Citations sur p. lebrun

Chios nous demeure infidèle, Mais l'absence d'une hirondelle Ne fait pas manquer le printemps

Une femme est debout, de beauté ravissante, Pieds nus ; et sous ses doigts un indigent fuseau File, d'une quenouille empruntée au roseau, Du coton floconneux la neige éblouissante

Elle hésite, elle n'ose, elle unit dans son âme L'audacieux despote et la timide femme

Quand son oeil s'entr'ouvre pareil Au rayon de l'aube première, D'un enfant le premier réveil Est moins pur aux yeux de sa mère

Je tressaille, en songeant aux paisibles soirées Sous les regards du maître aux devoirs consacrées, Quand, devant le pupitre en silence inclinés, Nous n'entendions parfois, de ce calme étonnés, Que, d'instant en instant, quelques pages froissées, Ou l'insensible bruit des plumes empressées

Je voudrais m'emparer de toute la nature

L'Athénien tremblant, Debout, la main au coeur et la tête courbée, Adorait le coursier du tartare insolent

Quand, au vent de la cour, votre fortune échoue

Vois-tu cet horizon qui se prolonge immense ?

Que le soir dans les bals, le matin dans les temples, Brillantes, on vous voie, une bourse à la main, Demander pour les Grecs des armes et du pain

L'Archipel tout à coup frappé d'ombre, Comme un vaste miroir qu'un souffle aurait terni

Entendez-vous la voix de la foule lointaine, Que l'air calme du soir à notre oreille amène ?

D'un tranquille visage elle apprit la sentence

Avez-vous vu la reine de l'aurore [Constantinople], La cité merveilleuse, épouse des sultans ?

La lice à mes loisirs offrait ses passe-temps

Ramenés par Marie au temps de nos ancêtres, Verrons-nous revenir la puissance des prêtres ?

Ai-je encor des amis dans mes tristes destins ? Un seul m'était resté, non parmi les humains ; Aux portes du palais il [le vieux chien] m'a su reconnaître, Il est mort de sa joie en revoyant son maître

Filles des mêmes âmes, Les belles actions sont les soeurs des beaux vers

Par respect pour la terre, en revoyant le port, Tous ils [les marins] se sont parés de leurs habits de fête

Nous avons, au jour de nos grandeurs, D'un coeur trop complaisant écouté les flatteurs ; Il est juste sans doute, au jour de nos misères, D'accoutumer notre âme aux paroles sévères

Il fixait sur la mer un oeil mouillé de pleurs

Les filles [de Chios] aux yeux noirs, au sourire éclatant, Dans les vergers fleuris recueillaient en chantant Les cédrats, le miel et la soie

Viennent-ils de l'Oeta, ces fiers armatolis Aux rouges brodequins, à la blanche tunique, Sous leurs manteaux velus guerriers de forme antique ?

Tous les pâtres vêtus de peaux Redescendent vers l'avenue ; Le son des alpestres pipeaux, Et les clochettes des troupeaux Disent que la nuit est venue

Beau soir ! calme de l'air ! à peine sous la proue La mer roule le bruit d'un paisible ruisseau