Citation Séfarade (2005)
Découvrez une citation Séfarade (2005) - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase Séfarade (2005) issus de livres, discours ou entretiens.
Une Sélection de 20 citations et proverbes sur le thème Séfarade (2005).
20 citations
Une femme et un homme se regardent avec une pointe de séduction et de désir quand ils s’installent l’un en face de l’autre dans un train : à cet instant ils sont aussi dépouillés de passé, d’avenir et de nom qu’Adam et Ève quand ils se regardent pour la première fois au jardin d’Éden.
Séfarade (2005) de Nos enfants, qui passent la journée suspendus au téléphone à parler des heures avec quelqu’un qu’ils ont quitté un moment plus tôt, n’arrivent pas à croire que pour nous, dans notre enfance, mais aussi dans notre première jeunesse, le téléphone était encore un engin inhabituel, du moins dans les familles modestes, et qu’appeler d’une ville à l’autre l’« interurbain », comme on disait il y a peu de temps encore, était une entreprise passablement compliquée, qui exigeait souvent de faire la queue des heures durant dans des bureaux bondés, parce qu’alors le téléphone n’était pas encore automatique.
Séfarade (2005) de Quand on voyage, il semble que l’on préfère lire des récits de voyages. Dans un train qui m’éloignait de Grenade quand je venais de terminer mes études à la faculté, au début de l’été mille neuf cent soixante-seize, je lisais le récit du voyage à Venise que fait Proust dans Le Temps retrouvé. Deux étés plus tard, je suis arrivé pour la première fois à Venise, par une fin d’après-midi de septembre, et je me suis rappelé Proust et sa douloureuse propension au désenchantement quand il arrivait dans des lieux où il avait désiré très fort aller.
Séfarade (2005) de Ce qui est le plus solide s’évapore, le pire comme le meilleur, le plus banal comme ce qui était nécessaire et décisif, les années que quelqu’un a passées à travailler tristement dans un bureau ou à cultiver des remords pour l’indifférence et la froideur de son couple, le souvenir d’un voyage vers une ville où l’on a vécu et où l’on s’est promis de revenir à la fin d’un séjour unique et mémorable, l’amour et la souffrance, même certains des plus grands enfers sur terre se trouvent effacés au bout d’une ou deux générations, et un jour arrive où il ne reste pas un seul témoin vivant qui puisse se souvenir.
Séfarade (2005) de Il n’y a pas de limite aux histoires inimaginables qu’on peut entendre à condition de faire un peu attention, aux romans qu’on découvre soudain dans la vie de n’importe qui.
Séfarade (2005) de À l’époque, les femmes étaient beaucoup plus ardentes qu’aujourd’hui, dit-il, ou plutôt disait-il parce qu’aujourd’hui il raconte peu de chose, pas comme avant, lorsque je le mettais sur le sujet et qu’il s’emballait, qu’il n’y avait pas moyen de l’arrêter et qu’il était pénible de se promener avec lui dans la rue, parce qu’il parlait très fort et regardait toutes les femmes avec un sans-gêne qui n’est plus de mise, et qui n’est pas non plus le propre d’un homme de son âge. Regarde, ne loupe pas ça, regarde le cul et les nichons de celle-là, regarde sa démarche.
Séfarade (2005) de Le passé bouge et les miroirs sont imprévisibles. Chaque matin tu te réveilles en croyant être le même que la veille au soir, croyant reconnaître dans le miroir un visage identique, mais parfois, dans ton sommeil, tu as été bouleversé par de cruels lambeaux de douleurs ou de passions anciennes qui donnent au matin une lumière légèrement trouble, et ce visage qui te semble le même est sans cesse en train de changer, modifié minute après minute par le temps, comme un coquillage par le frottement du sable, par les coups et le sel de la mer. À chaque instant, même si tu te tiens immobile, tu changes de lieu et de temps grâce aux décharges chimiques infinitésimales en quoi consistent ton imagination et ta conscience.
Séfarade (2005) de L’attente d’un désastre inévitable est pire que le désastre lui-même.
Séfarade (2005) de On veut toujours que les histoires se terminent, bien ou mal, qu’elles aient une fin aussi claire que leur début, une apparence de sens et de symétrie. Mais dans la réalité il y a très peu de choses qui se bouclent complètement, si ce n’est de par le hasard ou par la mort, et il y en a d’autres qui n’adviennent pas ou qui s’interrompent à leur commencement, et il n’en reste rien, pas même dans la mémoire distraite et infidèle de ceux qui les ont vécues.
Séfarade (2005) de Quand on invente, on a la vaine assurance de prendre possession des lieux et des choses, des gens à propos desquels on écrit : dans mon bureau, sous la lumière de la lampe qui éclaire mes mains et le clavier, la souris et le coquillage dont j’aime caresser distraitement les cannelures du bout de mes doigts, la carte postale de la fillette de Velázquez, je peux avoir la sensation que rien de ce que j’invente ou dont je me souviens ne se trouve en dehors de moi, de cet espace fermé.
