Citation politesse


Sélection de 62 citations sur le sujet politesse

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Citations politesse- Citations & Proverbes sur politesse




Hypocrisie, la politesse , disent les impolis pour se justifier. Mais il ne tient qu'à eux de la rendre sincère. La politesse qui n'est que politique prouve déjà une délicatesse dans la ruse. On ne justifie pas l'impolitesse par le souci de sincérité.
Apostilles: ou, L'utile et le futile - Robert Mallet




Je vous envoie, madame, les maximes que vous voulez avoir : je n'en ai pas assez bonne opinion pour croire que vous les demandiez par une autre raison que par cette politesse qu'on ne trouve plus que chez vous. Je sais bien que le bon sens et le bon esprit convient à tous les âges ; mais les goûts n'y conviennent pas toujours, et ce qui sied bien en un temps, ne sied pas bien en un autre : c'est ce qui me fait croire que peu de gens savent être vieux.
Lettre à la Marquise de Sablé - La Rochefoucauld




L’amitié, quand elle commence à s’affaiblir et à décliner, a recours à un redoublement de politesses cérémonieuses.
Jules César - William Shakespeare




Tant que la politesse a le dessus, on ne peut rien savoir vraiment des gens. C'est toujours au moment où ça se fendille qu'on sait exactement de quoi le bois est fait.
Profanes - Jeanne Benameur




Le doute philosophique de Descartes est une politesse par laquelle il faut toujours honorer la vertu.
La comédie humaine de Balzac - Honoré de Balzac




Il est une charmante coquetterie permise, celle de l'âme, et qui peut s'appeler la politesse de l'amour.
La comédie humaine de Balzac - Honoré de Balzac




La vertu n'est peut-étre que la politesse de l'âme. j, Souvent l'orgueil s'élève jusqu'à la vertu.
La comédie humaine de Balzac - Honoré de Balzac




La terre deviendrait vite inhabitable si chacun cessait de faire par politesse ce qu'il est incapable de faire par amour. Inversement, le monde serait presque parfait si chacun arrivait à faire par amour tout ce qu'il fait par politesse.
L'Echelle de Jacob - Gustave Thibon




On commence par se haïr, puis on s’adore, après quoi on se méprise l’un et l’autre quand on ne se méprise pas soi-même. Il eût été si facile pourtant de se rencontrer naturellement, de se saluer avec politesse et de passer son chemin sans garder rancune d’un mot léger ou d’une bravade irréfléchie !.
Francia: un bienfait n'est jamais perdu - George Sand




L'homme poli, s'il se présente en même temps qu'une autre personne devant une porte étroite, s'appliquera toujours à s'effacer, pour laisser le pas au partenaire, que ce partenaire soit un ami, un compagnon ou simplement un étranger rencontré par hasard. Cet acte de politesse est parfois un acte de modestie, ce n'est jamais un acte d'humiliation.
Chronique des saisons amères, 1940-1943 - Georges Duhamel




La vérité demeure ensevelie sous les maximes d'une politesse fausse. On appelle savoir-vivre l'art de vivre avec bassesse. On ne met point de différence entre connaître le monde et le tromper ; et la cérémonie, qui devrait être entièrement bornée à l'extérieur, se glisse jusque dans les mœurs.
Éloge de la sincérité de Montesquieu - Montesquieu




Il garde son chapeau à cause des rhumes, l'ôte souvent par politesse, et le remet tout de suite par prudence.
Journal - Jules Renard




La politesse est une clef d'or qui ouvre toutes les portes.
- Proverbe tunisien




Les liens entre un être et nous n’existent que dans notre pensée. La mémoire en s’affaiblissant les relâche, et, malgré l’illusion dont nous voudrions être dupes et dont, par amour, par amitié, par politesse, par respect humain, par devoir, nous dupons les autres, nous existons seuls. L’homme est l’être qui ne peut sortir de soi, qui ne connaît les autres qu’en soi, et, en disant le contraire, ment.
Albertine disparue - Proust




Il y a une politesse du cœur ; elle est parente de l'amour.
Maximes et Réflexions - Johann Wolfgang von Goethe




