Citations sur desportes

Poignante, aspre, importune et fiere souvenance, Veux-tu donc nuict et jour mon esprit tourmenter ?

Les pensers des hommes ressemblent à l'air, aux vents et aux saisons Et aux girouettes qui tremblent Inconstamment sur les maisons

Je n'agrandirai point, riche d'inventions, Vos beautez, vos dedains, ma foy, mes passions

Des chardons inutils et des herbes mechantes

Que je hay l'inconstance, et que j'estime fous Ceux qui chassent partout d'une queste incertaine ! Quand on n'a point d'amour, tel pourchas n'est que paine ; La seule affection, c'est ce qui le rend doux

Il faut un bon limier penible et poursuivant, Nerveux, le rable gros et la narine ouverte

En la mort.... l'ame demeure entiere, Franche et libre du corps, et s'en revolle aux cieux

Ainsi qu'un vieux guerrier maladif et cassé

Voyant tant de grands flots et de vents s'eslever Pour submerger ma barque errante et passagere

Celle qui receloit des attraits pour surprendre Les braves qui pensoient contre amour se deffendre

Puis il revient un peu, rentr'ouvrant la paupiere, Et monstre qu'à regret il voit nostre lumiere

Un seul trait de ses yeux, tous mes sens enchantant, Ne suffisoit que trop pour me forcer à croire Que la neige estoit noire

Amours, qui voletiez à l'entour de nos flames Comme gays papillons....

Les jaloux desespoirs, le mespris, la rigueur N'effaceront jamais vos beautés de mon coeur

[Seigneur] Un coeur net en moy renouvelle, Afin que plus je ne chancelle, Suivant mon instinct vicieux

Ces mille ans devant toy sont comme la journée Qui fut hier finie, ou l'espace ordonnée Pour une sentinelle en sa garde de nuit

Un clin d'oeil, un propos mon coeur viennent reprendre, Rechassent ma raison, r'enserrent mes esprits

Et tous les jours passez les plus noirs de ma vie, Comme oiseaux de la nuit, devant moi revoloient

À ce commandement mon coeur tressaute d'aise

Pour jeter, sacrilege, au vent ma cendre esteinte

Je suis muet, quand leur langue me poind ; Toute replique est tarie en ma bouche

L'autre moins courageux, d'avarice incité, Cherche aux ondes sa mort, fuyant la pauvreté

La constance et la foy, de moy tant reverée

Ainsi ton pouvoir decevant Tous les jours s'estend plus avant, De nouveaux muguets caressée

Tant d'amours, tant d'attraits, rigoureusement doux, Ce teint, ce ris, ce front où la grace est emprainte