Séfarade (2005) de La partie la plus pesante de notre identité s'appuie sur ce que les autres savent ou pensent de nous. Ils nous regardent et nous savons qu'ils savent, et en silence ils nous obligent à être ce qu'ils attendent que nous soyons, à agir conformément à certaines habitudes que nos actions antérieures ont établies, ou aux soupçons que nous n'avons pas conscience d'avoir éveillés. Ils nous regardent et nous ne savons pas qui ils peuvent bien voir en nous, ni ce qu'ils inventent ou décident que nous sommes.
Séfarade (2005) de Je crois qu'il n'est pas vrai, comme on le dit, qu'en voyageant on pourrait devenir un autre: ce qui se passe, c'est qu'on se trouve allégé de soi-même, de ses obligations et de son passé, tout comme on réduit tout ce qu'on possède aux quelques choses nécessaires à son bagage.
Séfarade (2005) de Les choses, les espaces ont une présence aussi nette que les pas et les voix.
Séfarade (2005) de Jeune homme il avait cru, comme l'adepte d'un religion, au prestige de la souffrance et de l'échec, à la clairvoyance procurée par l'alcool et au romantisme de l'adultère. Maintenant, il était incapable de concevoir pour lui-même une passion plus profonde que celle qu'il éprouvait pour sa femme et son fils, dont il remarquait qu'elle les enveloppait tous les trois d'une atmosphère plus chaude que l'air extérieur, aussi objectivement perceptible qu'un champ magnétique.
Séfarade (2005) de Il est certain que beaucoup d’entre nous aimeraient vivre dans le passé immuable de nos souvenirs.
Séfarade (2005) de Il est certain que beaucoup d’entre nous aimeraient vivre dans le passé immuable de nos souvenirs, qui semble se répéter identique à lui-même dans le goût de certains aliments et dans certaines dates marquées de rouge sur les calendriers, mais sans nous en rendre compte nous avons laissé grandir en nous un éloignement que ne guérissent pas les voyages si rapides, et que ne soulagent ni les rares appels téléphoniques que nous passons ni les lettres que nous avons cessé d’écrire depuis des années.
Séfarade (2005) de Tu changes de ville, de chambre, de visage, de ville, d'amour, mais même quand tu te dépouilles de tout, il reste toujours quelque chose de permanent, qui réside en toi depuis que tu es doué de mémoire.
Séfarade (2005) de Tu changes de ville, de chambre, de visage, de ville, d'amour, mais même quand tu te dépouilles de tout, il reste toujours quelque chose de permanent, qui réside en toi depuis que tu es doué de mémoire et depuis bien avant que tu aies atteint l'âge de raison, le noyau ou la moelle de ce que tu es, de ce qui jamais ne s'est éteint, non pas une conviction ni un désir, mais un sentiment, parfois amorti comme la braise du feu de la veille cachée sous les cendres, mais presque toujours très vif, qui palpite dans tes actions et qui colore les choses d'un éloignement durable dans le temps; tu as le sentiment d'être déraciné, étranger, de ne jamais être tout à fait nulle part, de ne pas partager les certitudes d'appartenance qui pour d'autres semblent si naturelles ou faciles, ni l'assurance avec laquelle beaucoup d'entre eux s'accommodent ou possèdent, ou bien tiennent pour acquises la solidité du sol où ils marchent, la fermeté de leurs idées, la durée future de leur vie.
Séfarade (2005) de
Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164612) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164611) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164610) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164609) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164608) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164607) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164606) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164605) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164604) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164603) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164602) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164601) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164600) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164599) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164598) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164597) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164596) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Références de Antonio Muñoz Molina - Biographie de Antonio Muñoz Molina
Plus sur cette citation >> Citation de Antonio Muñoz Molina (n° 164595) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :





Séfarade d'Antonio Muñoz Molina
« Séfarade » : les exils d’Antonio Muñoz Molina. Jean Améry, Margarete Buber-Neumann, Primo Levi, Milena Jesenska, Evguenia Guinzbourg et tant d’autres sont les héros de « Séfarade », magnifique roman sur la persécution et le bannissement.
« Une sorte d'encyclopédie de l'exil... », c'est ainsi qu'Antonio Muñoz Molina définit Séfarade (trad. P. Bataillon, Seuil, Paris, 2003). De la maladie mortelle dont on est atteint jusqu'à l'impitoyable persécution qui cherche à anéantir un être humain pour la seule raison qu'il existe, toutes les formes de l'exclusion, du déracinement, de la haine ou de la barbarie composent ici une pathétique mosaïque. Les Juifs séfarades ou simplement Séfarades (parfois orthographié Sépharades), sont les membres des communautés juives historiques habitant ou issus de la péninsule Ibérique. Au Moyen Âge, avant leur expulsion en 1492 par les autorités chrétiennes à la suite de la Reconquista, ils ont largement participé au foisonnement créatif et culturel d’Al-Andalus, caractérisé par un contexte multiculturel fécond à la fois musulman, chrétien et juif dans les domaines de la philosophie, de la poésie et des sciences. Ils y ont également développé une culture, un mode de vie et une langue propres, le judéo-espagnol, ainsi qu'une liturgie spécifique.