Ils dorment debout, et, malgré quelque signe d'intelligence et de politesse du destin, le sommeil les empêchera de voir la trappe qui se ferme sur eux pour toujours.
La Machine infernale - Jean Cocteau




La vérité sur notre mérite se trouve entre ce qu'on nous en dit par politesse et ce que nous en disons par modestie.
Bluettes et boutades - John Petit-Senn




On se targue plus de la politesse des grands que de l'amitié des petits.
Bluettes et boutades - John Petit-Senn




Il est bien corrompu le peuple chez qui la politesse est la première loi!
Pensées et maximes - Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes




Dit collège on passe à la cour avec de grandes prétentions : quelle morale a-t-on? la politesse. Quel but? la fortune. Quels moyens? l'intrigue.
Pensées et maximes - Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes



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Définitions de « politesse »


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POLITESSE, subst. fém.

A.? Au sing.
1. Respect des bonnes manières, des règles de la bienséance; bonne éducation. Anton. impolitesse.Au dîner, elle ne parut pas avant le second service, entra, toute fardée, avec un petit chien de six semaines qu'elle fit laper dans son assiette. Tante Aurélie, doucement, lui représenta que cela choquait la politesse (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 446).Elle ne lui écrivait plus que de loin en loin, des lettres de dix lignes où elle disait par politesse : « J'espère que tu vas bien », mais sans s'inquiéter outre mesure (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 307):
1. Il ne faut pas croire que la politesse ne consiste que dans des vains usages. La véritable politesse prend sa source dans les qualités les plus estimables du c?ur : elle nous apprend à contenir les passions haineuses; elle donne l'habitude de s'occuper des autres; elle exclut tout ce qui peut blesser; elle apprend à nous oublier nous-mêmes, et l'expression de l'estime d'autrui se trouve toute faite, soit en démonstration, soit en parole. Bonstetten, Homme Midi,1824, pp. 178-179.
? Politesse du c?ur (v. c?ur II D 3 c). Respect des bonnes manières non seulement dicté par les usages mais par des sentiments sincères. La fille Mireille et les étrangers se saluent dans les termes de cette simple et modeste familiarité, politesse du c?ur de ceux qui n'ont pas de temps à perdre en vains discours (Lamart., Cours litt.,1859, p. 253).
SYNT. Manuel de politesse; code de la politesse; politesse affectée, appliquée, appuyée, cérémonieuse, distante, enjouée, exagérée, excessive, exquise, glacée, glaciale, parfaite, stricte, surannée; politesse britannique, française, orientale; se découvrir par politesse; visite de politesse.
? Formule* de politesse.
? [P. allus. à la phrase favorite de Louis XVIII : L'exactitude est la politesse des rois] V. exactitude ex. 2.
? GRAMM. Futur* de politesse, pluriel* de politesse;
? Loc. Brûler* la politesse à qqn; fausser* (la) politesse à qqn.
2. Vx. Civilisation, culture, raffinement d'une société. La politesse mondaine. Un Athénien vantoit les arts et la politesse d'Athènes, un Spartiate demandoit la préférence pour Lacédémone (Chateaubr., Martyrs,t. 1, 1810, p. 279).
B.? P. méton., souvent au plur. Action, propos dénotant une bonne éducation, le respect des règles de la bienséance. Politesses embarrassées, exagérées; dire, faire une/des politesse(s) à qqn; échanger des politesses. Fontenelle, âgé de quatre-vingts ans, s'empressa de relever l'éventail d'une femme jeune et belle, mais mal élevée, qui reçut sa politesse dédaigneusement (Chamfort, Caract. et anecd.,1794, p. 113).Il nous invite à nous asseoir et nous demande s'il peut nous offrir quelque chose. Nous pensons bien qu'il ne s'agit pas d'un cercueil, aussi le remercions-nous de sa courtoisie. Pendant ces politesses est entrée une femme corpulente (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 55):
2. ... il se montra fort aimable. Rien n'était plus facile que de recommander son jeune ami au garde des sceaux. On serait trop heureux de l'avoir; et il termina ses politesses en l'invitant à une soirée qu'il donnait dans quelques jours. Flaub., Éduc. sent.,t. 1, 1869, p. 199.
? Se confondre* en politesses.
? Rendre la, une, sa politesse à qqn; rendre des politesses à qqn. Avoir à l'égard de quelqu'un le même comportement que celui qu'il a eu à notre égard. Synon. rendre la pareille.Je vais essayer de vous rendre à Paris votre gracieuse politesse de Rome, et mettre mon coupé à votre disposition jusqu'à ce que vous ayez eu le temps de monter vos équipages (Dumas père, Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 611).Le soir, comme il revenait du travail le premier, il promenait les enfants, sur le boulevard extérieur. Gervaise, pour lui rendre ses politesses, montait dans l'étroit cabinet où il couchait, sous les toits; et elle visitait ses vêtements, mettant des boutons aux cottes, reprisant les vestes de toile (Zola, Assommoir,1877, p. 417).V. galanterie A 1 ex. de Musset.
Prononc. et Orth. : [p?lit?s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1578 « état de ce qui est lisse, uni » (La Boderie, L'Harmonie du monde [trad. de l'ital.], Ep. ds Gdf.); 2. 1664 « ensemble des caractères sociaux, intellectuels et moraux qui caractérisent une civilisation » (La Rochefoucauld, Maximes, éd. J. Truchet, maxime supprimée apr. la 1reéd., 52, p. 146); 3. 1678 « respect des règles de la bienséance; bonne éducation » (Id., ibid., 99, p. 29). Empr. à l'ital. pulitezza, politezza « propreté » (dep. xives., Fr. Da Buti), également « élégance, raffinement (d'une ?uvre d'art, d'une ?uvre littéraire, etc.) » (id.) et « culture, civilisation » (dep. 1600, G. de' Bardi ds Tomm.-Bell.), dér. de polito « lisse, poli; propre », du lat. politus « lisse; brillant; orné » (cf. poli). Fréq. abs. littér. : 2 183. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 219, b) 2 889; xxes. : a) 2 784, b) 3 314. Bbg. Hope 1971, p. 217. ? Quem. DDL t. 11. ? Siccardo (F.). Police. Genova, 1979, p. 8, 146.


