Citations sur desportes

Depuis quatre ans entiers vous m'appastez ainsi ; Je vieillis cependant, vous vieillissez aussi, Et perdons de nos ans la saison mieux aimée

....ma peine cruelle, Que le temps deust vieillir, sans fin se renouvelle

Ourdir, pour s'empestrer, mille nouveaux liens, Estre serf d'un tyran qui rit du mal des siens....

Las ! ce qui m'a tant pleu n'estoit rien qu'un faux songe, Et mon mal au contraire est un ferme reveil

Le temps leger s'envolle et nous va decevant, Miserables mortels, qui tramons en vivant Desseins dessus desseins, fallace sur fallace

Et le somme, enchanteur des peines journalieres

L'eau qu'on arreste en est plus irritée, Et bruit plus fort plus elle est arrestée

D'argent il fit jonchée, et ne fut desireux, Pour tout Lien, que de gloire ouvertement acquise

Moy je mets simplement le plaisir en avant, Et l'heureux paradis de ceste jouissance Qui vous dust decharmer de la feinte apparance De ces ombres d'honneur qui vous vont decevant

Chauds regards, propos ravisseurs, Feints soupirs, poignantes douceurs

....Mon coeur troublé de desirs inconstans Et d'espoirs enchanteurs qui m'ont fait si long-tans Battre l'air, peindre en l'onde et fonder sur le sable

Telle erreur si long-tans ne m'eust pas arresté, Comme un second Narcis, amoureux de l'ombrage

Ô vous, morts, qui gisez nourriture des vers, Laissez les monumens, reprenez la lumiere

Et m'esloignant du monde, afin de vous complaire, Je vivray dans un antre, hermite solitaire

Et, pour n'y manquer nullement [à un voeu], Chacun jura maint grand serment Qu'il le tiendroit irrevocable

Le desespoir tiroit ces plaintes de ma bouche ; En mes larmes desjà à nage estoit ma couche

Le ver, avorton de la terre, Se rebecque alors qu'on le serre

J'ay souvent, sans mentir, blasmé vostre rigueur, Je vous nommoy cruelle, inexorable et fiere

Et les transgressions d'un pecheur miserable

Puis, tout ravy de leur grace naïve, Dormir au frais d'une source d'eau vive, Dont le doux bruit semble parler d'amour

Je ne me plains du vol que j'ay tenté, Jeune Dedale, aux perils temeraire

Si la fin d'un travail d'un autre est la naissance

Loin du tumulte et du bruit populaire

Venus, qui trompoit tout ainsi, S'en mocque, et ses nymphes aussi En ont les graces plus riantes

Durant la saison belle Que les prez et les bois prennent robe nouvelle