Citations sur rons.

De là maints cris, maints trainements de fers Estoient ouys, souspirail des enfers

S'ainsin estoit, toute peine fatale Me seroit douce, et ne me chaudroit pas

Sois courageux ; toute rude avanture Par traict de temps est douce s'on l'endure : Pour endurer, Hercule se fit dieu

Les enfans de l'esprit un long siecle demeurent, Ceux des corps journaliers ainsi que les jours meurent

Soudain la renommée à l'aile bien agile, Dessus le mur rampée, espouvanta la ville

[Le taon].... qui, au retour de l'an, Parmi les prez fait moucher [courir comme les mouches] les genices

Le corps sans nom, sans chaleur et sans face, Comme un grand tronc broncha dessus la place

....S'ils portent le harnais Une heure sur le dos, ils ont l'eschine arnée, Et en lieu d'un roussin prennent la haquenée

Ainsi qu'un prisonnier qui jour et nuit endure Les manicles aux mains, aux pieds la chaisne dure

L'humide nuict qui de son voile enferme L'oeil et le soing de l'homme qu'elle cherme

L'un meurt, l'autre revit, et toujours la naissance Par la corruption engendre une autre essence

Et à ceux qui pourront vivement empescher De ramper l'heresie à force de prescher

Or je vay donc user d'une main forte Pour vous avoir....

Mais de quoy sert le desirer, Sinon pour l'homme martirer ? Le desir n'est rien que martire

Ainsi qu'au mois d'avril, on voit de fleur en fleur, De jardin en jardin, l'ingénieuse abeille Voleter et piller une moisson vermeille

Je ne saurois chanter, et, quand je le voudrois, Je jure par ton bouc qu'encor je ne pourrois : Car on m'a pris d'emblée à ceste matinée L'anche de mon bourdon que tu m'avais donnée

Et l'ancolie en semence s'enflant

Un demy-dieu me feroit son baiser, Sein contre sein, mon feu desembraiser, Un de ces dieux qui mangent l'ambrosie

Les barreaux sont de til [tilleul], et la perchette blanche Qui traverse la cage est d'une coudre franche

L'arbre qui met [tarde] à croistre a la plante asseurée : Celuy qui croist bien tost ne dure pas longtemps

Le jour estoit sous l'onde, et la nuict estoilée Avoit d'un habit brun la terre emmantelée

Ô que mal-aisement l'ambition se couvre !

....Plus un roy debonnaire Luy veut lascher la bride [au peuple] et moins il est outré, Plus luy-mesmes la serre et sert de son bon gré

Siecle vrayment heureux, siècle d'or estimé, Où tousjours l'amoureux se voyoit contreaimé

L'ingratitude est un horrible vice, Vice cruel, meschant et malheureux, Et non logeable en un coeur genereux