Wiktionnaire


Nom commun - français

politesse \p?.li.t?s\ féminin

  1. Bonne manière de vivre, d'agir ou de parler avec quelqu'un, civile, honnête ou courtoise.
    • [?]; et quand elles se parlaient, c'était avec politesse, mais avec une mutuelle indifférence. (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d'Ernestine, 1762, édition ?uvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
    • Massalie répand sur quelques-uns de nos rivages, avec le langage de la Grèce, la politesse de ses m?urs et l'élégance de son génie. (Jean-Jacques Ampère, La Littérature française dans ses rapports avec les littératures étrangères au Moyen Âge, Revue des Deux Mondes, 1833, tome 1)
    • Il est à remarquer que la politesse française, autrefois proverbiale, a disparu depuis que l'on a cessé de porter l'épée. Les lois contre le duel achèveront de nous rendre le peuple le plus grossier de l'univers. (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • La vieille politesse, en effet, n'est plus guère propre qu'à faire des dupes. Vous donnez, on ne vous rend pas. La bonne règle à table est de se servir toujours très mal, pour éviter la suprême impolitesse de paraître laisser aux convives qui viennent après vous ce qu'on a rebuté. Peut-être vaut-il mieux encore prendre la part qui est la plus rapprochée de vous, sans la regarder. Celui qui, de nos jours, porterait dans la bataille de la vie une telle délicatesse serait victime sans profit ; son attention ne serait même pas remarquée. (Ernest Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, pages 201-202.)
    • Sans doute les gamins qu'il évangélisait n'usaient pas toujours entre eux et avec leurs camarades des villages voisins d'une politesse et d'une mansuétude qui rappelaient la vieille galanterie française et la charité chrétienne, [?] (Louis Pergaud, Le Sermon difficile, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Je fis mine d'ignorer que sa formule de politesse cachait en fait un ordre. (Antoine Bello, Les Éclaireurs, 2009 ; édition Folio, 2010, page 261)
  2. Actions conformes à la politesse.
    • Tous les passants que je rencontrais portaient la main à leur chapeau de feutre et m'honoraient d'un salut respectueux; ceux que je croisais pour la dixième fois me saluaient une dixième fois, et j'avais fort à faire pour tenir tête à un pareil assaut de politesses. (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, page 49)
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Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

POLITESSE. n. f.
Manière de vivre, d'agir, de parler, civile, honnête, courtoise. On remarque une grande politesse dans tout ce qu'il dit, dans tout ce qu'il fait. Il a du savoir, mais il manque de politesse. Il est d'une politesse fatigante, incommode. Il se dit aussi des Actions conformes à la politesse. Faire une politesse. Faire des politesses. J'ai reçu de lui beaucoup de politesses. Il s'est confondu en politesses. Brûler la politesse. Voyez BRÛLER.

