Citation Le Zéro et l'Infini (1940)


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Une Sélection de 6 citations et proverbes sur le thème Le Zéro et l'Infini (1940).

6 citations
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« Le Zéro et l'Infini », de Arthur Koestler



Ce livre apporte un éclairage sur les mystérieux procès de Moscou où l’on put s’étonner de voir les inculpés reconnaître publiquement leurs torts à l’égard du Parti communiste et trouver juste et mérité leur châtiment.


Moscou, 1937. Dans un régime communiste, l'individu est zéro, et le Parti, c'est l'infini. Roubachof le sait : apparatchik lui-même, il a épuré sans états d'âme. Le voilà happé à son tour par la machine à broyer, soumis à des interrogatoires et sommé de se prêter à la mise en scène macabre qui le fera avouer qu'il est un traître, un ennemi de la classe ouvrière. Va-t-il se renier quand il s'agit de son propre sort ? Va-t-il sacrifier sa dignité, son amour-propre, en plus de sa vie (dont il sait qu'elle se termine), pour la " plus grande gloire du Parti " ? Mais pourquoi ce parti, qu'il a tant aimé, qui a porté tant d'espoirs, a-t-il besoin de dévorer ainsi ses enfants ? La question taraude Roubachof, mais un peu tard... Dans ce roman majeur du XXe siècle, publié en 1940, Koestler illustre la logique issue de la révolution russe : l'individu est une notion bourgeoise qui doit être subordonnée, et au besoin sacrifiée, à la communauté. Il dépeint une société totalitaire totalement fermée sur elle-même, paranoïaque et ivre de sacrifices rituels qui, au lieu d'avancer vers " l'avenir radieux ", régresse vers des temps d'avant la civilisation.

Ecrit de 1938 à 1940, paru en France dès 1945, Le Zéro et l'Infini est un des grands " classiques " du XXe siècle, ainsi qu'un best-seller mondial. Inspiré des grands procès de Moscou, le roman imagine l'itinéraire d'un responsable communiste, Roubachof, jeté en prison et jugé après avoir été lui-même un " épurateur ". A travers ce thème, l'écrivain nous convie à un véritable procès des dictatures et du système totalitaire pour lesquels l'homme n'est rien, un zéro en regard de la collectivité, alors que l'humanisme voit en lui, au contraire, un infini. Le Zéro et l'Infini est de ces oeuvres dont le temps n'abolit pas la portée.


Citations extraites de Le Zéro et l'Infini d'Arthur Koestler



« Le Parti n'a jamais tort, dit Roubachov. Toi et moi, nous pouvons nous tromper. Mais pas le Parti. Le Parti, camarade, est quelque chose de plus grand que toi et moi et que mille autres comme toi et moi. Le Parti, c'est l'incarnation de l'idée révolutionnaire dans l'Histoire. L'Histoire ne connaît ni scrupules ni hésitations. Inerte et infaillible, elle coule vers son but. A chaque courbe de son cours elle dépose la boue qu'elle charrie et les cadavres des noyés. L'Histoire connaît son chemin. Elle ne commet pas d'erreurs. Quiconque n'a pas une foi absolue dans l'Histoire n'a pas sa place dans les rangs du Parti. ».

« On aurait dit la réunion d'un conseil municipal de province. Ils préparaient la plus grande révolution de l'histoire humaine. Ils étaient alors une poignée d'hommes d'une espèce toute neuve : des philosophes militants. Ils connaissaient les prisons d'Europe aussi bien que des voyageurs de commerce en connaissent les hôtels. Ils rêvaient du pouvoir, leur but était d'abolir le pouvoir, de gouverner les peuples afin de les sevrer de l'habitude de se faire gouverner. Toutes leurs pensées se traduisaient en actes, et tous leurs rêves se réalisaient. Où en étaient-ils maintenant ? Leurs cerveaux, qui avaient changé le cours du monde, avaient reçu chacun sa décharge de plomb. Les uns dans le front, les autres à la nuque. »

