Citations sur sat. ix.

De la prose Que l'art lime et relime

En vain contre le Cid un ministre se ligue ; Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue

Alors qu'une oeuvre brille, et d'art et de science, La verve quelquefois s'égare en la licence

Rien n'apaise un lecteur toujours tremblant d'effroi, Qui voit peindre en autrui ce qu'il remarque en soi

Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce, Il ne gagnera rien sur ce juge irrité

Avant lui [Boileau] Juvénal avait dit en latin Qu'on est assis à l'aise aux sermons de Cotin

Alidor, dit un fourbe, il est de mes amis ; Je l'ai connu laquais avant qu'il fût commis

Ainsi parle un esprit languissant de mollesse

Moi qui n'ai ni l'esprit ni l'haleine assez forte Pour te suivre de près et te servir d'escorte, Je me contenterai, sans me précipiter, D'admirer ton labeur, ne pouvant l'imiter

Cependant leur savoir ne s'étend seulement Qu'à regratter un mot, douteux au jugement

Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce ; Il ne gagnera rien sur ce juge irrité, Qui lui fait son procès de pleine autorité

Quel démon vous irrite et vous porte à médire ?

Il [un mauvais auteur] ne gagnera rien sur ce juge irrite [le lecteur] Qui lui fait son procès de pleine autorité

Irai-je, de sang-froid et sans être amoureux, Pour quelque Iris en l'air faire le langoureux ?

Ils [les poëtes trop châtiés] rampent bassement, faibles d'inventions

....Cotin nous peut-il nuire, Et par ses cris enfin que saurait-il produire ? Interdire à mes vers, dont peut-être il fait cas, L'entrée aux pensions où je ne prétends pas ?

Traiter en vos écrits chaque vers d'attentat, Et d'un mot innocent faire un crime d'État

La satire, en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile.... Elle seule, bravant l'orgueil et l'injustice, Va jusques sous le dais faire pâlir le vice

Vous les verrez bientôt, féconds en impostures, Amasser contre vous des volumes d'injures

Le Jonas [nom d'un poëme] inconnu sèche dans la poussière

Tous les jours, à la cour, un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité

Écrive qui voudra ; chacun à ce métier Peut perdre impunément de l'encre et du papier

Le Jonas inconnu sèche dans la poussière ; Le David imprimé n'a point vu la lumière

Dès que l'impression fait éclore un poëte, Il est esclave né de quiconque l'achète

Vous les verrez bientôt, féconds en impostures, Amasser contre vous des volumes d'injures