Littré

POLITESSE (po-li-tè-s') s. f.
  • 1Culture intellectuelle et morale des sociétés. En envoyant ses colonies par toute la terre, et avec elles la politesse, Bossuet, Hist. III, 3. Je viens vous faire admirer un homme qui a su joindre la politesse du temps à la bonne foi de nos pères, Fléchier, Duc de Mont. Quelles peines n'eut-on pas à lui persuader d'étendre un peu, en faveur de sa dignité, les limites de son patrimoine, et d'ajouter quelques politesses de l'art aux agréments rustiques de la nature?? Fléchier, le Tellier. Les dissensions domestiques, les guerres étrangères, l'ignorance qui toujours en est le triste fruit, avaient répandu sur toutes les parties de l'État je ne sais quel air de licence et de barbarie, toujours fatal à la sainte politesse et à la candeur des m?urs chrétiennes, Massillon, Panég. St Bernard. Carthage sortit de ses ruines? elle devint la métropole de l'Afrique, et fut célèbre par sa politesse et par ses écoles, Chateaubriand, Itin. 7e part.
  • 2Il se dit aussi de la culture individuelle. La politesse de l'esprit consiste à penser des choses honnêtes et délicates, La Rochefoucauld, Maxime 99. Ce nom, capable d'imprimer du respect dans les esprits où il reste encore quelque politesse, Fléchier, Duc de Mont. Il faut très peu de fond pour la politesse dans les manières?; il en faut beaucoup pour celle de l'esprit, La Bruyère, XII.

    Manière de vivre polie, non sauvage ni farouche. Hélas?! je suis une biche au bois, éloignée de toute politesse?; je ne sais plus s'il y a une musique dans le monde, et si l'on rit, Sévigné, 15 juin 1680. Télémaque fut étonné de voir toute la campagne de Salente cultivée comme un jardin?: il en fut charmé, car il aimait naturellement les choses qui ont de l'éclat et de la politesse, Fénelon, Tél. XXII.

  • 3Manière d'agir, de parler civile et honnête, acquise par l'usage du monde. La politesse n'inspire pas toujours la bonté, l'équité, la complaisance, la gratitude?; elle en donne du moins les apparences, et fait paraître l'homme au dehors comme il devrait être intérieurement, La Bruyère, V. Il me semble que l'esprit de politesse est une certaine attention à faire que, par nos paroles et nos manières, les autres soient contents de nous et d'eux-mêmes, La Bruyère, ib. Il est vrai que les manières polies donnent cours au mérite, et le rendent agréable, et qu'il faut avoir de bien éminentes qualités pour se soutenir sans la politesse, La Bruyère, ib. Il [Vauban] méprisait cette politesse superficielle dont le monde se contente, et qui couvre souvent tant de barbarie, Fontenelle, Vauban. La politesse est à l'esprit Ce que la grâce est au visage?; De la bonté du c?ur elle est la douce image, Et c'est la bonté qu'on chérit, Voltaire, Stances, 28. Celui qui ne veut satisfaire qu'aux besoins de la nature, ne se morfond point à la porte des grands, n'essuie ni leurs regards dédaigneux, ni leur politesse insultante, Diderot, Claude et Nér. II, 1. Le peuple est ici plus bruyant qu'ailleurs?; dans la première classe des citoyens règnent cette bienséance qui fait croire qu'un homme s'estime lui-même, et cette politesse qui fait croire qu'il estime les autres, Barthélemy, Anach. ch. 20. Il avait des manières élégantes, une politesse facile et de bon goût, Staël, Corinne, I, 3. Une politesse froide, une conversation pleine de solidité, Genlis, Veillées du château t. III, p. 41, dans POUGENS.