Kafka rejoint sa maîtresse, un inconnu fuit l'Allemagne nazie, Primo Lévi est envoyé à Auschwitz : tous sont pris dans la tourmente de la guerre, ils sont citoyens de la patrie Séfarade. Dans les trains qui les mènent loin des combats, leur fureur s'apaise. Munoz Molina fait céder le loquet du wagon qui renferme la vérité secrète de ces exilés : chacun peut devenir le juif d'un autre... Antonio Muñoz Molina est né en 1956 en Espagne. Membre de la Real Academia Espanola, il a reçu le prix Femina étranger en 1998 pour Pleine Lune. La plupart de ses livres sont parus en Points. " On entre dans chacune de ces histoires comme on pousse la porte d'un royaume inconnu. "
Citations extraites de Séfarade d'Antonio Muñoz Molina
« J’avais commencé à écrire l’histoire d’une femme que j’avais rencontrée à Copenhague : une juive d’origine française exilée au Danemark qui revient en France après la guerre et se retrouve enfermée dans sa chambre d’hôtel : soudain sa porte ne peut plus s’ouvrir. Puis j’ai eu l’idée de relier cette nouvelle au récit de cet homme qui, dans un train à Tanger, voit la femme de sa vie mais se révèle incapable de se lever pour lui adresser la parole. Les récits se sont enchaînés autour de confidences glanées ici et là… »
« Il n’y a pas de limite aux histoires inimaginables, aux romans qu’on découvre soudain dans la vie de n’importe qui »
« Qu’est-ce que c’est que ces sornettes ! Madame Bovary serait suspect aux yeux des féministes, et un hétérosexuel ne pourrait pas goûter la poésie de Lorca ou de Verlaine ? J’ai connu ce souci lorsque j’ai apporté le manuscrit d’Une ardeur guerrière, récit de mon service militaire. Mon éditeur m’a dit que les femmes n’allaient pas s’y intéresser ! Allons bon ! Les femmes n’ont jamais souffert de la domination de quelqu’un, elles sont incapables de comprendre les affres d’un individu qui vit dans une caserne et doit obéir ? C’était un livre d’autant plus universel que j’avais tenu à le rédiger à la première personne, afin d’assumer en mon nom cette terrible tentation de devenir à son tour un bourreau. L’autorité militaire a cet effet : elle engendre un désir de collaborer avec les dominateurs. Je ne voulais pas m’en disculper à bon compte en reportant ce sentiment sur un personnage fictif. La décision de nier l’autre, la tentation de le tuer, de le traiter comme un animal, est permanente [Pleine lune, histoire d’un meurtrier d’enfant, ou comment un homme se métamorphose en loup, Seuil, 1998]. Ecrire, c’est se mettre dans la peau d’un autre. Le roman est une façon de faire entendre quelqu’un qui n’a pas de voix. Le cœur de la littérature, c’est de se mettre à la place de celui qu’on n’est pas, être capable d’empathie. Il faut savoir devenir l’étranger, penser en termes d’identité collective, afin d’éviter le retour de ces atrocités. »
« Nous avons vécu avec cette idée étrange que l’Holocauste et le goulag ne nous concernaient que de très loin. Pourtant, des milliers de républicains ont péri dans les camps de concentration.»
« Tu es celui qui regarde sa normalité perdue depuis l’autre côté de la vitre qui l’en sépare, celui qui par les fentes entre les planches d’un wagon de déportés regarde les dernières maisons de la ville qu’il avait crue sienne, où jamais il ne reviendra. »
🖊 À lire aussi Prix Nobel de littérature | Prix Goncourt - Les 100 romans du Monde - Voir la critique littéraire du Monde « Séfarade » : les exils d’Antonio Muñoz Molina
Votre commentaire sur ces citations
Citation Age Citation Animal Citation Amitié Citation Amour Citation Art Citation Avenir Citation Beauté Citation Avoir Citation Bonheur Citation Conscience Citation Couple Citation Confiance Citation Courage Citation Culture Citation Désir Citation Dieu Citation Education Citation Enfant Citation Espoir Citation Etre Citation Faire Citation Famille Citation Femme Citation Guerre Citation Homme Citation Humour Citation Jeunesse Citation Joie Citation Justice Citation Liberté Citation Mariage Citation Mére Citation Monde Citation Morale Citation Naissance Citation Nature Citation Paix Citation Passion Citation Père Citation Peur Citation Plaisir Citation Politique Citation Raison Citation Religion Citation Rêve Citation Richesse Citation Sagesse Citation Savoir Citation Science Citation Séduction Citation Société Citation Souffrance Citation Sport Citation Temps Citation Tolérance Citation Travail Citation Vérité Citation Vie Citation Vieillesse Citation Voyage
Thèmes populaires +
Liens