Citations sur l'invention.

Dieu tout entier habite en ce marbre penseur

Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques

Sans penser, écrivant d'après d'autres qui pensent

D'une sainte folie un peuple furieux Chanter : Amour, tyran des hommes et des dieux !

Désirs insensés ! fantômes monstrueux ! Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux !

Puis, ivres des transports qui nous viennent surprendre [en lisant les poëtes grecs], Parmi nous, dans nos vers, revenons les répandre

Ces changements prédits, immuables, fixés, Que d'une plume d'or Bailly nous a tracés

Ce langage sonore [le grec] aux douceurs souveraines, Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines

Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques

Délires insensés ! fantômes monstrueux, Et d'un cerveau malsain rêves tumultueux ! Ces transports déréglés, vagabonde manie, Sont l'accès de la fièvre, et non pas du génie

Telle Io tourmentée, en l'ardente saison, Traverse en vain les bois et la longue campagne

Tous les arts sont unis : les sciences humaines N'ont pu de leur empire étendre les domaines Sans agrandir aussi la carrière des vers

Voyageons dans leur âge [des anciens], où libre, sans détour, Chaque homme ose être un homme et penser au grand jour

S'élever jusqu'au faîte, ou ramper dans la fange

Et notre langue même, à tout esprit vulgaire De nos vers dédaigneux fermant le sanctuaire, L'avertit tout d'abord que, s'il y veut monter, Il doit savoir tout craindre et savoir tout tenter