    La politesse du c?ur, celle qui est inspirée par la bonté, par la cordialité. Il est bon, facile?; il a la politesse du c?ur, bien supérieure à celle des manières, Barthélemy, Anach. ch. 51.

  • 4Action conforme à la politesse. De toutes les obligations qu'on peut avoir à une belle âme, ces tendres attentions, ces secrètes politesses de sentiment sont les plus touchantes, Marivaux, Marianne, 3e part. J'ai dû à M. d'Alembert et à M. Diderot la politesse que j'ai eue pour eux?: il n'était pas juste que mon nom parût avant le leur, Voltaire, Lett. Panckoucke, 21 févr. 1770. Les hommes savent que les politesses qu'ils se font ne sont qu'une imitation de l'estime, Duclos, Consid. m?urs, 3.

    Faire politesse à quelqu'un, se montrer particulièrement civil à son égard. Déjà l'on me fait politesse, Déjà l'on m'attend au retour, Béranger, Hab. de cour.

    Brûler la politesse, s'esquiver sans dire adieu.

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Encyclopédie, 1re édition

POLITESSE, s. f. (Morale.) Pour découvrir l'origine de la politesse, il faudroit la savoir bien définir, & ce n'est pas une chose aisée. On la confond presque toujours avec la civilité & la flatterie, dont la premiere est bonne, mais moins excellente & moins rare que la politesse, & la seconde mauvaise & insupportable, lorsque cette même politesse ne lui prête pas ses agrémens. Tout le monde est capable d'apprendre la civilité, qui ne consiste qu'en certains termes & certaines cérémonies arbitraires, sujettes, comme le langage, aux pays & aux modes ; mais la politesse ne s'apprend point sans une disposition naturelle, qui à la vérité a besoin d'être perfectionnée par l'instruction & par l'usage du monde. Elle est de tous les tems & de tous les pays ; & ce qu'elle emprunte d'eux lui est si peu essentiel, qu'elle se fait sentir au-travers du style ancien & des coutumes les plus étrangeres. La flatterie n'est pas moins naturelle ni moins indépendante des tems & des lieux, puisque les passions qui la produisent ont toujours été & seront toujours dans le monde. Il semble que les conditions élevées devroient garantir de cette bassesse ; mais il se trouve des flatteurs dans tous les états, quand l'esprit & l'usage du monde enseignent à déguiser ce défaut sous le masque de la politesse, en se rendant agréable, il devient plus pernicieux ; mais toutes les fois qu'il se montre à découvert, il inspire le mépris & le dégoût, souvent même aux personnes en faveur desquelles il est employé : il est donc autre chose que la politesse, qui plaît toujours & qui est toujours estimée. En effet, on juge de sa nature par le terme dont on se sert pour l'exprimer, on n'y découvre rien que d'innocent & de louable. Polir un ouvrage dans le langage des artisans, c'est en ôter ce qu'il y a de rude & d'ingrat, y mettre le lustre & la douceur dont la matiere qui le compose se trouve susceptible, en un mot le finir & le perfectionner. Si l'on donne à cette expression un sens spirituel, on trouve de même que ce qu'elle renferme est bon & louable. Un discours, un sens poli, des manieres & des conversations polies, cela ne signifie-t-il pas que ces choses sont exemptes de l'enflure, de la rudesse, & des autres défauts contraires au bon sens & à la société civile, & qu'elles sont revêtues de la douceur, de la modestie, & de la justice que l'esprit cherche, & dont la société a besoin pour être paisible & agréable ? Tous ces effets renfermés dans de justes bornes, ne sont-ils pas bons, & ne conduisent-ils pas à conclure que la cause qui les produit ne peut aussi être qui bonne ? Je ne sai si je la connois bien, mais il me semble qu'elle est dans l'ame une inclination douce & bienfaisante, qui rend l'esprit attentif, & lui fait découvrir avec délicatesse tout ce qui a rapport avec cette inclination, tant pour le sentir dans ce qui est hors de soi, que pour le produire soi-même suivant sa portée ; parce qu'il me paroît que la politesse, aussi bien que le goût, dépend de l'esprit plutôt que de son étendue ; & que comme il y a des esprits médiocres, qui ont le goût très-sûr dans tout ce qu'ils sont capables de connoître, & d'autres très-élevés, qui l'ont mauvais ou incertain, il se trouve de même des esprits de la premiere classe dépourvus de politesse, & de communs qui en ont beaucoup. On ne finiroit point si on examinoit en détail combien ce défaut de politesse se fait sentir, & combien, s'il est permis de parler ainsi, elle embellit tout ce qu'elle touche. Quelle attention ne faut-il pas avoir pour pénétrer les bonnes choses sous une enveloppe grossiere & mal polie ? Combien de gens d'un mérite solide, combien d'écrits & de discours bons & savans qui sont fuis & rejettés, & dont le mérite ne se découvre qu'avec travail par un petit nombre de personnes, parce que cette aimable politesse leur manque ? Et au contraire qu'est-ce que cette même politesse ne fait pas valoir ? Un geste, une parole, le silence même, enfin les moindres choses guidées par elle, sont toujours accompagnées de graces, & deviennent souvent considérables. En effet, sans parler du reste, de quel usage n'est pas quelquefois ce silence poli, dans les conversations même les plus vives ? c'est lui qui arrête les railleries précisément au terme qu'elles ne pourroient passer sans devenir piquantes, & qui donne aussi des bornes aux discours qui montreroient plus d'esprit que les gens avec qui on parle n'en veulent trouver dans les autres. Ce même silence ne supprime-t-il pas aussi fort à propos plusieurs réponses spirituelles, lorsqu'elles peuvent devenir ridicules ou dangereuses, soit en prolongeant trop les complimens, soit en évitant quelques disputes ? Ce dernier usage de la politesse la releve infiniment, puisqu'il contribue à entretenir la paix, & que par-là il devient, si on l'ose dire, une espece de préparation à la charité. Il est encore bien glorieux à la politesse d'être souvent employée dans les écrits & dans les discours de morale, ceux mêmes de la morale chrétienne, comme un véhicule qui diminue en quelque sorte la pesanteur & l'austérité des préceptes & des corrections les plus séveres. J'avoue que cette même politesse étant profanée & corrompue, devient souvent un des plus dangereux instrumens de l'amour-propre mal reglé ; mais en convenant qu'elle est corrompue par quelque chose d'étranger, on prouve, ce me semble, que de sa nature elle est pure & innocente.

