Citations sur desportes

Un seul trait de ses yeux, tous mes sens enchantant, Ne suffisoit que trop pour me forcer à croire Que la neige estoit noire

L'espoir de mes travaux, la fin de mon desir, Par un cruel orage, helas ! se va perdant, Et, dès le point du jour, je voy mon occident

Les manes font un bruit, et Caron par ses cris Reclame à son secours Pluton et ses esprits

Si le jour le faschoit [l'amant], la frayeur solitaire Et le silence coy rentament sa misere, Renveniment sa plaie et frappent ses douleurs

Il n'y a rocher si sauvage, Bois si dur, ne si sourd rivage, Qui n'ait pitié de ma langueur

Il esprouva du ciel la faveur opportune

De ma soif près des eaux Tantale est la figure

Las ! les plombs ennemis ne m'avoient point blessé ; Les balles de vos yeux sont beaucoup plus à craindre, Qui m'ont en mille endroits cruellement percé

Car, durant mes travaux, je prendroy patience, Voire et m'honoreroy de beaucoup endurer....

Les traits d'une jeune guerriere.... Hauts discours, divines pensées, Et mille vertus amassées Sont les sorciers qui m'ont charmé

Chassez la pesanteur qui le rend languissant, Rajeunissez savie, o flambeaux salutaires

Mais que vous servira ceste fleur de beauté, De jeunesse et d'amour richement couronnée, Si, sans estre cueillie, elle devient fennée Et perd sa desirable et chere nouveauté ?

Mais que sert tant de peine, o mortels insensez ? Il faut tous à la fin retourner à la terre

Le ver, avorton de la terre, Se rebecque alors qu'on le serre

Que je hay l'inconstance, et que j'estime fous Ceux qui chassent partout d'une queste incertaine ! Quand on n'a point d'amour, tel pourchas n'est que paine ; La seule affection, c'est ce qui le rend doux

Chauds regards, propos ravisseurs, Feints soupirs, poignantes douceurs

Sur la plus belle idée au ciel vous fustes faite, Voulant nature un jour monstrer tout son pouvoir ; Depuis vous lui servez de forme et de miroir

Si par vostre rigueur je meurs avant le tans, Veu ma temerité, j'auray ce que j'attans

Effroyables deserts, et vous, bois solitaires, Pour la derniere fois soyez les secretaires De mon dueil vehement

Il [l'aigle] soutient de ses yeux Les traits eblouissants du soleil radieux

Jadis entre les Grecs, quand l'honneur y vivoit, Le vainqueur des vaincus maint trophée elevoit

La mer qui gronde et se courrousse, Quand maint vent la pousse et repousse

Quelle extresme fureur hors de toi te transporte.... Que tu veuilles perir d'une mort si cruelle Pour l'impudicité d'une dame infidele ?

Je dis bien qu'un cas plus mortel Lui donnoit ce nouveau martel, La mélancolie de Catin, dans Oeuvres poétiques de MELLIN DE SAINT-GELAIS, etc. Paris 1719, p. 69. Pour un mot de travers souffrir mille trespas, Quitter pour un martel et repos et repas

Oubli, nouveau plaisir, course du temps leger N'ont pouvoir d'ebranler mes pensers immuables