Citations sur georg. i

Un docile ruisseau, qui sur un lit pierreux Tombe, écume, et, roulant avec un doux murmure, Des champs désaltérés ranime la verdure

Qu'un soc longtemps rouillé brille dans le sillon

Les torrents bondissants précipitent leur onde, Et des mers en courroux le noir abîme gronde

Quelquefois de l'orage avant-coureur brûlant, Des cieux se précipite un astre étincelant.... Tantôt on voit dans l'air des feuilles voltiger, Et la plume en tournant sur les ondes nager

Que je plains les nochers, lorsqu'aux prochains rivages, Les plongeons effrayés, avec des cris sauvages, Volent du sein de l'onde !

Ses greniers crouleront sous leur charge pesante

Au dixième croissant de la lune nouvelle, On peut du fier taureau dompter le front rebelle

Mais gardez d'enfoncer le coutre trop avant

Dirai-je à quels désastres De l'automne orageux nous exposent les astres ?

Tantôt court sur la plage un long mugissement, Et les noires forêts murmurent sourdement

La terre obéissante et les flots étonnés Par la rame et le soc déjà sont sillonnés

Vois-tu ce laboureur, constant dans ses travaux, Traverser ses sillons par des sillons nouveaux ?

J'ai vu dans le marc d'huile et dans une eau nitrée Détremper la semence avec soin préparée

Le Scorpion brûlant déjà loin d'Érigone S'écarte avec respect, et fait place à ton trône [d'Auguste]

Quand César expira, plaignant notre misère, D'un nuage sanglant tu [soleil] voilas ta lumière

Promener sur les eaux leur troupe vagabonde, Se plonger dans leur sein, reparaître sur l'onde, S'y replonger encore, et par cent jeux divers Annoncer les torrents suspendus dans les airs

De leurs ongles de fer on arme les râteaux

Un jour le laboureur, dans ces mêmes sillons, Où dorment les débris de tant de bataillons, Heurtant avec le soc leur antique dépouille, Trouvera sous ses pas des dards rongés de rouille, Entendra retentir les casques des héros, Et d'un oeil effrayé contemplera leurs os

Aux deux côtés du soc de larges orillons En écartant la terre exhaussent les sillons

Astres qui, poursuivant votre course ordonnée, Conduisez dans les cieux la marche de l'année

Dans ces riches vallons la moisson jaunira, Sur ces coteaux riants la grappe noircira

Nocher, ployez la voile, et redoublez vos voeux

... Ou d'une agile main Promener la navette errante sur le lin

Et qu'enfin tout ce bois, éprouvé par les feux, Se durcisse à loisir sur ton foyer fumeux

Tantôt son bras actif desséchant les marais, De leurs dormantes eaux délivre les guérets