Citations sur desportes

....Moy qui voy commencer Ma teste à se mesler, et mes jours se passer

Repenser cent fois l'heure un semblable penser, Pour les ombres du faux la verité chasser...

Tant il sceut finement ma simplesse abuser

Il faut un bon limier penible et poursuivant, Nerveux, le rable gros et la narine ouverte

J'ay le coeur si comblé d'amertume et d'oppresse, Que, par contagion, je rens pleins de tristesse Ceux qui parlent à moy

Quand l'espoir, riant à mes yeux, De mon coeur vous trahit la porte

....Jouyssance Qui vous deust decharmer de la feinte apparance De ces ombres d'honneur qui vous vont decevant

Mais que sert tant de peine, o mortels insensez ? Il faut tous à la fin retourner à la terre

Puis des malheurs qui sont predestinez Le seul remede aux coeurs determinés, C'est de n'avoir esperance ni crainte

Vous avez trop d'esgard, de conseil, de sagesse ; Mon humeur n'est pas propre à si tiede maistresse

Mon oeil sera la lampe ardant continuelle Devant l'image saint d'une dame si belle

Depuis quatre ans entiers vous m'appastez ainsi ; Je vieillis cependant, vous vieillissez aussi, Et perdons de nos ans la saison mieux aimée

Ô supplice muet [taire son amour], que ta force est terrible !

Non pour y [à Paris] voir la cour, le palais ou la Seine, Ny de tant d'habitants le reflus nompareil

Tant ce coup impreveu trouble son jugement

Longue posterité, ces vers tu pourras lire Avec estonnement ; qui les lit les admire

Jamais, au grand jamais, on ne verra changer....

.... L'amour cruel Qui luy ronge le coeur, vautour perpetuel

Qui te retient, disoy je, ainsi tard endormie ? Tu ne dois si longtemps en paresse couver ; La femme d'un vieillard matin se doit lever

Que de plaisir de voir sous la nuit brune, Quand le soleil a fait place à la lune, Au fond des bois les nymphes s'assembler, Monstrer au vent leur gorge descouverte, Danser, sauter, se donner cotte verte, Et sous leur pas tout l'herbage trembler

Et que les cieux peut-estre, en mes voeux implorez, Ordonnoient cet exil...

Comme on voit un caillou refrappé maintes fois Par force avec du fer servir d'amorce au bois

Bien que le ciel, l'envie et la fortune pleuve Sur nous tout ce qu'ils ont d'angoisseux et d'amer, Jamais ils ne pourront nos coeurs desenflamer

Ma substance, o Seigneur, tu l'as faite aux bas lieux, Et de mon imparfaict l'oeuvre à peine tracée, Matiere encore informe, est visible à tes yeux

....Par son sçavoir il devançoit son age, De sa grandeur future infaillible presage