Biographie de John Le Carré
John Le Carré
Né le : 19/10/1931 Décédé le : 12/12/2020
David John Moore Cornwell, dit John Le Carré - né le 19 octobre 1931 à Poole et mort le 12 décembre 2020 à Truro dans les Cornouailles. est une romancier britannique (1931-2020) auteur de L'espion qui venait du froid, et des Gens de Smiley, qui est l'un des maîtres du roman politique à suspense.
Durant les années 1950 et 1960, John Le Carré a travaillé pour le MI5 et le MI6 et a commencé à écrire des romans sous le pseudonyme de « John le Carré ». Son troisième roman, L'Espion qui venait du froid (1963), est devenu un best-seller international et demeure l'une de ses œuvres les plus connues.
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Par Krimidoedel — Travail personnel, CC BY 3.0, Lien
Le maître du roman d’espionnage John le Carré est mort à l’âge de 89 ans, le 12 décembre 2020
« L’Espion qui venait du froid » le rendit célèbre dans le monde entier. Après une carrière de diplomate, brièvement espion lui-même, John le Carré s’est consacré à l’écriture et laisse derrière lui plus d’une vingtaine de romans.
Auteur de plus d’une vingtaine de romans, John le Carré est mort samedi 12 décembre, a annoncé son agent.
Jack Higgins est à ce jour aussi reconnu que Tom Clancy ou John le Carré.
Quelques citations célèbres du maître britannique du roman d'espionnage, John le Carré
« Je suis juste un écrivain qui fut, brièvement, espion. » Il se définissait ainsi.
« Si l’enfance constitue le patrimoine d’un écrivain, alors je suis né millionnaire. »
« Mon autobiographie, je l’ai faite de façon codée, “chiffrée”. Les épisodes de ma vie sont plus ennuyeux, plus monotones que ma fiction. »
« On ne guérit pas les plaies en les léchant avec une langue de bois.»
« Depuis ma plus tendre enfance, j’étais un espion »
« J’ai toujours eu l’impression d’être né en territoire ennemi. Mon enfance a été plombée par une incertitude constante. Sans cesse, il fallait être sur le qui-vive, flairer les embrouilles, les mensonges, décoder les discours à double fond, faire semblant d’être un garçon “normal” de la classe moyenne. »
« Quand je demandais où était ma mère [Sa mère, lasse des frasques de son époux, abandonna ses deux fils sans la moindre explication alors que le jeune David avait 5 ans] , on me disait qu’elle était malade ou qu’elle allait bientôt revenir. Moi, je pensais qu’elle était morte. En réalité, je l’ai revue plus tard, sur un quai de gare, j’avais 21 ans. J’ai parlé avec elle, je voulais comprendre comment on peut, du jour au lendemain, abandonner son fils. Aujourd’hui encore, cela reste pour moi une énigme. »
« Dans tous les domaines du féminin, j’ai dû entreprendre de m’éduquer moi-même. »
« L’espionnage, c’est comme les histoires d’amour, tout tient au hasard des rencontres. Un jour que je me sentais particulièrement seul et mélancolique, je m’étais rendu à l’église. Il y avait là un couple étrange qui, me voyant à ce point désemparé, m’a invité à prendre une tasse de thé, puis m’a convaincu que mon pays avait besoin de moi. J’étais trop jeune pour avoir connu la seconde guerre mondiale, mais j’étais habité par un fort sentiment de patriotisme. Et surtout, le monde du secret m’attirait. Je dois dire qu’en le pénétrant, j’y ai découvert un refuge ! »
« J’avais vu la Friedrich Strasse hérissée de fils de fer barbelés, les chars russes et américains se faire face en se menaçant. En rentrant chez moi, je me suis mis à écrire “L’Espion qui venait du froid”. Je noircissais des carnets en allant au travail ou pendant les heures creuses à l’ambassade. Ma famille devenait folle. Tous les matins, je me levais vers 4-5 heures pour écrire. J’avais l’impression de vivre une chose qui n’arrive qu’une fois dans une vie : une combinaison unique de circonstances politiques, d’appétit féroce d’écriture, de naufrage complet de la vie privée. »
« Un jour, on demande à Hitchcock combien de temps il peut faire durer une scène de baiser. Vingt, vingt-cinq minutes, dit-il. “Sacré baiser !”, dit son interlocuteur. “Dans ce cas, précise Hitchcock, j’aurais au préalable caché une bombe sous le lit.” Eh bien, la bombe sous le lit, c’est ce qui caractérise à la fois la structure d’une œuvre et le talent de son auteur. C’est le sous-texte qui en permanence menace d’exploser à la tête du lecteur. »
« C’est un gentleman. Un amateur de poésie allemande, cultivé, digne, humain. Exactement le personnage que j’aurais aimé être. Lorsque je l’ai créé, je me sentais socialement désorienté et privé de modèles parentaux auxquels me raccrocher. J’ai donc inventé ce père de substitution qui est aussi mon mentor secret. »
« L’espion qui venait du froid posait la bonne vieille question que nous nous posons encore cinquante ans plus tard : jusqu’où sommes-nous capables d’aller au nom de la légitime défense des valeurs de l’Ouest pour les abandonner en chemin ? Mon chef imaginaire des services secrets britanniques – que j’ai appelé Control – avait visiblement la réponse à cette question : “Je veux dire que vous ne pouvez pas vous montrer moins brutal que l’adversaire sous prétexte que votre gouvernement a adopté une politique disons… euh… tolérante, n’est-ce pas ?” »
« Mes héros sont toujours été des vétérans du conformisme bourgeois qui trouvent péniblement leur place et respectent la stabilité des institutions bourgeoises. (…) Tous, me semble-t-il, étaient des romantiques qui souffraient d’être témoins de leur mort spirituelle dans la société qu’ils défendaient.»
« Même si les gouvernements pouvaient se passer d’un service d’espionnage, ils s’en garderaient bien. Ils adorent ça. A supposer qu’un jour nous n’ayons plus un seul ennemi au monde, les gouvernements nous en inventeraient. »
« Quand vous laissez un pays aussi vaste s’enfoncer dans la banqueroute, que vous le regardez, amusé, exporter tous ses actifs, et que vous en profitez pour lui fourguer tout ce qu’il est prêt à vous acheter, un jour ou l’autre, cela vous explose à la figure. »
« Il n’y a aucune logique dans le terrorisme. Lui trouver une logique serait déjà lui conférer une dignité qu’il ne mérite pas. On ne peut l’excuser. Mais on doit chercher à l’expliquer. » Le 22 juillet 2005
« J'aimerais qu’on se souvienne de moi comme d’un bon conteur qui aura vécu les passions de son temps. »
