Citation il leur fallait
Découvrez une citation il leur fallait - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase il leur fallait issus de livres, discours ou entretiens.
Une Sélection de 40 citations et proverbes sur le thème il leur fallait.
40 citations
J'ai pensé à leur rencontre. J'ai frotté mes parents comme du cuivre ancien pour en effacer le noir. Redressé leur têtes, aminci leurs corps, rallumé leurs yeux. Ils avaient dû s'aimer l'espace d'un instant, quand ils avaient tournoyé sous les lampions du 14 juillet, à moins qu'ils ne soient restés fixes pendant que le reste se mettait à tourner. Ton père était beau, avait dit ma mère, et il était doux, et il dansait comme un dieu. J'ai pensé à leur rencontre mille fois, le plus souvent la nuit, quand j'avais l'impression d'étouffer. Il fallait qu'ils se soient aimés, sinon quelle raison j'avais d'exister, moi, de respirer, de prendre la place d'un autre ? Mais alors, il était parti où, cet amour ? Je l'ai cherché sous mon lit, dans les murs froids, dans la forêt, dans les yeux de ma mère puis dans ceux d'autres femmes, et j'ai fini par comprendre qu'il s'était changé en pierre. Elle avait dû rouler quelque part, passer par le trou d'une poche, et peut-être même qu'ils l'avaient un peu cherchée, mais va-t'en retrouver une pierre dans la caillasse du monde.
Les rares nuits où l'Alarm n'avait pas sonné, la prévoyance du chef de camp remplaçait les alertes par des appels, parfaitement inutiles puisqu'ils doublaient ceux qui nous rassemblaient sur la place au retour du travail. Vers onze heures du soir, quand, rassurés par le silence et rompus de fatigue, nous étions enfin endormis, les cris des Stubendienste interrompaient notre repos. Il fallait s'habiller comme les autres nuits, gagner l'Appelplatz, s'aligner, immobiles, au garde-à-vous, attendre le signal de la dislocation. L'hiver, quand la neige tombait ou que soufflait le vent glacé du nord, l'appel se prolongeait deux ou trois, quelquefois cinq heures. Là, sous les faisceaux jaunes et glacés des projecteurs, douze mille hommes grelottants regardaient tomber les morts, sans qu'il leur fût permis de faire un geste, de se pencher sur eux, de leur dire un dernier adieu.
Désormais, une généalogie bien claire, sans aucun trou douteux, imposait à tous le plus haut des respects […]. [Leur caste] était aussi liée par la culture méticuleuse de l'idée de survivre dans l'océan nègre menaçant de toute part. […] Les nègres étaient leurs frères mais jamais leurs beaux-frères, et malheur à celui d'entre eux qui enfreignait la règle. […] Aujourd'hui, il fallait savoir se marier, et marier ses enfants, seul moyen d'évoluer dans les strates de la caste, […] quitter l'absence de nom pour un nom très ancien, et quitter la jeunesse pour la poussière magique des familles séculaires.
Selon moi, les mots sont des accumulateurs d’énergie. Chaque fois que l’on prononce un mot, on a affaire à une épaisseur. Derrière le sens actuel d’un terme, il y a une succession de sens qui ont évolué. Prenons le «pare-brise». Le mot existait avant l’automobile et désignait un accessoire de mode qui permettait aux dames de protéger leur visage du soleil et du vent. Or à leurs prémices, les automobiles étaient ouvertes. Il fallait les couvrir. On a donc réfléchi à un mot qui évoque quelque chose de transparent. C’est ainsi que l’on a pensé au « pare-brise ».
Je me sentais timide, devant cet enfant qu'il fallait embrasser. Il m'inspirait, non pas de la tendresse, ni même de l'affection, mais une grande pitié, car on ne sait jamais, devant les nouveau-nés, quelle raison de pleurer leur fournira l'avenir.
La vie leur avait appris à tous qu'il fallait craindre ceux qui ont peur, parce que c'est la peur qui pousse à accomplir les pires infamies.
Ah! la «bonne continuation» proférée après chaque plat par les maîtres d'hôtel comme s'il leur fallait conjurer le mauvais sort qui menace le convive à travers les champignons toxiques, les vaches folles et les serveurs maladroits.
L'amitié, à l'en croire était toujours la même, vivante comme une fleur sous la neige. Il ne fallait pas perdre confiance. Mais au lieu de me gonfler d'espoir et de me colorer, je m'étiolais faute d'amour.
Il paraît qu'il y a dans le cerveau des femmes une case de moins, et, dans leur coeur, une fibre de plus que chez les hommes. Il fallait une organisation particulière, pour les rendre capables de supporter, soigner, caresser des enfants.
Pour ne pas désespérer complètement des hommes qui m’entouraient alors, il me fallait faire abstraction de leurs façons et de leur vie, et ne retenir que les raisons de leur déchéance. Alors je pouvais supporter ce spectacle sans découragement, alors ce n’étaient plus les hommes qui ressortaient de tous ces tableaux du malheur et du désespoir, de l’ordure et de la dépravation, mais les tristes résultats de tristes lois. Cependant, ayant moi-même bien du mal à vivre, j’étais gardé de capituler en quelque pitoyable sentimentalité à la vue des produits, résultat final de ce processus de dégradation. Non, ce n’est pas ainsi qu’il fallait le concevoir. Et il m’apparaissait que, seul, un double chemin pouvait conduire à l’amélioration de cet état :
Établir des bases meilleures de notre développement en s’inspirant d’un profond sentiment de responsabilité sociale.
