Citations sur gilb.

Vous n'aurez point d'amis. - Les ennemis honorent. - Point de prôneurs. - J'aurai mes écrits pour prôneurs

Chacun, vous dénonçant à la haine publique, Se dit : fuyez cet homme, il mord, c'est un critique

Je vous entends, mes fils ; en ces combats insignes, Vous jurez de briller entre tous mes guerriers

Salut, champs que j'aimais et vous douce verdure, Et vous, riant exil des bois

Zélis, qui, par bon ton, à la philosophie Joint tous les goûts divers, tous les amusements, Rit avec nos penseurs, pense avec ses amants

Au sein de Paris même, encor plein de sa honte, Épouser les aïeux d'un marquis ou d'un comte, Armorier son char de glaives, de drapeaux Et se masquer d'un nom porté par des héros

Toujours des héros expirés Les héros vivants sont l'ouvrage

Et tandis qu'à l'écorce il confiait ses chants, L'amour, au doux sourire, aux yeux vifs et touchants, La tête sur son corps indolemment penchée, Lui soufflait tous les feux dont il brûle les coeurs

Eux seuls [les corrupteurs du goût] peuvent prétendre au rare privilége D'aller au Louvre, en corps, commenter l'alphabet, Grammairiens-jurés, immortels par brévet

Saint-Lambert, noble auteur, dont la muse pédante Fait des vers fort vantés par Voltaire, qu'il vante

Aux malheureux toujours on trouve des forfaits, Et les plus généreux vendent cher leurs bienfaits

Si, tout hérissé d'algèbre, le compas à la main, vous aviez respecté la poésie qui m'est chère...., je vous épargnerais peut-être

Je tiens en t'écrivant ma plume d'une main, Et de l'autre un poignard prêt à percer mon sein ; Détermine mon sort ; parle, qu'on me l'annonce ; Didon, pour se frapper, n'attend que ta réponse

Un dieu, sans doute, un dieu m'a forgé ces malheurs, Comme des instruments qui peuvent à ma vue Ouvrir du coeur humain les sombres profondeurs

Vous les voyez encore, amoureux et volages, Chercher, la bourse en main, de beautés en beautés La mort qui les attend au sein des voluptés ; De leurs biens prodigués pour d'infâmes caprices Enrichir nos Phrynés dont ils gagent les vices

La somme de coups dont je vous ai vue charger mon voisin m'apprend trop combien il est dangereux de se faire connaître ; hélas ! vous avez déchiré toute la masse de ses chairs

Et les roulements sourds des tambours résonnants Font errer à longs flots sur nos places émues Tous les citoyens frissonnants

Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts pour l'embellir ont uni leurs merveilles

Et de son plein savoir, si je réplique un mot, Pour prouver que j'ai tort, il me déclare un sot

L'univers est un temple où l'on voit l'injustice Se targuer sur l'autel, un sceptre dans la main

Je meurs, et sur ma tombe où lentement j'arrive, Nul ne viendra verser des pleurs

La nature, le vrai, de nos livres bannis, Un désir forcené d'inventer et d'instruire, D'ignorants écrivains, jamais las de produire

Plus subtil le serpent saute et vole à sa suite : Il va, revient en vain, le trompe en circulant, Le monstre s'en irrite....

Ainsi que le soleil dans sa lumière immense Cache ces astres vains levés en son absence

Au détour d'un sentier deux arbres opposés, Laissant tomber leurs bras épaissis et croisés, Forment sur leur passage une large barrière