, il est bon, dans certaines rencontres, qu'elle s'éteigne. Tout  cela se passe sans règle et sans réflexion, et quand l'esprit le fait il n'y pensait pas auparavant. C'est par nécessité que cela arrive. » (Discours Sur les pass. de l'amour.) Ce silence qui survient tout à coup sans qu'on y pense, qui résulte, non d'un calcul, mais de la nécessité, est le plus tendre et le plus vrai langage des amants. Aucun discours ne rendrait aussi bien ce qu'ils sentent. Les paroles ne peuvent être que des signes d'une faible passion : elles sont comme ces bluettes qui ne jaillissent guère que d'un feu peu ardent. « Celui qui peut dire combien il aime, s'écrie Pétrarque, n'a qu'une petite ardeur. » Chi puo dir com'egli arde, e un picciol ftioco.

Plus l'amour est nu, moins il a froid

Plus l'amour est nu, moins il a froid. Ce proverbe est littéralement traduit de ce vers latin : Qno nudiis magis est, hoc minus alget amor. Il doit s'interpréter honnêtement dans le même sens que le mot d'Hésiode : « la pauvreté est la mère de l'amour, c'est-à-dire que les pauvres ressentent cette passion avec plus de vivacité que les riches. Ceux-ci peuvent y apporter plus de délicatesses et de raffinements, mais non autant de vives et franches ardeurs. Toutes les fleurs artificielles dont ils parent la couche de l'amour ne valent pas cette floraison naturelle qui semble éclore sur le grabat des indigents de la sève même de leur cœur. — On connait ces vers de Déranger, qui forment un tableau si gracieux : Quel dieu se plaît et s'agite Sur ce grabat qui fleurit ? C'est l'Amour qui rend visite A la Pauvreté qui rit. Alfred de Musset a dit avec une simplicité charmante au début de son joli conte intitulé Simone : Les gens d'esprit et les heureux Ne sont jamais bien amoureux :
[ocr errors]
Tout ce beau monde a trop à faire. Les pauvres en tout valent mieux; Jésus leur a promis les cieux, L'amour leur appartient sur terre.

Plus l'amour vient tard, plus il ard

Plus l'amour vient tard, plus il ard. C'est-à-dire plus il est ardent. Ard est la troisième personne du présent de l'indicatif du vieux verbe  arder ou ardre, qui signifie brûler.


Quand l'amour s'en va, c'est pour ne plus revenir

Quand l'amour s'en va, c'est pour ne plus revenir. Le Code d'amour a exprimé la même idée en ces termes : article 19. « Si l'amour diminue, il dépérit vite et rarement il se rétablit. »
La Rochefoucauld dit dans une de ses pensées : « Il est impossible d'aimer une seconde fois ce qu'on a véritablement cessé d'aimer. » II ajoute dans une autre : « il y a peu de gens qui ne soient honteux de s'être aimés, quand ils ne s'aiment plus. »


Que la nuit me prenne là où sont mes amours !

Que la nuit me prenne là où sont mes amours ! Pour dire qu'on s'attarde volontiers dans un endroit où l'on se plaît, auprès de l'objet de ses amours
Ce vœu tendre et délicat, exprimé avec une simplicité exquise, me semble offrir un doux reflet du vœu passionné de Léandre traversant l'Hellespont à la nage, au milieu de la tempête, pour se réunir à son amante Héro, prêtresse de Vénus. Léandre, conduit par l'amour, En nageant, disait aux orages : « Laissez-moi gagner les rivages ; « Ne me noyez qu'à mon retour.

