Citations sur art p. iv

Je ne suis pas pourtant de ces tristes esprits, Qui, bannissant l'amour de tous chastes écrits, D'un si riche ornement veulent priver la scène, Traitent d'empoisonneurs et Rodrigue et Chimène....

Je sais qu'un noble esprit peut sans honte et sans crime Tirer de son travail un tribut légitime

Je sais qu'un noble esprit peut, sans honte et sans crime, Tirer de son travail un profit légitime

D'est lui qui vous dira par quels transports heureux Quelquefois dans sa course un esprit vigoureux, Trop resserré par l'art, sort des règles prescrites

Je ne puis estimer ces dangereux auteurs Qui.... Trahissant la vertu sur un papier coupable...

Un vil amour du gain infectant les esprits.... Trafiqua du discours et vendit les paroles

[Il] Approuve l'escalier, tourné d'autre façon

Où sont ces grands guerriers dont les fatales ligues Devaient à ce torrent [Louis XIV] opposer tant de digues ?

Aux accents dont Orphée emplit les monts de Thrace, Les tigres amollis dépouillent leur audace

Et sur les pieds en vain tâchant de se hausser

Que Racine, enfantant des miracles nouveaux, De ses héros sur lui [Louis XIV] forme tous les tableaux

Et, souple à la raison, corrigez sans murmure

Horace a bu son soûl lorsqu'il voit les Ménades

Quelquefois dans sa course un esprit vigoureux, Trop resserré par l'art, sort des règles prescrites

Travaillez pour la gloire, et qu'un sordide gain Ne soit jamais l'objet d'un illustre écrivain

[L'envie] Du mérite éclatant cette sombre rivale

Quelquefois du bon or je sépare le faux

L'endroit que l'on sent faible et qu'on se veut cacher

Un auteur vertueux, dans ses vers innocents, Ne corrompt point les coeurs en chatouillant les sens

L'un meurt vide de sang, l'autre plein de séné

Qu'en savantes leçons votre muse fertile Partout joigne au plaisant le solide et l'utile

De tous ses amis morts un seul ami resté

Bientôt, ressuscitant les héros des vieux âges, Homère aux grands exploits anima les courages

Quelquefois dans sa course un esprit vigoureux, Trop resserré par l'art, sort des règles prescrites

Aimez qu'on vous censure, Et, souple à la raison, corrigez sans murmure ; Mais ne vous rendez pas dès qu'un sot vous reprend