Il ne m'appartient pas de décider, mais je ne puis m'empêcher de croire que la politesse tire son origine de la vertu, qu'en se renfermant dans l'usage qui lui est propre, elle demeure vertueuse ; & que lorsqu'elle sert au vice, elle éprouve le sort des meilleures choses dont les hommes vicieux corrompent l'usage. La beauté, l'esprit, le savoir, toutes les créatures en un mot, ne sont-elles pas souvent employées au mal, & perdent elles pour cela leur bonté naturelle ? Tous les abus qui naissent de la politesse n'empêchent pas qu'elle ne soit essentiellement un bien, tant dans son origine que dans les effets, lorsque rien de mauvais n'en altere la simplicité.

Il me semble encore que la politesse s'exerce plus fréquemment avec les hommes en général, avec les indifférens, qu'avec les amis, dans la maison d'un étranger que dans la sienne, sur-tout lorsqu'on y est en famille, avec son pere, sa mere, sa femme, ses enfans. On n'est pas poli avec sa maîtresse ; on est tendre, passionné, galant. La politesse n'a guere lieu avec son pere, avec sa femme ; on doit à ces êtres d'autres sentimens. Les sentimens vifs, qui marquent l'intimité, les liens du sang, laissent donc peu de circonstances à la politesse. C'est une qualité peu connue du sauvage. Elle n'a guere lieu au fond des forêts, entre des hommes & des femmes nuds, & tout entiers à la poursuite de leurs besoins ; & chez les peuples polices, elle n'est souvent que la démonstration extérieure d'une bienfaisance qui n'est pas dans le c?ur.

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Étymologie de « politesse »

Ital. pulitezza, de pulilo, poli.

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(Date à préciser) De l'italien politezza (« propreté »), de polito (« propre »), du latin politus (« lisse »).
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