Anéantir avec une décision brutale les rejetons non améliorables.Il fallait lui trouver une place. Existait-il des organismes, des instituts, des maisons spéciales ? demandèrent les parents. Très peu. Leur pays voulait du solide, du bon rouage. Il n’aimait pas les différents. Il n’avait rien prévu pour eux. Les écoles leur fermaient la porte, les transports n’étaient pas équipés, la voirie était un piège. Le pays ignorait que, pour certains, la volée de marches, le rebord et le trou valaient pour falaise, muraille et gouffre. Alors, un endroit dédié aux inadaptés…
Les témoignages recueillis près de mes camarades sortis des autres camps confirment l'impression qui, dès l'abord m'avait frappée à Neuengamme. Le traitement que nous infligeaient les S.S. était la mise en oeuvre d'un plan concerté en haut lieu. Il pouvait comporter des raffinements, des embellissements, des fioritures, dus à l'initiative, aux fantaisies, aux goûts du chef de camp : le sadisme a des nuances. Le dessein général était déterminé. Avant de nous tuer ou de nous faire mourir, il fallait nous avilir. Par une double entreprise, physique et morale. L'intention ne laissait aucun doute. Elle trouvait sa source dans la haine de l'Homme.(...) Les douze mille hommes jetés à Neuengamme de tous les coins de l'Europe se trouvaient confondus, semblables, égaux, une simple chair anonyme ; rien de singulier ne subsistait en eux, sinon, cousue sur leurs loques, l'initiale de leur nation, qui permettait de séparer les compatriotes pour aggraver la solitude.
Ceux qui prétendaient qu'il fallait en finir avec les ghettos, et mélanger les pauvres avec les riches, dans les mêmes quartiers, ne résolvaient rien : leur méthode ne diminuait en rien le nombre de pauvres, elle permettait simplement de mieux les dissimuler.
Cent millions d'années et un jour (2019) de Jean-Baptiste Andrea
Références de Jean-Baptiste Andrea - Biographie de Jean-Baptiste Andrea
Plus sur cette citation >> Citation de Jean-Baptiste Andrea (n° 172182) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
L'homme et la bête (1947) de Louis Martin-Chauffier
Références de Louis Martin-Chauffier - Biographie de Louis Martin-Chauffier
Plus sur cette citation >> Citation de Louis Martin-Chauffier (n° 163279) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Texaco (1992) de Patrick Chamoiseau
Références de Patrick Chamoiseau - Biographie de Patrick Chamoiseau
Plus sur cette citation >> Citation de Patrick Chamoiseau (n° 163335) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Interview Le Figaro, le 3 novembre 2019 de Alain Rey
Références de Alain Rey - Biographie de Alain Rey
Plus sur cette citation >> Citation de Alain Rey (n° 171170) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Alexis ou le Traité du vain combat (1929) de Marguerite Yourcenar
Références de Marguerite Yourcenar - Biographie de Marguerite Yourcenar
Plus sur cette citation >> Citation de Marguerite Yourcenar (n° 88732) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Corps à l'écart (2014) de Elisabetta Bucciarelli
Références de Elisabetta Bucciarelli - Biographie de Elisabetta Bucciarelli
Plus sur cette citation >> Citation de Elisabetta Bucciarelli (n° 144794) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Mille et une pensées (2005) de Philippe Bouvard
Références de Philippe Bouvard - Biographie de Philippe Bouvard
Plus sur cette citation >> Citation de Philippe Bouvard (n° 62711) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Solitude ma mère (1995) de Marie Louise Taos Amrouche
Références de Marie Louise Taos Amrouche - Biographie de Marie Louise Taos Amrouche
Plus sur cette citation >> Citation de Marie Louise Taos Amrouche (n° 126107) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795) de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort
Références de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort - Biographie de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort
Plus sur cette citation >> Citation de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (n° 104791) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Mein Kampf (1924), Adolf Hitler, éd. La Bibliothèque électronique du Québec, coll. « Polémique et propagande » de Adolf Hitler
Références de Adolf Hitler - Biographie de Adolf Hitler
Plus sur cette citation >> Citation de Adolf Hitler (n° 172411) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
S'adapter (2021) de Clara Dupont-Monod
Références de Clara Dupont-Monod - Biographie de Clara Dupont-Monod
Plus sur cette citation >> Citation de Clara Dupont-Monod (n° 173508) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
L'homme et la bête (1947) de Louis Martin-Chauffier
Références de Louis Martin-Chauffier - Biographie de Louis Martin-Chauffier
Plus sur cette citation >> Citation de Louis Martin-Chauffier (n° 163284) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Gravé dans le sable de Michel Bussi
Références de Michel Bussi - Biographie de Michel Bussi
Plus sur cette citation >> Citation de Michel Bussi (n° 159489) - Ajouter à mon carnet de citations
Notez cette citation :
Votre commentaire sur ces citations
Contribuer
Thèmes populaires +
Autres belles citations et proverbes sur il leur fallait
Toutes les citations sur il leur fallait Citation sur il Citations courtes il
Etendez votre recherche avec le dictionnaire des définitions
Liens
