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Quelle plate bêtise de toujours vanter le mensonge et de dire : la poésie vit d'illusions ; comme si la désillusion n'était pas cent fois plus poétique par elle-même !.
A Alfred Le Poittevin. 2 avril 1845. -
Gustave Flaubert
N'usant pas de l'existence, l'existence m'usait, mes rêves me fatiguaient encore plus que de grands travaux ; une création entière, immobile, irrévélée à elle-même, vivait sourdement sous ma vie ; j'étais un chaos dormant de mille précipices féconds qui ne savaient comment se manifester ni que faire d'eux-mêmes, ils cherchaient leurs formes et attendaient leur moule.
Novembre -
Gustave Flaubert
Rappelons-nous nos beaux jours, les jours où nous étions gais, où nous étions plusieurs, où le soleil brillait, où les oiseaux cachés chantaient après la pluie, les jours où nous nous étions promenés dans le jardin ; le sable des allées était mouillé, les corolles des roses étaient tombées dans les plates-bandes, l'air embaumait. Pourquoi n'avons-nous pas assez senti notre bonheur quand il nous a passé par les mains ? il eût fallu, ces jours-là, ne penser qu'à le goûter et savourer longuement chaque minute, afin qu'elle s'écoulât plus lente ; il y même des jours qui ont passé comme d'autres, et dont je me ressouviens délicieusement.
Novembre -
Gustave Flaubert
Je n'ai rien aimé et j'aurais voulu tant aimer ! il me faudra mourir sans avoir rien goûté de bon. A l'heure qu'il est, même la vie humaine m'offre encore mille aspects que n'ai à peine entrevus : jamais, seulement, au bord d'une source vive et sur un cheval haletant, je n'ai entendu le son du cor au fond des bois ; jamais non plus, par une nuit douce et respirant l'odeur des roses, je n'ai senti une main frémir dans la mienne et la saisir en silence. Ah ! je suis plus vide, plus creux, plus triste qu'un tonneau défoncé dont on a tout bu, et où les araignées jettent leurs toiles dans l'ombre.
Novembre -
Gustave Flaubert
J'ai savouré longuement ma vie perdue ; je me suis dit avec joie que ma jeunesse était passée, car c'est une joie de sentir le froid vous venir au coeur, et de pouvoir dire, le tâtant de la main comme un foyer qui fume encore : il ne brûle plus. J'ai repassé lentement dans toutes les choses de ma vie, idées, passions, jours d'emportement, jours de deuil, battements d'espoir, déchirements d'angoisse. J'ai tout revu, comme un homme qui visite les catacombes et qui regarde lentement, des deux côtés, des morts rangés après des morts. A compter les années cependant, il n'y a pas longtemps que je suis né, mais j'ai à moi des souvenirs nombreux dont je me sens accablé, comme le sont les vieillards de tous les jours qu'ils ont vécus ; il me semble quelquefois que j'ai duré pendant des siècles et que mon être renferme les débris de mille existences passées. Pourquoi cela ? Ai-je aimé ? ai-je haï ? ai-je cherché quelque chose ? j'en doute encore ; j'ai vécu en dehors de tout mouvement, de toute action, sans me remuer, ni pour la gloire, ni pour le plaisir, ni pour la science, ni pour l'argent.
Novembre -
Gustave Flaubert
L'odorat a mille fois plus de mémoire que tout autre sens, et chacun de nous, pour peu qu'il retrouve la réplique exacte d'une senteur du passé, revivra, fulgurant, un moment d'exception.
Nos gloires secrètes de Tonino Benacquista -
Tonino Benacquista
Il y a d'admirables préparatifs au sommeil ; il y a d'admirables réveils ; mais il n'y a pas d'admirables sommeils, et je n'aime le rêve que tant que je le crois réalité. Car le plus beau sommeil ne vaut pas le moment où l'on se réveille.
Les Nourritures terrestres, André Gide, éd. Gallimard, p. 124 -
André Gide
Si notre âme a valu quelque chose, c'est qu'elle a brûlé plus ardemment que quelques autres.
Les Nourritures terrestres, André Gide, éd. Gallimard, p. 23 -
André Gide
Chaque désir m'a plus enrichi que la possession toujours fausse de l'objet même de mon désir.
Les Nourritures terrestres, André Gide, éd. Gallimard, p. 21 -
André Gide
Assumer le plus possible d'humanité, voilà la bonne formule.
Les Nourritures Terrestres -
André Gide
Supprimer en soi le dialogue, c'est proprement arrêter le développement de la vie. Tout aboutit à l'harmonie. Plus sauvage et plus persistante avait été la discordance, plus large est l'épanouissement de l'accord.
Journal, juin 1927 -
André Gide
Il me semble toujours que c'est dans la gourmandise que l'égoïsme se manifeste le plus honteusement.
