Citations sur brit. i 1

Enfin Néron naissant A toutes les vertus d'Auguste vieillissant

Errant dans le palais sans suite et sans escorte, La mère de César veille seule à sa porte

L'impatient Néron cesse de se contraindre ; Las de se faire aimer, il veut se faire craindre

Rome depuis trois ans par ses soins gouvernée Au temps de ses consuls croit être retournée

Mon coeur même en conçut un malheureux augure

L'ingrat d'un faux respect colorant son injure

Albine, il ne faut pas s'éloigner un moment

Que m'importe, après tout, que Néron plus fidèle D'une longue vertu laisse un jour le modèle ?

Ou plutôt n'est-ce point que sa malignité [de Néron] Punit sur eux l'appui que je leur ai prêté ?

Que m'importe, après tout, que Néron plus fidèle D'une longue vertu laisse un jour le modèle ?

Quoi qu'il en soit, Néron, d'aussi loin qu'il me vit, Laissa sur son visage éclater son dépit

Las de se faire aimer, il veut se faire craindre

De quel nom cependant pouvons-nous appeler L'attentat que le jour vient de nous révéler ?

Et que derrière un voile, invisible et présente, J'étais de ce grand corps [le sénat] l'âme toute-puissante

Mais tout, s'il est ingrat, lui parle contre moi

Britannicus le gêne, Albine ; et chaque jour Je sens que je deviens importune à mon tour

L'on n'implore plus Que le nom de Sénèque et l'appui de Burrhus

L'impatient Néron cesse de se contraindre ; Las de se faire aimer, il veut se faire craindre

Je lis sur son visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sauvage

Auguste votre aïeul honora moins Livie

Je vois mes honneurs croître et tomber mon crédit

Rome, depuis trois ans par ses soins gouvernée, Au temps de ses consuls croit être retournée

Britannicus le gêne, Albine ; et chaque jour Je sens que je deviens importune à mon tour

Ce jour, ce triste jour frappe encor ma mémoire

Néron devant sa mère a permis le premier Qu'on portât des faisceaux couronnés de laurier