Citations sur art p. i

J'aime mieux un ruisseau qui sur la molle arène Dans un pré plein de fleurs lentement se promène

Par ce sage écrivain [Malherbe] la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée

Un torrent débordé, qui, d'un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux

Il compte des plafonds les ronds et les ovales

Villon sut le premier.... Débrouiller l'art confus de nos vieux romanciers

Marot bientôt après fit fleurir les ballades, Tourna des triolets, rima des mascarades

Que toujours le bon sens s'accorde avec la rime ; L'un l'autre vainement ils semblent se haïr ; La rime est une esclave et ne doit qu'obéir

Surtout qu'en vos écrits la langue révérée En vos plus grands excès vous soit toujours sacrée

Marchez donc sur ses pas [de Malherbe], aimez sa pureté

Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure

On lit peu ces auteurs nés pour nous ennuyer, Qui toujours sur un ton semblent psalmodier

Mais souvent sur ses vers un auteur intraitable à les protéger tous se croit intéressé

J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène Qu'un torrent....

Il me promène après de terrasse en terrasse

Soyez-vous à vous-même un sévère critique ; L'ignorance toujours est prête à s'admirer

Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse

Enfin Malherbe vint, et le premier, en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence

Un ruisseau qui, sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène

Cependant, à l'entendre, il [un poëte] chérit la critique ; Vous avez sur ses vers un pouvoir despotique

Que toujours dans vos vers le sens, coupant les mots, suspende l'hémistiche, en marque le repos

Imitons de Marot l'élégant badinage, Et laissons le burlesque aux plaisants du Pont-Neuf

La plupart emportés d'une fougue insensée Toujours loin du droit sens vont chercher leur pensée

La cour désabusée.... Distingua le naïf du plat et du bouffon

L'ouvrage le plus plat a chez les courtisans De tout temps rencontré de zélés partisans

Craignez d'un vain plaisir [faire des vers] les trompeuses amorces