Citations sur racan

De quels ruisseaux de pleurs le rapaiserez-vous [Dieu], Pour faire détourner de vos coupables têtes Les traits de son courroux ?

Êtes-vous si nouveau que de ne savoir pas Que c'est pour Alcidor qu'elle tend ses appas ?

Comment ! c'est tout de bon ? - Il le faut laisser faire

Il me faut leurs deux noms dans un cerne graver Pour rendre de tous points ma figure accomplie

Il ne va point fouiller aux terres inconnues, à la merci des vents et des ondes chenues

Paissez, chères brebis, jouissez de la joie Que le ciel nous envoie ; à la fin sa clémence a pitié de mes pleurs

Les coqs ne chantent point, je n'entends aucun bruit, Sinon quelques zéphyrs, qui le long de la plaine Vont cajolant tout bas les nymphes de la Seine [c'est-à-dire, caressant, frôlant les eaux de la Seine]

Ce Dieu, dont la clémence égale l'équité, Récompense ici bas la vraie humilité De sa lumière véritable, Celle qui nous conduit aux généreux desseins Où la gloire est indubitable

Ces bizarres esprits

Et leur dévotion, ou véritable ou feinte, Sera partout en vue à ce Dieu tout puissant

Mais certes, c'est en vain qu'on a recours aux charmes Pour éteindre les feux et se parer des armes De ce dieu si petit et si grand en tous lieux

Je sais qu'il nous faut tous fuir de ces objets Qui laissent dans nos coeurs l'impression du vice

Et si rien à présent peut troubler son bonheur, C'est de te voir pour lui répandre tant de larmes

Il [le laboureur] tient par les moissons registre des années

Les oiseaux des bois et des plaines Chantent leurs amoureuses peines, Qui renaissent au renouveau

Ses yeux, qui demi-morts dans les miens se mirèrent, Bien mieux que ses discours de sa foi m'assurèrent

Si tôt qu'elle me voit, elle s'enfuit de moi

Toi qui promets à tous que ta bonté propice Se rendra pitoyable aux pécheurs repentis

Voyez-vous au-dessous de ce petit coupeau Le berger Alcidor qui mène son troupeau ?

Il le faut avouer avecque vérité, Il me passoit en tout fors en fidélité

Les troupeaux que la faim a chassés des bocages à pas lents et craintifs entrent dans les gagnages

La Seine dans son lit verra plutôt son onde Rebrousser contre-mont sa source vagabonde

Il semble que sa flamme, en cette amour nouvelle, Ne cherche autre raison que de m'être infidèle

Vous attirez les coeurs avec un tel aimant, Que qui n'a point d'amour n'a point de sentiment

Quel malheureux destin vous conduit à présent Dedans cette vallée effroyable et profonde, Où, pour fuïr de vous, je fuis de tout le monde ?