Citations sur delille.

J'ai vu, j'en tremble encor, tomber ces fiers esprits, Phalange sur phalange, et débris sur débris

César pleure à l'aspect du buste d'Alexandre ; Pleurs affreux, que de sang vous avez fait répandre !

Et d'une horrible toux les accès violents Étouffent l'animal qui s'engraisse de glands

Dans ses traits doux et fiers une mâle beauté Semblait joindre la grâce à la sévérité

En cercles redoublés De son corps sinueux les replis sont roulés

Ainsi l'ancre s'attache où paissaient les troupeaux, Ainsi roulent des chars où voguaient des vaisseaux

L'être que Dieu fit nu dut inventer les arts, Il file ses habits, il bâtit des remparts

Ainsi fut adopté par la moitié du monde Le riz, fils de la terre et nourrisson de l'onde

....Tout couverts d'horribles meurtrissures

Ainsi, de mille objets en silence nourris, Mes vers coulent sans peine, et ma plume féconde Reproduit dans mes chants les merveilles du monde

La tristesse, à son tour, par de plus fortes ombres Rembrunit ses couleurs et ses nuances sombres

Là, la paille docile, Prend mille aspects nouveaux sous une main agile

Ô mer, terrible mer, quel homme à ton aspect Ne se sent pas saisi de crainte et de respect ! De quelle impression tu frappas mon enfance !

Voyez-vous, à l'aspect d'une médaille antique, Palpiter du vieux temps l'amateur fanatique ?

Tel, au sein de la nuit et de la forêt sombre, L'oiseau mélodieux chante caché dans l'ombre

Cet océan de feux [de l'enfer] Qui, brûlant tristement sous ces voûtes funèbres, Sans répandre le jour, laissent voir les ténèbres

Il [le fleuve] vient, il se partage en fertiles rigoles ; Ses limpides filets sont autant de pactoles

La nouveauté qui suit, vieillit la nouveauté

D'autres assez longtemps ont chanté les guerriers, La valeur romanesque et les vieux chevaliers

Aux rives du Silare, où des forêts d'yeuses Prolongent dans les champs leurs ombres ténébreuses

Et le mercure enfin, qui, connu par son poids, En globules roulants glisse et fuit sous nos doigts

De la peine au bonheur délicate nuance, Ce n'est point le plaisir, ce n'est plus la souffrance

Tantôt au fond des bois, à l'entour du vieux tronc, Il [le boa] enlace sa queue et redresse son front

À ses rameaux féconds pend un fruit que colore Un or pur où se joint la pourpre de l'aurore

Froids, monotones, morts, du fer qui les mutile Ils [les arbres taillés en ifs] semblent avoir pris la roideur immobile