Citations sur delille.

En cercles redoublés De son corps sinueux les replis sont roulés

Dans ses traits doux et fiers une mâle beauté Semblait joindre la grâce à la sévérité

Qui tombe sans frayeur se relève intrépide

Revêts la forme humaine et deviens l'homme-Dieu

Quoi ! ton or t'importune ? ô richesse impudente ! Pourquoi donc près de toi cette veuve indigente, Ces enfants dans leur fleur desséchés par la faim, Et ces filles sans dot, et ces vieillards sans pain ?

....Chaque sens par un heureux concours Prête aux sens alliés un mutuel secours

Les ans, les mois, les jours, par une sage loi, Tout revient ; mais le jour ne revient pas pour moi [Milton aveugle]

Tantôt l'affreux hibou, seul au sommet des toits, Traîne en accents plaintifs son effrayante voix

De la peine au bonheur délicate nuance, Ce n'est point le plaisir, ce n'est plus la souffrance

Et le mercure enfin, qui, connu par son poids, En globules roulants glisse et fuit sous nos doigts

Il [le fleuve] vient, il se partage en fertiles rigoles ; Ses limpides filets sont autant de pactoles

Eh ! quel bien, dites-moi, vaut le charme suprême D'obéir à son âme et de plaire à soi-même ?

On pardonne les maux, mais non pas les injures

Ces vers miraculeux Qui, citoyens obscurs de notre grand domaine, Rivalisent d'adresse avec la race humaine

Ainsi le peintre unit de nuance en nuance La teinte qui finit à celle qui commence

Après un long exil, le bonheur doit venir ; Supportez le présent, espérez l'a venir

D'autres assez longtemps ont chanté les guerriers, La valeur romanesque et les vieux chevaliers

Et la froide réserve au visage boudeur

[Le maître d'école de village] Connaît les lunaisons, prophétise l'orage

Le pourpre éblouissant, le tendre azur des cieux, Le blanc pur et le vert, sont le charme des yeux

Que la vigne en rampant gagne ces colonnades, Monte à ces chapiteaux et pende à ces arcades

Le sort fait les parents, le choix fait les amis

Son temple se relève et ses fêtes renaissent

Tant le voile et l'obstacle ont un charme suprême, Par qui tout s'embellit, jusqu'à la beauté même

Et soudain Tous les pieds des chevaux qu'un même ordre rassemble Vont tombant, remontant et retombant ensemble, Et, d'un essor égal battant le champ poudreux, D'un tourbillon de sable obscurcissent les cieux