« Son passé, c'était le Mouvement, le Parti : présent et avenir, eux aussi, appartenaient au Parti, mais son passé, c'était le Parti même. Et c'était ce passé qui était soudain remis en question. Le corps chaud et vivant du Parti lui apparaissait couvert de plaies - des plaies pustuleuses, ensanglantées. Où donc dans l'Histoire trouvait-on des saints aussi malades ? Une bonne cause avait-elle jamais été plus mal représentée ? Si le Parti incarnait la volonté dans l'Histoire, alors l'Histoire elle-même était malade. »

« L'Histoire te réhabilitera », pensa Roubachof, sans grande conviction. L'Histoire se fiche pas mal que vous vous rongiez les ongles. Il fumait et pensait à ces morts, et à l'humiliation qui avait précédé leur mort. Et cependant, il ne pouvait pas se résoudre à détester le N°1, comme il l'aurait dû. Souvent, il avait regardé la chromo du N°1 au-dessus de son lit, et avait en vain essayé de la détester. Ils l'avaient, entre eux, affublé de bien des sobriquets, mais en fin de compte, c'était celui de "N°1" qui lui était resté. L'horreur que répandait autour de lui le N°1 provenait avant tout de ce qu'il avait peut-être raison, et que tous ceux qu'il avait tués devaient bien reconnaître, même avec leur balle dans la nuque, qu'il était possible après tout qu'il eût raison. Il n'y avait aucune certitude ; seulement l'appel à cet oracle moqueur qu'ils dénommaient l'Histoire, et qui ne rendait sa sentence que lorsque les mâchoires de l'appelant étaient depuis bien longtemps retombées en poussière. »

« L'acte de mourir n'était en soi qu'un détail technique, sans aucune prétention à intéresser qui que ce soit : la mort en tant que facteur dans une équation logique avait perdu toute caractéristique corporelle intime. »

« Nous n'admettions l'existence d'aucun secteur privé, pas même dans le cerveau d'un individu. »

« La porte de la cellule claqua en se refermant sur Roubachof. Il demeura quelques secondes appuyé à la porte, et alluma une cigarette. Sur le lit à sa droite étaient disposées deux couvertures relativement propres, et la paillasse semblait fraîchement remplie. Le lavabo à sa gauche n'avait pas de tampon, mais le robinet fonctionnait. À côté, le seau hygiénique venait d'être désinfecté et ne sentait pas. De part et d'autre les murs étaient de briques pleines, qui étoufferaient tout tapotements, mais là où les tuyaux de chauffage et d'écoulement pénétraient dans la paroi, elle avait été replâtrée et elle résonnait très suffisamment ; d'ailleurs le tuyau du chauffage lui-même paraissait conduire les sons. La fenêtre commençait à hauteur des yeux ; on voyait dans la cour sans avoir à se hisser par les barreaux. Ce n'était en somme pas trop mal. »

« Car le mouvement était sans scrupules ; il roulait vers son but avec insouciance et déposait les cadavres des noyés le long des méandres de son cours. Son lit faisait de nombreuses boucles et bien des méandres ; c'était la loi de son être. Et quiconque ne pouvait pas suivre son cours sinueux était rejeté à la rive ; car telle était sa loi. Les mobiles de l'individu ne lui importait pas. Sa conscience n'importait pas au Parti, qui n'avait cure de ce qui se passait dans sa tête et dans son cœur. Le Parti ne connaissait qu'un seul crime : s'écarter du chemin tracé ; qu'un seul châtiment : la mort. »

« Nous ressemblions aux grands Inquisiteurs parce que nous persécutions les germes du mal non seulement dans les actes des hommes mais aussi dans leurs pensées. Nous n' admettions l'existence d'aucun secteur privé, pas même dans le cerveau d'un individu. »