Querelles d'amants, renouvellement d'amour

Querelles d'amants, renouvellement d'amour. Traduction d'un proverbe des anciens encadré dans ce joli vers de 'Andriennt de Térence (act. III, se. vi) : Amantium irx, amoris integratio est. Ovide a dit, dans son premier livre des Amours, que, si les amants n'avaient point de démêles, ils cesseraient bientôt de s'aimer : Non bene, si tollas prselia, durat amor. (Eleg. iv.) On connaît le mot de Marivaux : « En amour querelle vaut mieux qu'éloge. » Ainsi la colère est comme le sel de l'amour, elle le conserve. Ce n'est pas tout, à l'effet conservateur qu'elle produit sur lui elle en joint un autre non moins précieux : c'est le nouveau charme qu'elle lui communique par la douceur des raccommodements dont elle est suivie. D'après un proverbe latin traduit du grec, l'amour après la colère est plus agréable. Amor fit ex ira jucundior. Ce que Plutarque a expliqué de cette manière : « De même que le so« Icil est plus ardent au sortir des nuages, ainsi l'a« mour sorti de la colère cl du soupçon, lorsque la « paix est faite et que les esprits sont apaisés, est « plus agréable et plus vif. » Il ne faut donc pas s'étonner que tant de femmes se plaisent à exciter la colère de leurs maris ou de leurs amants, puisqu'elles ont un double intérêt à le faire. La chose d'ailleurs leur est conseillée par un antique adage qui dit de pousser à la colère la personne qui aime, si l'on tient à son amour.
Cogas amanlem irasci, amari si velu. (P.Syrus.) Voilà le secret de la plupart des dépits amoureux chez les dames. Ils ne sont pas toujours de purs caprices, comme les sots le prétendent, mais le plus souvent des moyens calculés pour enflammer la passion qu'elles inspirent. Ils sont aussi des témoignages de celle qu'elles éprouvent, et, sous ce rapport, les liommes devraient leur en savoir gré.


Qui aime vilement s'avilit

Qui aime vilement s'avilit. Proverbe traduit du roman qui ama vilmen si eis vihis. Il exprime une opinion qui régnait aux époques chevaleresques et qui interdisait à tout gentilhomme de choisir pour son épouse ou pour sa dame une femme issue de basse condition. Cette mésalliance, réputée honteuse et avilissante, surtout dans le mariage, exposait celui qui l'avait contractée à une pénalité dégradante que les autres nobles lui infligeaient. Saint-Foix cite, à ce sujet, dans ses Essais historiques sur Paris, le passage suivant d'un écrit du roi René : « Un gentilhomme qui se rabaissoit par «mariage, et qui se marioit à une femme roturière et non noble, devoit subir la punition, qui étoit qu'en plein tournoi tous les autres seigneurs,  chevaliers et écuyers, se devoient arrêter sur lui et  tant le battre qu'ils lui fissent dire qu'il donnoit cheval et qu'il se rendoit. »


Qui bien aime tard oublie

Qui bien aime tard oublie. Un sentiment vif et sincère laisse dans le cœur qui l'éprouve un souvenir qui dure longtemps. Ce proverbe usité en langue romane, qui ben ama tari oblida, est passé dans plusieurs autres langues, et, ce flui est assez curieux, il a été employé en vieux français par Chaucer, poête anglais du quatorzième siècle, dans son poëme intitulé : The Assemble of foule (st. 97). Hom ki bien aime tart ublie.

Qui ne sait pas celer ne sait pas aimer

Qui ne sait pas celer ne sait pas aimer. Le mystère est nécessaire à l'amour, et il ajoute beaucoup à la vivacité de cette passion, dont il est la preuve. Ce proverbe est traduit du texte latin, qui non celai amare non potest, qui forme le second des trente et un articles du Code d'amour, qu'on trouve dans l'ouvrage intitulé : Livre de l'art d'aimer et de la réprobation de l'amour, par maître André, chapelain de la cour royale de France, vers 1176.
« L'amour aime de sa nature tellement le secret et le mystère, qu'on peut dire que tout ce qui n'est ni secret ni mystérieux n'est point amour. » (Mademoiselle de Scudéry.)


S'aimer comme Robin et Marion

S'aimer comme Robin et Marion S'aimer d'un amour tendre et fidèle. Il y a une espèce de pastorale du douzième siècle, le Jeu du Berger et de la Bergère, par Adam de la Halle, où Robin et Marion sont représentés comme les parfaits modèles des amants. Le chevalier Aubert, épris de Marion, l'accoste en lui demandant pourquoi elle répète souvent et avec tant de plaisir le nom de Robin.Elle répond : « C'est que j'aime Robin et que Robin m'aime. » II lui déclare qu'il l'aime aussi, qu'elle serait plus heureuse avec lui, et il cherche à la séduire par les plus belles promesses. Voyant enfin qu'il ne peut y réussir, il veut l'enlever. Mais elle résiste, et il est forcé de la laisser aller vers son cher Robin, avec qui l'auteur nous la montre échangeant les plus doux témoignages d'une tendresse mutuelle.

