Citations sur rons.

Tu oses bien te moquer de mes vers Et, te gauchant, les lire de travers, à chaque point disant le mot pour rire

Vostre apprehension et vostre seul penser Un temps furent à moy ; or' vostre amour me laisse : Le temps peut toutes choses à la fin effacer

Nous autres nous n'avons que la loy naturelle Escrite dans nos coeurs par une encre eternelle

Puis tressans dans quelque prée Vos cheveux delicieux, Chantez d'une voix sacrée....

Pour charmer mon souci, Page, verse à longs traits du vin dedans ce verre

Paroles piafées, qui ressemblent plustost à un jargon de gueux....

Entre ceux qui plus ne meurent, Incorporez avec Dieu

Si tu sçavois qu'ils [les vers] coustent à escrire, Si tu avois autant que moi sué, Refueilleté Homere et remué

Et que le mocqueur soit à mocquer si adestre, Que le mocqué s'en rie, et ne pense pas l'estre

La nape grande et large est couverte de plas Entaillez en burin, où s'enlevoient bossées Des Dieux et des Titans les victoires passées

Et d'un horrible tour [la mer] Se roule en groumelant aux rives d'alentour

Il arrosa de vin la victime immolée, Effondra le taureau, entrailles et jambons De sel bien saupoudrez jetta sur les charbons

Je veux parler, maistresse, à quelque vieil charmeur, Pour vous rendre amoureuse, et changer vostre humeur : Je faux : l'amour qu'on charme est de peu de sejour

De nostre temps Fracastor s'est montré très excellent en sa Syphilis, bien que ces vers soient un peu rudes

Son corps estoit geant, et au milieu du front Contournoit un grand oeil comme un grand boucler rond

Et sur le flanc lui battoit Tousjours la trompe et la trousse

Il me faudroit non l'ardeur de ma ryme, Mais l'enthousiasme, aiguillon de Pontus

Ny baladins aux dispostes gambades

Qu'on chante les nouveaux hymnes, Mais qu'on vante les vins vieux

Les vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit

....pour charmer mon souci, Page, verse à longs traits du vin dedans mon verre

Puis un beau guimple affubla par dessus, Prime, dougé [délicat au toucher], filé de main sçavante

Tout ainsi qu'elle [la rose] defleurit Fanie en une matinée, Ainsi nostre age se flestrit

Tous deux au departir se baisant doucement, S'entredisent adieu d'un long embrassement

.... Ny la noise Du rossignol qui se degoise, Ne luy rameine le sommeil