Citations sur masson

Pour moi, je bénirai la provide nature Qui cacha ma patrie à ces brigands pervers

Tel on voit s'élever le monstrueux condor, Quand, du sommet des monts prenant son vaste essor, Dans les airs obscurcis il plane et se balance

Redemandant ses fils, un père malheureux Errait et gémissait près de ce champ funeste [un champ de bataille] ; Il aperçoit de Flue : ô vieillard désastreux, ô liberté fatale ! ô jour que je déteste ! Hélas ! j'avais cinq fils, je n'en ai plus que deux

Des rocs inabordés où repose la glace, Qu'un mortel imprudent méprise la menace Et trouble par un cri le silence des airs

Le jeune Helvétien, sans casque et sans armure, Épuisé par le sang qu'a rendu sa blessure

Mais plaignons les humains, et laissons les tyrans S'environner d'acier, s'entourer de méchants

Ainsi, sur les moissons quand l'orage a soufflé, Reposent, confondus dans le sillon comblé, Le convolve amoureux, la renoncule agreste, Et l'ivraie ennemie et les épis de blé

Tel qu'un roc suspendu menace, au haut d'un mont, La terre de sa chute et le ciel de son front

Des rocs inabordés où repose la glace, Qu'un mortel imprudent méprise la menace Et trouble par un cri le silence des airs, Soudain ces rocs émus tressaillent et s'écroulent

Liberté, liberté, seule amante des sages, C'est toi qui nous rends bons, c'est toi qui nous fais grands ; Tu peuples les déserts, et sur les monts sauvages Tu revêts les rochers de la robe des champs

Rustan n'admire point, dans cette auguste armée [des Helvétiens], Cette uniformité, cet accord machinal Qui meut cent mille bras d'un mouvement égal

Soudain [au moindre ébranlement] ces rocs émus tressaillent et s'écroulent ; En masse de frimas, ils glissent, tombent, roulent, Et couvrent l'insensé qui, dans ces lieux déserts, Croit sonder la nature et braver les hivers

Sur leur robuste bras [des Suisses] la longue hallebarde Et la lourde massue, et l'épée à deux mains Semblent teintes encor du sang des fiers Germains

À l'abord du Français, le jeune Helvétien Par un geste amical l'invite à prendre place

Ici la pauvreté, couverte de haillons, S'enfuit, à son aspect, du seuil de sa chaumière ; Avec un soc usé, traçant d'ingrats sillons, Le serf désespéré paraît creuser sa tombe

Mais le peuple, indigné que la loi le contraigne, Voudrait être séduit et flatté comme un roi

Quand l'hiver se dissout au souffle d'un orage, Tel se penche un sapin de neige tout chargé ; L'eau tombe sourdement tout le long du branchage Et serpente en ruisseau sur le sol ravagé

Un jour le vigneron, sur ces côteaux paisibles, Mariant les ormeaux et les vignes flexibles

Le tyran le plus dur, l'esclave le plus bas, Si dans une même âme ils confondaient leur être, En lâche cruauté ne l'effaceraient pas

Et de ses escadrons la formidable masse S'ébranle l'arme haute et vole sur sa trace

Un jour sur ces coteaux le vigneron paisible, Mariant les ormeaux et la vigne flexible, Roulera sous ses pas des ossements blanchis

L'honneur de secourir les peuples qu'on opprime Sera toujours brigué par les braves Français

Et, pour se rassurer, en vain il [Louis XI] sacrifie Ceux qu'il hait, ceux qu'il craint, ceux dont il se défie

Ainsi sur les moissons quand l'orage a soufflé, Reposent confondus dans le sillon comblé Et le pavot sanglant et le bluet céleste, Et l'ivraie ennemie et les épis de blé

Et c'est en attaquant le chêne après le chêne Que la cognée abat les plus vastes forêts