Cette pièce, que les jongleurs jouaient et chantaient dans les festins publics, entre les mets ou après les mets, a sans doute donné lieu à l'expression proverbiale : s'aimer comme Robin et Marion, ainsi qu'à cette autre expression analogue : être ensemble comme Robin et Marion, c'est-à-dire en parfaite intelligence.


Sans pain ni vin l'amour est vain

Sans pain ni vin l'amour est vain. C'est-à-dire, l'amour n'est rien, comme porte une variante. Ce proverbe est une traduction familière de celui des Latins cité dans l'Eunuque, de Térence : Sine Cerere et Libera friget Venus. (Act." IV, se. vi.) « Sans Gérés et Bacchus Vénus est transie. » — II faut remarquer, à ce sujet, que l'amour n'était guère pour les anciens qu'un acte sensuel auquel ils préludaient par les bons mets et les bons vins, qui leur paraissaient les moyens les plus propres à l'exciter et à le favoriser. Ils le regardaient comme le couronnement de l'orgie. De là ces paroles de saint Jérôme, que je n'oserais traduire, sur les débauchés qui avaient le cœur au ventre : Distento ventre dis • tenduntur ea qux ventri adhèrent. Venter plenus despumat in libidinem. Les Romains avaient encore ce proverbe analogue, qui leur était venu des Grecs : Satura Venus ailest, famelico nequaquam adest. « Vénus ou l'amour est pour celui qui a le ventre plein, et non pour celui qui la vide. » Les Languedociens disent: Vivo l'amour! mal që iëou dinë. Vive l'amour, mais que je dîne ! C'est exactement ce qu'on dit en français : Vive l'amour après dîner !


Sont aussi bien amourettes, Sous bureaux comme sous brunettes

Sont aussi bien amourettes,Sous bureaux comme sous brunettes. La brunette était une sorte de fin drap de soie de couleur brune, dont les personnes de qualité s'habillaient au treizième siècle, tandis que le bureau ou la bure était une étoffe grossière de laine à l'usage des gens du commun. De là ce proverbe qui se trouve textuellement dans le roman de la Rosé, pour signifier que l'amour étend également son empire sur toutes les conditions et qu'il n'a pas moins de charmes dans les petites que dans les grandes.


Un amoureux est toujours craintif

Un amoureux est toujours craintif. Ce proverbe, usité chez beaucoup de peuples, est traduit du vingtième article du Code d'amour : Amorosus semper est timorosus. Il s'explique très bien par les réflexions suivantes tirées de divers endroits du Discours de Pascal sur les passions de l'amour. « Le premier effet de l'amour c'est d'imposer un grand respect, l'on a de la vénération pour ce  qu'on aime. Il est (c'est) bien juste : on ne reconnaît rien de grand comme cela. » — « Dans l'amour on n'ose hasarder de peur de tout perdre ; il faut pourtant avancer; mais qui peut dire jusques où. L'on tremble toujours jusqu'à ce qu'on ait trouvé ce point. » — ll n'y a rien de si embarrassant que d'être amant et de voir quelque chose en sa faveur sans l'oser croire ; l'on est également combattu de l'espérance et de la crainte. Mais enfin la dernière devient victorieuse de l'autre. » II y avait en langue romane un proverbe analogue : Qui non tem non ama coralmen, c'est-à-dire : Qui ne craint pas, n'aime pas cordialement.


Un cheveu de ce qu'on aime tire plus que quatre bœufs

Un cheveu de ce qu'on aime tire plus que quatre bœufs.
Proverbe pris d'une ancienne chanson et employé pour marquer l'empire que peut exercer une femme sur les volontés de l'homme qui l'adore. Il y a dans l'Anthologie grecque de Planude (vu, 59) une épigramme de Paul le Silentiaire, où un amant dit que sa Boris l'a attaché avec un cheveu de sa blonde tresse et que ce lien, qu'il se flattait de rompre avec facilité, est devenu une chaîne d'airain contre laquelle tous ses efforts sont impuissants. « 0 malheureux « que je suis ! s'écrie-t-il, je ne suis lié que par un « cheveu, et ma Doris me mène ainsi comme elle veut! »
Nous disons encore : On tire plus de choses avec nti cheveu de femme qu'avec six chevaux bien vigoureux* Ce qui signifie que l'entremise d'une belle dans une affaire est un des plus puissants moyens de succès.
Les Persans disent dans un sens analogue : Celui qui est aimé d'une belle femme est à l'abri des coups du sort. — Rapprochons de cela cet autre proverbe : Une belle solliciteuse vaut bien une bonne raison ; c'est à-dire une belle solliciteuse obtient tout ce qu'elle veut. Et comment résister à une femme aimable qui vous implore, qui a des regards ravissants, des souris gracieux, des paroles pleines de charme, des mains blanches qui vous pressent et des baisers qui vous enivrent! il n'y a pas moyen de s'en tirer autrement que par la réponse que M. de Galonne, minisire, fit à une princesse charmante qui lui recommandait une affaire : « Madame, si la chose est possible, elle est déjà faite, et si elle est impossible, elle se fera. »


