Citations sur helvet. ii

Pour moi, je bénirai la provide nature Qui cacha ma patrie à ces brigands pervers

Vous le savez trop bien, la précoce prudence Annonce la bonté moins que la défiance

Perfide par instinct et cruel par penchant, Son âme est un enfer et sa vie un long crime

Le tyran le plus dur, l'esclave le plus bas, Si dans une même âme ils confondaient leur être, En lâche cruauté ne l'effaceraient pas

Quand l'orage survient, telle on voit se pencher De la rose des champs la tête virginale ; Le rameau protecteur qui semble l'ombrager Donne un nouvel éclat à sa grâce vernale

Liberté, liberté, seule amante des sages, C'est toi qui nous rends bons, c'est toi qui nous fais grands ; Tu peuples les déserts, et sur les monts sauvages Tu revêts les rochers de la robe des champs

Ah ! périssent plutôt ces princes orgueilleux, Ainsi qu'un vil bétail traitant la race humaine !

Des barreaux, des fossés, d'inexorables gardes, L'airain tonnant, les traits, le fer des hallebardes En défendent l'approche, en repoussent l'accès [de la demeure de Louis XI]

Mon père, vos discours gagnent ma confiance ; D'une entière franchise ils m'imposent la loi

Et moi, quel est mon sort ? malheureux ! je ne suis Qu'un esclave gagé qui sert la tyrannie

Les montagnes en groupe et les rochers en masse, Revêtus de frimas et hérissés de glace, De mille pics aigus vont déchirer les airs ; L'astre brillant du jour sourit à leur audace Et de leur front superbe éclaire les déserts ; De la pourpre, de l'or, du lis et de la rose, Il donne à ces frimas les reflets éclatants

Ce sont [les montagnes] les monuments qu'a laissés la nature, D'un monde qui n'est plus décombres orgueilleux