Citations sur sat. ix.

Vous vous flattez peut-être en votre vanité D'aller comme un Horace à l'immortalité

Et, dans mon cabinet assis au pied des hêtres, Faire dire aux échos des sottises champêtres

Je laisse aux doucereux ce langage affecté, Où s'endort un esprit de mollesse hébété

Ces femmes.... Parmi leur point coupé tendent leurs hameçons

Moi qui n'ai ni l'esprit, ni l'haleine assez forte, Pour te suivre de près

Quoi ! pour un maigre auteur que je glose en passant

Et toute leur beauté ne gît qu'en l'ornement

Ces femmes.... Qui gentes en habits et sades en façons

Il semble en leurs discours hautains et généreux....

Gardez-vous, dira l'un, de cet esprit critique

Et déjà vous croyez dans vos rimes obscures Aux Saumaises futurs préparer des tortures

Et qu'ont produit mes vers de si pernicieux Pour armer contre moi tant d'auteurs furieux ?

Et par l'espoir du gain votre muse animée Vendrait au poids de l'or une once de fumée

Vous verriez tous les ans fructifier vos vers

L'on se couvre d'un froc pour tromper le jaloux

Est-ce donc là médire ou parler franchement ?

Qui vous a pu souffler une si folle audace ?

Et pour calmer enfin tous ces flots d'ennemis

Un poëme insipide et sottement flatteur Déshonore à la fois le héros et l'auteur

Vous vous flattez peut-être, en votre vanité, D'aller comme un Horace à l'immortalité

La satire en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile

Il [Ronsard] avait le cerveau fantastique et rétif

Et qu'à moins d'être au rang d'Horace ou de Voiture, On rampe dans la fange avec l'abbé de Pure

Desportes n'est pas net, Dubellay trop facile

L'amant juge sa dame un chef-d'oeuvre ici-bas, Encore qu'elle n'ait sur soi rien qui soit d'elle.... Qu'elle ente en son palais ses dents tous les matins