Un nouvel amour en remplace un ancien comme un clou chasse l'autre

Un nouvel amour en remplace un ancien comme un clou chasse l'autre. Ou plus simplement par la substitution d'une métaphore allégorique à la comparaison : Un clou chasse l'autre. Ce proverbe se trouve dans la phrase suivante de la quatrième Tusculane de Cicéron : Novo umore veterem amorem tanquam clavo clavium ejiciendum pntant. « Ils pensent qu'un nouvel amour doit remplacer un ancien amour comme un clou chasse l'autre. » Novus amor veterem compellit abire. (Art. xvii du Code d'amour.) Duclos a dit de l'amour qui se porte vers plusieurs objets et peut se remplacer par un autre : « Un tel amour n'est pas fort délicat; non, mais il est heureux, et le bonheur fait la gloire de l'amour. » Lorsque Longchamp, secrétaire de Voltaire, lui remit la bague qu'il avait eu la précaution d'ôter du doigt de la marquise de Châtelet qui venait de mourir, et dans laquelle devait se trouver le portrait du


Un peu d'absence fait grand bien

Un peu d'absence fait grand bien. Les personnes qui s'aiment se revoient avec plus de plaisir après une courte séparation. Le sentiment affaibli par l'habitude d'être ensemble se retrempe dans l'absence. « L'imagination, dit Montaigne, embrasse plus chauldement et plus continuellement ce « qu'elle va querir que ce que nous touchons. « Comptez vos amusements journaliers, vous trou« verez que vous estes le plus absent de votre ami « quand il vous est présent. Son assistance relasche votre attention et donne liberté à votre pensée de « s'absenter à toute heure, pour toute occasion. » (Ea., m, ix.)
Les deux passages suivants de Saady offrent une explication plus sensible : « Ahuhurra allait tous  les jours rendre ses devoirs à Mahomet, à qui Dieu « veuille être propice! Le prophète lui dit : Abuhurra, « viens me voir plus rarement, si tu veux que notre « amitié s'accroisse, de trop fréquentes visites lui seraient trop promptement. » Un plaisant disait : « Depuis le temps qu'on vante « la beauté du soleil, je n'ai jamais ouï dire que per« sonne en soit devenu plus amoureux. — C'est, « répondit-on, parce qu'on le voit tous les jours. « excepté en hiver, où il se cache quelquefois sous « les nuages. Mais alors même on en connaît mieux « le prix. » Un amant dit à sa maîtresse dans une épigramme d'Owen : Sol fugitiir prxsens, idemque requirltur absens : Quam similis sali est, Nœvia, nosler amor! « On fuit le soleil présent, on le cherche absent. 0 Névia, combien noire amour ressemble au soleil. » Raynouard parle d'un manuscrit où est discutée cette question : « Laquelle est plus aimée, ou « la dame présente ou la dame absente? Qui induit « le plus à aimer, ou les yeux ou le cœur? » Celle question, ajoute-t-il, fut soumise à la décision de la cour d'amour de Pierrefeu et de Signe, mais l'histoire ne nous apprend pas quelle fut la décision. Le silence de l'histoire fait supposer celui clé la cour d'amour. Les dames siégeant à ce tribunal sentirent sans doute qu'il valait mieux se taire que de prononcer sur une question qu'elles ne pouvaient résoudre sans se placer dans une alternative nuisible à leurs intérêts ; car, en décidant pour la présence ou pour les yeux, elles eussent donné à leurs amants une sorte de droit d'avoir toujours les yeux sur elles, ce qui serait devenu incommode et compromettant sous plusieurs rapports, et, en accordant gain de cause à l'absence ou au cœur, elles se fussent exposées à ne jouir que par passades de leurs adorateurs changés en chevaliers errants : situation incompatible avec les sentiments des femmes qui sont toujours plus jalouses d'être aimées de prés que de loin.
Quoi qu'il en soit, les personnes qui sentent l'amour prêt à les quitter et qui désirent retenir ce volage, ne sauraient mieux faire que de le soumettre, pendant quelque temps, au régime fortifiant de l'absence, car l'absence est un moyen de se rapprocher, comme dit un proverbe turc. Une fois séparées par l'espace, elles se toucheront de plus près par le cœur. Il y avait répulsion à proximité, il y aura attraction à distance. Ce sont là deux phénomènes dépendants de plusieurs causes fort naturelles. La plus générale, c'est que les amants dépareillés par la séparation passent d'un état de satiété qui alanguissait leurs désirs à un état de privation qui les excite. L'éloignement produit d'ailleurs dans l'amour le même effet que la perspective, où il prête aux objets une apparence plus agréable en les montrant sous des formes arrondies qui font disparaître leurs aspérités. Il ne laisse plus voir l'objet aimé que par les côtés séduisants : les défauts cessent d'être aperçus, les qualités se présentent sans ombre, elles s'embellissent au gré de l'imagination et du sentiment, elles se transforment en idéalités poétiques, et le rêve doré des premières amours recommence.
Il ne faut pas croire pourtant que l'absence ait une influence vivifiante sur toutes les passions. Elle augmente les grandes et diminue les petites. On connaît ce distique proverbial qui a survécu à d'autres vers du comte de Bussy-Rabutin, son auteur : L'absence est à l'amour ce qu'est au feu le vent : ll éteint le petit, il allume le grand. Il parait avoir été pris de cette pensée de la Rochefoucauld : « L'absence diminue les médiocres passsions et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu. » La Rochefoucauld passe pour avoir tiré sa pensée de la réflexion suivante de saint François de Sales, qu'il s'est appropriée en l'appliquant à l'absence : « Ce sont les grands feux qui s'enflamment au vent, « mais les petits s'éteignent si on ne les met à couvert. » (Introd. à la vie dévote, part. III, ch. xxxm.) La comparaison était connue et probablement populaire avant ces trois auteurs, et les trois manières dont ils l'ont employée ne sont que des variantes de la maxime persane que voici : « Les obstacles abattent les âmes vulgaires, tandis qu'ils exaltent celles des héros, semblables à un vent impétueux qui  éteint les flambeaux et allume les incendies.

