Citations sur gilb.

Et ce sont ces honneurs qui portent ma colère à revêtir leurs noms d'un opprobre exemplaire

On aurait beau montrer ses vers tournés sans art.... Ou bouffis de grands mots qui se choquent entre eux L'un sur l'autre appuyés, se traînant deux à deux

Mon coeur saignait encor des maux qu'il m'avait faits ; D'un rayon d'espérance amuser ses souhaits, Malheureuse ! c'était compromettre ma gloire

Les grands sont les auteurs du bonheur du vulgaire ; Le vulgaire, à son tour, est le dépositaire De la célébrité des grands

Si, tout hérissé d'algèbre, le compas à la main, vous aviez respecté la poésie qui m'est chère...., je vous épargnerais peut-être

Moimême ami des grands, parfois je les déprime

Eux seuls [les corrupteurs du goût] peuvent prétendre au rare privilége D'aller au Louvre, en corps, commenter l'alphabet, Grammairiens-jurés, immortels par brévet

Ah ! du moins, par pitié, s'ils cessaient d'imprimer, Dans le secret contents de proser, de rimer

Des brigues, des partis l'un à l'autre odieux, Le Parnasse idolâtre adorant de faux dieux

Mais qu'on m'ose prôner des sophistes pesants, Apostats effrontés du goût et du bon sens

Mais toujours critiquer en vers pieux et froids, Sans daigner seulement endoctriner les rois !

Où mon Abel est-il ? parle, est-ce d'aujourd'hui Que nous craignons Caïn ? que tu connais sa haine ?

Quoi donc ! un écrivain veut que son nom partage Le tribut de louange offert à son ouvrage, Et m'impute à forfait, s'il blesse la raison, De la venger d'un vers égayé de son nom

Je meurs, et sur ma tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs

L'intrépide lion dans un piége surpris S'irrite du danger, et de sa dent tenace Ronge, en grondant, la toile où lui-même s'enlace

Quelle bourgeoise enfin, quelle actrice discrète, Plaignant la nudité de votre humble retraite, De ses dons clandestins meubla votre Apollon ?

Je meurs, et sur la tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs

Quoiqu'on blâme le vice, on peut avoir des moeurs, Et l'on n'est point méchant pour berner des auteurs

Il faut voir ce marchand, philosophe en boutique.... Trancher du financier, jouer le grand seigneur

Mais trois fois plus heureux le jeune homme prudent Qui, de ces novateurs enthousiaste ardent, Abjure la raison, pour eux la sacrifie !

Elle est donc plongée au tombeau !

J'ai révélé mon coeur au Dieu de l'innocence ; Il a vu mes pleurs pénitents

Ici, Rome pourtant demande votre hommage, Rome qui d'elle-même est une triste image.... Veuve d'un peuple-roi, mais reine encor du monde

Il voulut me punir, venger son faux outrage, Et, sans daigner me voir, sans daigner m'écouter, Dans le fond d'un cachot me fit précipiter

Un dieu, sans doute, un dieu m'a forgé ces malheurs, Comme des instruments qui peuvent à ma vue Ouvrir du coeur humain les sombres profondeurs