Citations sur guillaume amfrye de chaulieu

Ce n'est qu'un paisible sommeil, Que, par une conduite sage, La loi de l'univers engage à n'avoir jamais de réveil

Toi seule ranimas par d'inconnus efforts D'une machine presque usée Les mouvements et les ressorts

Pour toi qu'un teint vif et fleuri Et la perruque bien poudrée Flattent d'être le favori Encor de quelque mijaurée, Goûte l'erreur des passions

La belle sut de la beauté le prix, Si que bientôt, nouvelle Cythérée, Paris la vit en ses murs admirée

Que c'est un dangereux poison, Qu'une délicate louange ! Hélas ! qu'aisément il dérange Le peu que l'on a de raison !

D'où venez-vous, de fleurs la tête couronnée, Avec ce nuptial atour ?

On sent la vapeur légère Déjà de maint vin nouveau, Qui, tout sortant du berceau, Petille dans la fougère Et menace le cerveau

Philomèle, au fond des forêts, Toujours de ses malheurs outrée.... Se plaignait à vous des affronts Que lui fit l'insolent Térée

Ce peuple imitateur, ce singe de la cour A commencé depuis un jour D'humilier enfin l'orgueil de ses coiffures ; Mainte courte beauté s'en plaint, gronde, tempête, Et, pour se rallonger consultant les devins, Apprend d'eux qu'on retrouve en haussant ses patins La taille que l'on perd en abaissant la tête

Elle qui, dans son enjouement, Sans être obscure ni caustique, Saurait bien faire une réplique Aux rébus de vos campagnards, Qu'on voit à leur style rustique, N'avoir rien lu que des Ronsards

L'avenir sur mon front n'excite aucun nuage, Et, bien loin de craindre la mort, Tant de fois battu par l'orage, Je la regarde comme un port Où je n'essuierai plus tempête ni naufrage

Malade en état si piteux, Direz-vous, est inguérissable ; Et puis, que faire d'un goutteux ? La goutte est un mal incurable

Bonne ou mauvaise santé Fait notre philosophie

Quand d'une amoureuse piqûre Nous sentons les émotions

Esprit que je hais et qu'on aime, Avec douleur je m'aperçoi, Pour écrire contre toi-même, Qu'on ne peut se passer de toi

Pour te peindre ce grand revers Qui trompa notre espoir frivole Et mit nos projets à l'envers

Tu verras que celui qui si maussadement Fit parler Catulle et Lesbie N'est pas cet aimable génie Qui fit ce voyage charmant, Mais quelqu'un de l'académie

Car se trouver parmi petits naquets, Quand chacun d'eux à votre honneur s'apprête à rimailler bien ou mal leurs caquets, Point ne convient à tout homme de tête

Rendre à mon sang glacé son ancienne chaleur, à mon corps, à mes sens leur première vigueur, Et d'esprits tout nouveaux réchauffer ma pensée

Mais mon injustice est extrême De me plaindre du goût que la cour a pour vous. Est-ce à moi d'en être jaloux, Lorsque, si j'étais roi, j'en userais de même ?

Les dames portaient vertugade, Les chevaliers collet monté, Pourpoint de satin à taillade, Et longues dagues au côté

Et cette longanimité Dont j'ai lutté contre l'envie

Il faut avouer ma faiblesse ; je n'ai pu tenir contre le pâté de perdrix dont vous m'annoncez l'agréable arrivée par votre lettre

Et là d'une facile veine, Le chevalier chansonnera Quiconque le méritera

Rimeurs en état si piteux Ne doivent rompre le silence ; Car d'un corps faible et langoureux L'esprit ressent la décadence