Journal, 29 janvier 1929, II, éd. 1996, p. 116) -
André Gide
D’apporter partout où se peut la confiance, l’aisance et la joie, devint bientôt mon exigence et la réclamation de mon indispensable bonheur. Comme si du bonheur d’autrui seulement je dusse former le mien propre, n’en connaissant plus d’autre moi-même que celui que je pouvais goûter par sympathie, et par procuration pour ainsi dire. Et tout ceci me parut, par là même, haïssable, qui pouvait empêcher ce bonheur : les timidités, les découragements, les incompréhensions, les médisances, le complaisant portrait de détresses imaginaires, les vains assoiffements d’irréel, et les divisions des partis, des classes, des nations ou des races, et tout ce qui tend à faire de l’homme un ennemi de soi-même ou d’autrui, les semailles de discorde, les oppressions, les intimidations, les dénis.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons. Monstres enfantés par la peur – peur de la nuit et peur de la clarté ; peur de la mort et peur de la vie ; peur des autres et peur de soi ; peur du diable et peur de Dieu – vous ne nous en imposerez plus. Mais nous vivons encore sous le règne des croquemitaines. Qui donc a dit que la crainte de Dieu était le commencement de la Sagesse. Imprudente sagesse, la vraie, tu commences où finit la crainte, et tu nous enseignes la vie.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
Je m’installe dans ce point de l’espace que j’occupe, dans ce moment précis de la durée. Je n’admets point qu’il ne soit point crucial. J’étends mes bras de toute leur longueur. Je dis : voici le sud, le nord… Je suis effet ; je serai cause. Cause déterminante ! Une occasion qui ne se représentera jamais plus. Je suis ; mais je veux trouver raison d’être. Je veux savoir pour quoi je vis.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
Ce que vous appeliez, que j’appelais avec vous : tentations, ce sont elles que je regrette ; et, si je me repens aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir cédé à quelques-unes, c’est d’avoir résisté à tant d’autres, après lesquelles j’ai couru, plus tard, lorsqu’elles étaient déjà moins charmantes et de moindre profit pour ma pensée.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
Le regret temporis acti est la plus vaine occupation du vieillard. Je me le dis ; pourtant j’y cède. Vous m’y encouragez, estimant ce regret de nature à ramener insensiblement l’âme à Dieu. Mais vous vous méprenez sur la nature de mes regrets, de mes remords. C’est le regret du non acti qui me tourmente, de tout ce que durant ma jeunesse j’aurais pu faire, j’aurais dû faire, et qu’empêcha votre morale ; cette morale à laquelle je ne crois plus ; à laquelle je croyais bon de me soumettre alors qu’elle était pour moi la plus gênante, de sorte que je donnais à l’orgueil cette satisfaction que je refusais à ma chair. Car c’est à l’âge où l’âme et le corps sont les plus dispos à l’amour, les plus dignes d’aimer, d’être aimés, où l’étreinte est la plus puissante, la curiosité la plus vive et la plus instructive, la volupté du plus grand prix, c’est à cet âge que l’âme et le corps trouvent également le plus de force pour résister aux sollicitations de l’amour.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
J’ai parfois, j’ai souvent, par malignité, dit d’autrui plus de mal que je ne pensais et, par lâcheté, dit plus de bien que je ne pensais de beaucoup d’œuvres, livres ou tableaux, par crainte d’indisposer contre moi leurs auteurs. J’ai parfois souri à des gens que je ne trouvais pas du tout drôles et feint de trouver spirituels des propos niais. J’ai feint de m’amuser, parfois, alors que je m’embêtais à mort et que je n’avais pas la force de m’en aller parce que l’on me disait : reste encore… J’ai trop souvent permis à ma raison d’arrêter l’élan de mon cœur. Et, par contre, alors que mon cœur se taisait, j’ai trop souvent parlé quand même. J’ai parfois, pour être approuvé, fait des sottises. Et, par contre, je n’ai pas toujours osé faire ce que je pensais devoir faire mais savais ne devoir être pas approuvé.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
Je pense, donc je suis – C’est à ce donc que je m’achoppe. Je pense et Je suis ; il y aurait plus de vérité dans : Je sens, donc je suis – ou même : Je crois, donc je suis – car cela revient à dire : Je pense que je suis. Je crois que je suis. Je sens que je suis. Or de ces trois propositions, la dernière m’apparaît la plus vraie, la seule vraie ; car enfin, je pense que je suis n’implique peut-être pas que je sois. Non plus le : je crois que je suis. Il y a autant de hardiesse à passer de l’un à l’autre qu’à faire du Je crois que Dieu est , une preuve de l’existence de Dieu. Tandis que : Je sens que je suis… – Ici je suis juge et partie. Comment ici me tromperais-je ?.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
La vraie éloquence résigne l’éloquence ; l’individu ne s’affirme jamais plus que lorsqu’il s’oublie. Qui songe à soi s’empêche. Je n’admire jamais tant la beauté que lorsqu’elle ne sait plus qu’elle est belle. La ligne la plus émouvante est aussi la plus résignée. C’est en renonçant à sa divinité que le Christ vraiment devient Dieu. Et, réciproquement, en se renonçant dans le Christ Dieu se crée.
Les Nouvelles Nourritures -
André Gide
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