Citations sur desportes

Miserables travaux, vagabonde pensée, Soucis continuels, espoirs faux et soudains

Du siecle jusqu'au siecle à jamais tu es Dieu

Pourquoi me reservéje à languir davantage ?

J'ay souvent, sans mentir, blasmé vostre rigueur, Je vous nommoy cruelle, inexorable et fiere

Et mon ame déconsolée Se nourrit en l'obscurité

Venus, qui trompoit tout ainsi, S'en mocque, et ses nymphes aussi En ont les graces plus riantes

Quant le vent qui s'y joue [dans une chevelure]

Sans que le cours des ans, la peur, la jalousie Eussent pu dedans moi reloger la raison

Je sors d'une prison, tu r'enchaînes mon ame, Je suis guari d'un trait, un autre me rentame

Que je hay l'inconstance, et que j'estime fous Ceux qui chassent partout d'une queste incertaine ! Quand on n'a point d'amour, tel pourchas n'est que paine ; La seule affection, c'est ce qui le rend doux

Mon oeil sera la lampe ardant continuelle Devant l'image saint d'une dame si belle

Quand nous aurons passé l'infernale riviere

Voyant tant de grands flots et de vents s'eslever Pour submerger ma barque errante et passagere

En la saison premiere, après que toutes choses Furent de leur chaos ordonnément decloses

Je souhaite le jour pendant l'obscurité, Et souhaite la nuit quand le soleil se leve

La constance et la foy, de moy tant reverée

Heureux loirs, qui dormez la moitié de l'année, Las ! qu'un somme aussi fort ne me peut-il tenir ?

La mer.... N'escume point en tant de flots, Comme je portois dans la teste, Durant l'amoureuse tempeste, D'orageux tourbillons enclos

Icy tomba son corps [d'Icare] degarny de plumage, Laissant tous braves coeurs de sa chute envieux

Veiller, pleurer, jurer, s'appaiser, se fascher, Lettres, faveurs, regards, ce sont tours de jeunesse

En la mort.... l'ame demeure entiere, Franche et libre du corps, et s'en revolle aux cieux

Et le somme, enchanteur des peines journalieres

Il n'y a rocher si sauvage, Bois si dur, ne si sourd rivage, Qui n'ait pitié de ma langueur

À faire mal gist son entendement, Peu de cervelle et moins de jugement La font [une dame] superbe, erratique, inconstante

Seigneur, change et monte ma lyre, Afin qu'au lieu du vain martyre Qui se paist des coeurs ocieux....