Citations sur art p. i

Sans cesse en écrivant variez vos discours

Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire

Le burlesque effronté Trompa les yeux d'abord, plut par la nouveauté

On ne vit plus en vers que pointes triviales, Le Parnasse parla le langage des halles

Marot bientôt après fit fleurir les ballades, Tourna des triolets, rima des mascarades

Il trépigne de joie, il pleure de tendresse

Ce poëte orgueilleux [Ronsard], trébuché de si haut, Rendit plus retenus Desportes et Bertaut

Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse

L'un peut tracer en vers une amoureuse flamme ; L'autre, d'un trait plaisant aiguiser l'épigramme

L'un peut tracer en vers une amoureuse flamme

Que d'un art délicat les pièces assorties N'y forment qu'un seul tout de diverses parties

Aimez sa pureté [de Malherbe], Et de son tour heureux imitez la clarté

Un style trop égal et toujours uniforme, En vain brille à nos yeux, il faut qu'il nous endorme

Un torrent débordé qui, d'ur cours orageux, Roule plein de gravier sur un terrain fangeux

J'aime mieux un ruisseau.... .... Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrein fangeux

Ce terme est équivoque, il le faut éclaircir

La nature, fertile en esprits excellents, Sait entre les auteurs partager les talents

Le Parnasse parla le langage des halles ; Apollon travesti devint un Tabarin

Fuyez de ces auteurs l'abondance stérile, Et ne vous chargez pas d'un détail inutile

Pour lui [un mauvais poëte] Phébus est sourd et Pégase est rétif

Que ce style [le burlesque] jamais ne souille votre ouvrage

En vain vous me frappez d'un son mélodieux, Si le terme est impropre, ou le tour vicieux

Ainsi qu'en sots auteurs, Notre siècle est fertile en sots admirateurs

Passer du grave au doux, du plaisant au sévère

Ayez pour la cadence une oreille sévère