Un sot, en amour, va plus vite et plus loin qu'un homme d'esprit

Un sot, en amour, va plus vite et plus loin qu'un homme d'esprit. Les femmes, en général, sont plus sensibles aux déclarations amoureuses d'un sot qu'à celles d'un homme d'esprit ; car elles se persuadent volontiers que le premier a plus d'amour qu'il n'en exprime, et elles savent très-bien que le second en exprime toujours plus qu'il n'en a. La difficulté de l'un à s'expliquer passe à leurs yeux pour l'effet d'un saisissement produit par leurs charmes, et leur amour-propre en est infiniment touché, tandis que la facilité de l'autre à débiter de galants propos où l'art se montre plus que le naturel, où l'imagination a plus de part que le cœur, les avertit qu'il joue un personnage qui cherche à leur en imposer, et qu'elles doivent se défier de lui. Elles peuvent être déçues par les illusions qu'elles se font elles-mêmes, mais elles ne sont presque jamais dupes des beaux diseurs. Au reste, il est tout simple que celui à qui la parole fait défaut leur paraisse plus amoureux que celui qui parle beaucoup. L'amour muet n'est-il pas le moins menteur ? Un autre motif qui les porte également à préférer le sot à l'homme d'esprit, c'est qu'elles le supposent plus maniable et se flattent de le gouverner plus aisément .


