Citations sur alz. i 1

Sous votre joug heureux baisser un front docile

Ah ! Dieu nous envoyait, par un contraire choix, Pour annoncer son nom, pour faire aimer ses lois

Mais le reste du monde, esclave de la crainte, A besoin qu'on l'opprime et sert avec contrainte

Vos yeux ne sont-ils pas assouvis des ravages Qui de ces continents dépeuplent les rivages ?

J'ai consumé mon âge au sein de l'Amérique

Consumé de travaux, appesanti par l'âge

Et j'ai pleuré longtemps sur ces tristes vainqueurs, Que le ciel fit si grands sans les rendre meilleurs

Je suis las du pouvoir

Avez-vous oublié qu'ils m'ont sauvé le jour ?

L'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux

L'indulgente vertu parle par votre bouche

Tout pouvoir en un mot périt par l'indulgence

Et nous n'avons du ciel imité que la foudre

J'ai conquis avec vous ce sauvage hémisphère [l'Amérique]

Mais les coeurs opprimés ne sont jamais soumis ; J'en ai gagné plus d'un, je n'ai forcé personne

Plus que vous je désire Qu'ici la vérité fonde un nouvel empire

Fléaux du nouveau monde, injustes, vains, avares, Nous seuls en ces climats nous sommes les barbares

De la main qui le flatte, il se croit redouté

Les peuples incertains fixent les yeux sur elle

Ces féroces humains.... Vont d'un esprit moins fier et d'un coeur plus facile Sous notre joug heureux baisser un front docile

Votre coeur malgré vous s'émeut et s'adoucit

Toi qui nous découvris ces immenses contrées

Je vous remets, mon fils, ces honneurs souverains Que la vieillesse arrache à mes débiles mains

L'appareil inouï pour ces mortels nouveaux De ces châteaux ailés qui volent sur les eaux

Et d'un pas chancelant marche vers on vainqueur