« "Citoyen président, déclarait l'accusé Roubachof, je parle ici pour la dernière fois de ma vie. L'opposition est battue et exterminée. Si je me demande aujourd'hui : "Pourquoi meurs-tu ?" je me trouve en face du néant absolu. Il n'y aurait rien qui vaille de mourir, si l'on mourait sans se repentir et sans se réconcilier avec le Parti et le Mouvement. C'est pourquoi, au seuil de ma dernière heure, je fléchis les genoux devant le pays, les masses et tout le peuple. La mascarade politique, la momerie des discussions et des conspirations est finie. nous étions politiquement décédés bien avant que le citoyen procureur de mande nos têtes. Malheur aux vaincus, que l'histoire foule dans la poussière ! Je n'ai devant vous, citoyens juges, qu'une justification : de n'avoir pas choisie pour moi la voie la plus douce. La vanité et les derniers vestiges d'orgueil me chuchotaient : Meurs en silence, ne dis rien ; ou bien meurs avec un beau geste, avec un émouvant chant du cygne ; laisse déborder ton coeur et jette un défi à tes accusateurs. Cela aurait été plus facile pour un vieux rebelle, mais j'ai surmonté cette tentation. Avec cela ma tâche s'achève. J'ai payé ; mon compte avec l'Histoire est réglé. Vous demander pitié serait ridicule. Je n'ai plus rien à dire»

« Roubachof allait et venait dans la cellule, de la porte à la fenêtre et retour, entre la couchette, le lavabo et le seau, six pas et demi dans un sens, six pas et demi dans l'autre. A la porte, il tournait à droite, à la fenêtre, il tournait à gauche : c'était une vieille habitude de prison; si l'on ne changeait pas de sens à chaque demi-tour, on avait vite le vertige. »

« Il y en aura toujours un pour recevoir le Mot, puis monter sur la Croix, jusqu’à ce qu’enfin le Dernier fasse triompher la justice et la Bonne volonté. »

« La liberté, c’est quand on n’est pas obligé de travailler »

« La quantité de liberté individuelle qu’un peuple peut conquérir et conserver dépend de son degré de maturité politique. Le dit mouvement de pendule paraît indiquer que la marche des masses vers la maturité ne suit pas une courbe ascendante, comme fait la croissance d’un individu, mais qu’elle est gouvernée par des lois plus complexes »[…] « Tout progrès technique crée de nouvelles complications dans la machine économique, fait apparaître de nouveaux facteurs et de nouveaux procédés, que les masses mettent un certain temps à pénétrer. Chaque bond en avant du progrès technique laisse le développement intellectuel relatif des masses d’un pas en arrière, et cause donc une chute du thermomètre de la maturité politique. Il faut parfois des dizaines d’années, parfois des générations, pour que le niveau de compréhension d’un peuple s’adapte graduellement au nouvel état des choses, jusqu’à ce que ce peuple ait recouvré la même capacité de gouvernement de soi-même qu’il possédait déjà à une étape inférieure de sa civilisation […] L’invention de la machine à vapeur a ouvert une période de progrès objectif rapide, et, par conséquent, de rétrogression politique subjective d’une égale rapidité. L’ère industrielle est encore jeune dans l’histoire, l’écart reste considérable entre sa structure économique extrêmement complexe et la compréhension de cette structure par les masses. Il est donc explicable que la maturité politique relative des nations pendant la première moitié du vingtième siècle soit moindre que deux cents ans avant Jésus-Christ ou qu’à la fin de l’époque féodale. L’erreur de la théorie socialiste a été de croire que le niveau de la conscience des masses montait constamment et régulièrement. De là son impuissance devant la dernière oscillation du pendule, la mutilation idéologique des peuples par eux-mêmes. »



🖊 À lire aussi Prix Nobel de littérature | Prix Goncourt - Les 100 romans du Monde - Voir la critique littéraire du Monde « Le Zéro et l’infini », d’Arthur Koestler : dans les méandres d’une âme révolutionnaire russe


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