Citations sur sat. ix.

Quelle verve indiscrète, Sans l'aveu des neufs soeurs, vous a rendu poëte

Et dessous une aumusse L'ambition, l'amour, l'avarice se musse

Et dans mon cabinet assis aux pieds des hêtres, Faire dire aux échos des sottises champêtres

Assez et trop longtemps ma lâche complaisance De vos jeux criminels a nourri l'insolence

La satire, en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile

Que si tous mes efforts ne peuvent réprimer Cet ascendant malin qui vous force à rimer

Et dessous une aumusse, L'ambition, l'amour, l'avarice se musse

Ma muse en l'attaquant, charitable et discrète, Sait de l'homme d'honneur distinguer le poëte

Sentiez-vous, dites-moi, ces violents transports Qui d'un esprit divin font mouvoir les ressorts ?

Ronsard, en son métier, n'était qu'un apprenti

Phébus a-t-il pour vous aplani le Parnasse ?

Ils veulent déterrer les Grecs du monument, Les Latins, les Hébreux et toute l'antiquaille, Et leur dire en leur nez qu'ils n'ont rien fait qui vaille

Et par l'espoir du gain votre muse animée Vendrait au poids de l'or une once de fumée

Mais, Rapin, à leur goût, si les vieux sont profanes, Si Virgile, le Tasse et Ronsard sont des ânes

Et passant du Jourdain les ondes alarmées, Cueillir mal à propos les palmes idumées

Nul aiguillon divin n'élève leur courage

Dans vos discours chagrins plus aigre et plus mordant Qu'une femme en furie ou Gauthier en plaidant

De rubans piolés s'agencent proprement

Ces femmes jolies, Qui par les affiquets se rendent embellies

Je laisse aux doucereux ce langage affété

Vous ferez-vous toujours des affaires nouvelles ?

Voilà jouer d'adresse et médire avec art

De rubans piolés [ils] s'agencent proprement

C'est un homme d'honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu'il a pris au monde

Ai-je par un écrit Pétrifié sa veine [de Chapelain] et glacé son esprit ?