Citations sur lamart.

Je ne veux pas salir mes pieds dans les chemins Où s'embourbe en marchant le troupeau des humains

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir

Les poëtes ont dit qu'avant sa dernière heure En sons harmonieux le doux cygne se pleure

Toi qui dis aux forêts : répondez au zéphyre ! Aux ruisseaux : murmurez d'harmonieux accords ! Aux torrents : mugissez ! à la brise : soupire ! à l'océan : gémis en mourant sur tes bords !

Pendant mon sommeil, si ta main De mes jours déliait la trame, Céleste moitié de mon âme, J'irais m'éveiller dans ton sein

Ici viennent mourir les derniers bruits du monde

Je crus voir devant moi Un de ces champions des vérités nouvelles Que les anges de Dieu servaient, couvaient des ailes, Et qui, nourris déjà du pain caché du fort, Exultaient du supplice et vivaient de leur mort

Rougis plutôt, rougis d'envier au vulgaire Le stérile repos dont son coeur est jaloux

Sous ce jour sans rayon [une nuit étoilée], plus serein qu'une aurore, à l'oeil contemplatif la terre semble éclore

Une levrette blanche, au museau de gazelle, Au poil ondé de soie, au cou de tourterelle

Quand, ta main approchant de tes lèvres mi-closes Le tuyau de jasmin vêtu d'or effilé, Ta bouche, en aspirant le doux parfum des roses, Fait murmurer l'eau tiède au fond du narguilé

[Mer] sur quelque plage Que tu me fasses dériver....

Qu'importe ce vain flux d'opinions mortelles Se brisant l'une l'autre en vagues éternelles ?

[Durant la nuit] Un silence pieux s'étend sur la nature

Comme un jouet vivant ta droite m'a saisi

Silencieux réduit [une bibliothèque], où des rayons de bois, Par l'âge vermoulus....

Ce nom [du Créateur], caché depuis sous la rouille des âges, En traits plus éclatants brillait sur tes ouvrages

Les lames de la mer qui apportent et remportent les coquillages bruissants

Voilà l'errante hirondelle Qui rase du bout de l'aile L'eau dormante des marais

....Le char de l'automne au penchant de l'année Roule déjà poussé par la main des hivers

Et tandis que le vice, amoureux des ténèbres, Ferme les yeux au jour et regrette la nuit

L'Épirote au front chauve, L'Étolien couvert d'une saie au poil fauve

L'air ambiant et pur semblait s'être adouci, Quelques oiseaux posaient sur le givre durci

Ces lieux de nos bonheurs et de nos désespoirs, Où le drame divin de tout notre jeune âge Avait à chaque site attaché son image

Il voyait chaque jour sur la terre arrosée, L'aurore se dissoudre en perles de rosée, Les bois se revêtir de leurs manteaux flottants