Vieil amour vieille prison

Vieil amour vieille prison. Un vieil amour est un esclavage où l'on éprouve beaucoup de peines et d'ennuis. « Dans la vieillesse de l'amour comme dans celle de l'âge, dit la Rochefoucauld, on vit encore pour les maux, mais on ne vit plus pour les plaisirs. » Ce proverbe est pris du latin : Antiquus amor career est. Il s'applique le plus souvent à l'amour conjugal, que les deux époux sont obligés de subir jusqu'à ce que mort s'en suive, pour l'un ou l'autre. Aussi arrive-t-il quelquefois que le mari voit mourir sa femme ou la femme son mari du même œil qu'un prisonnier voit briser ses fers.
Philémon, poète comique grec, a dit dans une de ses pièces : « Le mariage est une prison qui n'a de beau que la porte par laquelle on y entre, et de consolant que celle par laquelle on a vu la mort faire sortir la personne avec qui on avait fait son entrée. »


Vieillard qui fait l'amour est un agonisant en chemise de noce

Vieillard qui fait l'amour est un agonisant en chemise de noce. Ce proverbe, d'une originalité spirituelle,exprime la même idée que le précédent. Il fait allusion à une ancienne coutume qui consistait à conserver soigneusement la chemise qu'on portait le jour de son mariage pour la reprendre au lit funèbre, comme un suaire dans lequel on devait être inhumé. Cette coutume existe encore en Bretagne et dans plusieurs autres localités, où l'on se fait un pieux devoir de tenir en réserve la chemise nuptiale, afin de l'employer à une toilette de mort, à une toilette dans laquelle on doit, dit-on, paraître devant le bon Dieu.


Voyager dans le pays de Tendre

Voyager dans le pays de Tendre. Se dit d'une personne dont les propos et la conduite annoncent un penchant décidé pour l'amour. Fontenelle a fait usage de cette expression en parlant de la reine Elisabeth d'Angleterre, qui, comme on sait, joignit aux qualités d'un grand roi la coquetterie d'une femme. « Elisabeth, dit-il, faisait « peut-être quelques pas dans le pags de Tendre, mais assurément elle se gardait bien d'aller jusqu'au bout. » On emploie aussi dans le même sens l'expression voguer ou naviguer sur le fleuve de Tendre, qu'on trouve dans ces vers de la dixième satire de Boileau : Puis bientôt en grande eau sur le fleuve de Tendre Naviguer à souhait, tout dire et tout entendre.



Page 2 sur 2 pages.






Proverbes du monde



Proverbe d'Allemagne traduit en français   Proverbe sur l'amitié   Proverbe de L'Afrique   Proverbe populaire   Proverbe de L'Allemagne    Proverbe Anglais   Proverbe sur l'amour   Proverbe d'Arabie    Proverbe de Bretagne    Proverbe Français    Proverbe d'Espagne    Proverbe sur l'anniversaire    Proverbe du jour    Les dictons du jour    Dicton du jour    Tous les proverbes du jour    Proverbes juifs    dictons mois par mois    l'horoscope du jour   le proverbe arabe du jour    le proverbe chinois du jour   la pensée du jour    la phrase du jour   le proverbe juif du jour   Proverbe de l'Afrique    Proverbe d'amour    Proverbe sur la femme    Proverbe sur le mariage   Proverbe d'Afrique    Proverbe d'Allemagne    Proverbe d'amour    Proverbe d'Angleterre    Proverbe de Bretagne    Proverbe de Chine    Proverbe d'Espagne    Proverbe franças illustrés en images    Proverbe français les plus connus    Proverbes français    Proverbe français et dictons français    Proverbe de Grèce    Proverbe d'Italie    Proverbe Italien    Proverbe Latin   
Les meilleurs proverbes sur le mariage    Les meilleurs dictons et proverbes sur le mariage    Les meilleurs proverbes sur l'amitié    Les meilleurs dictons et proverbes sur amitié    Les meilleurs proverbes sur la femme    Les meilleurs dictons et proverbes sur les femmmes   

Sélection des plus belles citations d'amour


  • Recherches associées à citation amour

  • Les plus belles citations d'amour
  • Les citations pour déclarer sa flamme amoureuse
  • Citation sur l'amour
  • Citations et proverbes sur l'amour
  • 300 citations sur l'amour
  • 300 citations et proverbes sur l'amour
  • Les 100 meilleurs proverbes d'amour du monde
  • Les 100 meilleurs proverbes et dictons sur l'amour
  • Saint Valentin : quell est son origine
  • 25 citations pour la Saint Valentin
  • citation sur l'amour vrai
  • citation d'amour pour lui
  • citation d'amour pour elle
  • citation amour fort
  • phrase touchante d'amour
  • proverbe d'amour
  • phrase amour
  • Amour infini
  • Amour & Amitié

  • Voir également les :


    Thème proche :
    Proverbes sur l'amitié    Proverbes sur l'amour    Proverbes sur le mariage