Citations sur sat. iv

...Ce marquis... qui sans cesse au jeu... Voit la vie ou la mort sortir de son cornet

Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins

Et dans leurs antichambres [des grands], Le chapeau dans la main, nous tenir sur nos membres

....Il n'est point de fou qui par belles raisons Ne loge son voisin aux Petites-Maisons

Ou bien, tâtant le pouls, le ventre et la poitrine, J'aurais un beau teston pour juger d'une urine, Et, me prenant au nez, loucher dans un bassin Des ragoûts qu'un malade offre à son médecin

Un pédant enivré de sa vaine science, Tout hérissé de grec, tout bouffi d'arrogance.... Croit qu'un livre fait tout, et que, sans Aristote, La raison ne voit goutte et le bon sens radote

Par vice ou par vertu acquérons des lauriers

....Ce marquis sage et prude, Et qui, sans cesse au jeu, dont il fait son étude, ....Voit sa vie ou sa mort sortir de son cornet

Mais chacun pour soi-même est toujours indulgent

Un avare, idolâtre et fou de son argent

Les voyageurs sans guide assez souvent s'égarent

Et que c'est, mon ami, un grimoire et des mots, Dont tous les courtisans endorment les plus sots

Mais, bien que ses durs vers, d'épithètes enflés, Soient des moindres grimauds chez Ménage sifflés, Lui-même il s'applaudit....

Sans gloser les humeurs de dame Frédégonde

Et tenant une gaule, Ainsi qu'à leurs chevaux nous en flattent l'épaule

Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins

Chacun veut en sagesse ériger sa folie, Et, se laissant régler à son esprit tortu, De ses propres défauts se fait une vertu

Souvent de tous nos maux la raison est le pire ; C'est elle qui, farouche au milieu des plaisirs, D'un remords importun vient brider nos désirs

La fâcheuse [la raison] a pour nous des rigueurs sans pareilles

Non plus que si nos peines Étaient fables du peuple inutiles et vaines

On verroit Les poëtes plus espois que mouches en vendanges

J'entends déjà partout les charrettes courir, Les maçons travailler, les boutiques s'ouvrir

Et qui, de mille auteurs retenus mot pour mot, Dans sa tête entassés, n'a souvent fait qu'un sot

Un pédant enivré de sa vaine science

Des mots Dont tous les courtisans endorment les plus sots