Citations sur delille.

Le pourpre éblouissant, le tendre azur des cieux, Le blanc pur et le vert, sont le charme des yeux

Est-il quelque mortel, à son heure suprême, Qui n'expire appuyé sur le mortel qu'il aime ?

Du monde rajeuni l'aspect délicieux

Et mes pensers, nourris dans l'ombre solennelle, Deviennent grands, profonds, majestueux comme elle

Un sol maigre est celui qui, prompt à se dissoudre, Sitôt qu'on l'a touché, tombe réduit en poudre

Ainsi l'ancre s'attache où paissaient les troupeaux, Ainsi roulent des chars où voguaient des vaisseaux

César pleure à l'aspect du buste d'Alexandre ; Pleurs affreux, que de sang vous avez fait répandre !

De la peine au bonheur délicate nuance, Ce n'est point le plaisir, ce n'est plus la souffrance

Tant le voile et l'obstacle ont un charme suprême, Par qui tout s'embellit, jusqu'à la beauté même

Quoi ! ton or t'importune ? ô richesse impudente ! Pourquoi donc près de toi cette veuve indigente, Ces enfants dans leur fleur desséchés par la faim, Et ces filles sans dot, et ces vieillards sans pain ?

Froids, monotones, morts, du fer qui les mutile Ils [les arbres taillés en ifs] semblent avoir pris la roideur immobile

Tel, au sein de la nuit et de la forêt sombre, L'oiseau mélodieux chante caché dans l'ombre

Et le nitre irascible, irrité par les feux, Ébranle au loin les airs, et la terre, et les cieux

Tel est l'arrêt du sort, tout marche à son déclin

D'autres assez longtemps ont chanté les guerriers, La valeur romanesque et les vieux chevaliers

Il [le fleuve] vient, il se partage en fertiles rigoles ; Ses limpides filets sont autant de pactoles

J'aimais à voir les bois battus par les tempêtes Abaisser tour à tour et redresser leurs têtes

Le terrible ouragan mugit, part et s'élance, La ruine le suit et l'effroi le devance

Plus loin un suc pierreux, distillé dans leurs veines, Incruste lentement des forêts souterraines

Son temple se relève et ses fêtes renaissent

Ainsi fut adopté par la moitié du monde Le riz, fils de la terre et nourrisson de l'onde

Eh ! quel bien, dites-moi, vaut le charme suprême D'obéir à son âme et de plaire à soi-même ?

Les bois peuvent s'offrir sous des aspects sans nombre ; Ici des troncs pressés rembruniront leur ombre, Là....

Dès que le désespoir peut retrouver des larmes, à la mélancolie il vient les confier, Pour adoucir sa peine et non pour l'oublier

Quelques pleurs.... Versés par le regret, et séchés par la rage